« Lorsque mon ami d’enfance Dominique Remaud rejoignit Strasbourg pour y terminer ses études de pharmacie nous étions persuadés à la Mothe-Achard qu’il quittait la douceur océanique, certes un peu pluvieuse, pour les froidures d’un rigoureux et austère climat continental. Il nous décrivit Strasbourg comme une ville universitaire accueillante et chaleureuse ça nous rassura. Bien avant cet épisode, en dehors de mes connaissances d’Histoire et de Géographie sur l’Alsace – des matières dont je raffolais – mes images de cette province frontalière écartelée se résumaient dans deux de ses symboles, qu’un char de notre quartier, lors de la fête des fleurs, avait reconstitués : la cigogne et la grande coiffe alsacienne avec ses deux ailes de papillon noir (le tout fait avec des fleurs de papier crépon). Du côté des vins, hormis des noms de cépages dont certains se révélaient pour nous imprononçables, en ce temps-là je les rangeais dans une étrange trilogie : les Monbazillac, les Layon, et bien sûr les Alsace. Les puristes vont me fusiller mais que voulez-vous l’ignare, que j’étais et que je reste, ne retenait que la sucrosité. Ma relation au sucre est depuis toujours proche de l’ascétisme, de la dose infinitésimale, je n’aime guère les bonbons, les desserts sucrés et je bois mon café nature. Le sucre masque, alourdit, empâte. Donc, hormis le nez des Alsace qui me plaisait je préférais tremper mes lèvres et égailler mes papilles dans d’autres nectars. »
Pour changer d’avis j’ai choisi un jour de me soumettre à une vraie dégustation chez Louis Sipp www.sipp.com de Ribeauvillé sous la houlette d’Etienne Sipp dont j’avais déjà apprécié les vins lors du Grand Tasting de B&D.
J’ai donc goûté 6 Riesling. Quels crus et quels millésimes ?