Dans une récente chronique j’avais méchamment taclé, style Raymond Domenech chaussettes baissées, le magazine « de tous les plaisirs de la table » Régal. Réflexion faites j’avais admis ensuite sur ces lignes que mes mots crus étaient bien trop durs mais sur le fond je continuais d’estimer, en tant qu’abonné, que le contenu laissait largement à désirer.
La dernière livraison, le numéro 55 de novembre, à fait barre toute, prend un nouveau cap et je dois convenir que le résultat est assez convainquant même si le côté promotionnel est toujours aussi agaçant et dérangeant (pub, rédactionnel ne font pas souvent bon ménage avec la distance des journalistes vis-à-vis des sujets traités).
Bonne nouvelle donc pour les lecteurs sauf que le coup de barre ayant été si violent que la cargaison de vins est passée par-dessus bord. Il ne reste plus qu’un bon article de Suzanne Méthé sur « Sa majesté l’Hermitage », deux petites pages largement occupées par des photos, de vignes certes, mais pas la moindre trace de bouteilles de vin. Il est un peu question de vin dans l’article sur le restaurant de Tain-l’Hermitage installé dans la propriété du fondateur de la cave de Tain. La rédactrice aurait pu avoir la courtoisie de citer son nom « Louis Gambert de Loche (1884-1967), président fondateur de la Cave de Tain l'Hermitage. Passionné de viticulture, il contribua activement à la création des appellations d'origine. »
C’est un choix éditorial qui doit sans doute correspondre au fait que chez Régal les nouvelles adeptes de la cuisine à domicile n’ont guère d’appétence pour le vin. Moi ce que j’en dis c’est pour causer mais je note tout de même que la maison régal a ouvert ses colonnes à de bons chroniqueurs : Jean-Claude Ribaut, Stéphane Reynaud, Céline Coulier, alors pourquoi pas une chronique sur le vin ? N’est-ce pas un beau produit que l’on pose sur les bonnes tables ?
Je le redis, c’est pour causer. Je ne suis pas candidat…
J’ai beaucoup apprécié dans la partie consacrée au Limousin les recettes de Régine Rossi-Lagorce : sa soupe aux châtaignes et aux raves, les « pous* » et les « bouligous ». Pas de chichis ni de tralalas c’est comme le dirait notre Pousson : du solide ! J’attends donc les premiers frimas pour me mettre aux fourneaux mais moi, comme le susnommé Pousson il me faut aussi du liquide : je poserai donc sur la table quelques flacons pour faire couler ses plats roboratifs qui vous amènent à une saine satiété.
« Les pous sont des croustillants de blé noir qui doivent leur nom au soupir qu’exhale la pâte on crève la bulle en formation, un « pouh ! »
Pour la petite histoire il y eut en son temps un guide du pous mais les ans ayant passé, l'âge aidant, il rêve maintenant d’entrer dans le cénacle de l’INAO…