« En 1906, Armand Fallières, élu président de la République, invita ses amis en vue de la composition du gouvernement. Il fit servir à boire et demanda à Clémenceau :
- Qu’est-ce que vous prenez ?
- L’Intérieur, répondit l’autre.
Qui l’obtint… »
« Le chanoine Kir link, l’inénarrable maire de Dijon, qui, comme chacun sait, inventa l’apéritif portant son nom, était un jour invité aux abords de l’Assemblée Nationale. Le journaliste Jean Ferniot le croisa et lui demanda pourquoi une bouteille dépassait de son sac :
J’ignore ce qu’on va me servir, alors j’ai emporté du montrachet ! »
Anecdotes citées dans « Et toque ! » de Laurent Mariotte et Marc Pasteger chez Albin Michel
Dans ma jeunesse vendéenne je suis allé visiter à Saint-Vincent-sur-Jard, la longue et basse maison de pêcheur louée, à partir de 1920, au commandant Luce de Trémont, châtelain à Avrillé, un hobereau voisin, afin d'y passer la moitié de l'année. Il l’appelait sa « bicoque » ou son « château horizontal ». Sagement j’y ai contemplé ses vieux meubles familiaux, ses objets personnels et ses livres. En dépit de son anticléricalisme : sur son lit de mort, Clemenceau, voyant arriver un prêtre dira «enlevez-moi ça !», le Tigre était révéré par les paysans pourtant confits de bondieuserie.
« Au lendemain de sa mort, conformément à son testament qui excluait tout « cortège ni cérémonie d'aucune sorte », son corps - auprès duquel avait été placé selon ses instructions l'humble bouquet que lui offrirent en Champagne le 6 juillet 1918 deux soldats d'avant-poste promis à la mort - fut transporté dans sa voiture et à 12 heures 30, arriva à Mouchamps au « bois sacré » où reposait depuis 1897 son père, en présence de 200 gendarmes et de nombreux paysans accourus malgré les barrages routiers et la fermeture du chemin du manoir-ferme du « Colombier », domaine où ses ancêtres avaient vécu du début du XVIIIe siècle à 1801.
Il fut porté en terre par son chauffeur Brabant, son valet de chambre Albert Boulin, deux fossoyeurs et deux paysans, sur le bord d'un ravin boisé dominant une boucle du Petit Lay, terrain donné à la commune en avril 1922 par Clemenceau et ses cinq frères et sœurs, dans une grande simplicité, celle des funérailles protestantes traditionnelles. Un de ses familiers, le jeune lieutenant d’infanterie Jean de Lattre de Tassigny, futur maréchal de France, fut avec son épouse parmi ses rares amis vendéens à assister à ses obsèques.
La copie de la Minerve casquée dite « de Samos » par Sicard surplombe les deux sépultures jumelles, sans dalles ni inscriptions, seulement entourées de grilles ombragées par un grand cèdre de l'Atlas, « arbre de La Liberté » planté en 1848 par son père. »
J’y suis allé aussi.