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10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 14:00

Je le concède avec honte au sieur Charlier je suis à l’aoualpé depuis que mon Grevisse s’est retrouvé enfoui au fin fond d’un carton égaré dans les entrailles de FranceAgrimer. Oui, je suis nu comme un ver et ça me désespère car j’écorche, j’estropie, je mutile, je dégrade notre vieille langue, ce bon françois. Pour ça je me fais taper sur les doigts par Me Charlier notre correcteur bien-aimé.


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Plutôt que de me couvrir la tête de cendres, d’endosser la robe des bourgeois de Calais pour me rapprocher de la Flandre de notre intraitable Léon, je me suis précipité sur un petit opus « Ce français qu’on malmène » de Pierre Valentin Berthier et Jean-Pierre Colignon » chez Belin 10,70€ que j’avais acheté pour tenter de combler mes énormes lacunes linguistiques. Afin de plaire au cantonnier (boucheur de trou communal) Charlier j’ai commencé à réviser. Tout d’abord, bien sûr, j’ai lu la Préface étrangement signée JB. Je puis vous assurer que ce n’est pas moi car je suis un cumulard de turpides linguistiques, un multirécidiviste en apnée orthographique si bien que les auteurs m’ont fait placer sous tente à oxygène.


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Ceux-ci se présentent comme des « écologistes de notre patrimoine langagier » qui veulent nous « faire prendre conscience du danger qui le menace et mettre en évidence les comportements grâce auxquels chacun de nous peut contribuer à le préserver et à le développer. » Poubelle verte, poubelle jaune, j’espère qu’ils ne sont pas aussi sectaires que les khmers verts type Noël Mamère. Si je peux, si j’en ai le courage surtout, je vais entamer une procédure de conversion afin d’obtenir le label et, dans la foulée, je jouerai sans état d’âme la carte de la biodynamie de la « Saint Taxe »


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Pour plaire à mon grand faiseur de commentaires, un peu mou du plumeau ces derniers temps, j’ai choisi dans le chapitre : SENS DES MOTS l’apocope et l’aphérèse.


Sous le titre très sexy « L’apocope de la première syllabe, ou l’étêtement des pieds. » nos écolos des mots se payent la fiole d’Armand Jammot le producteur de l’émission-culte dans les maisons de retraite « Des Chiffres et des Lettres » qui laisse publier l’horreur suivante « Exceptions chez les apocopes… – On trouve enfin quelques apocopes dont les syllabes retranchées ne sont pas celles de la fin mais le début du mot »


Abomination de la désolation :


-        Primo : « D’abord en appelant constamment « apocopes » les mots réduits ainsi par la suppression d’une ou de plusieurs syllabes (ou d’un phonème) à la fin d’un mot : télé pour télévision, prof pour professeur, sana pour sanatorium, etc… Première erreur : apocope désigne exclusivement le phénomène linguistique, non les termes qui en résultent. Ces derniers doivent être appelés mots apocopés. Bien noté Pr Charlier dorénavant lorsque je couperai la tête des mots je saurai qu’ils sont apocopés (rien à voir avec l’UMP).


-        Seconde erreur : une belle « perle de culture » : l’auteur, sous le titre Exceptions chez les apocopes… déclare donc qu’il existe « quelques apocopes dont les syllabes retranchées ne sont pas celles de la fin mais le début du mot »… Affirmation d’une légèreté insoutenable : « en vérité, il ne s’agit plus du tout d’apocope, mais de son contraire, l’aphérèse, phénomène linguistique consistant dans la disparition d’un ou de plusieurs phonèmes, d’une ou plusieurs syllabes, au début d’un mot. Ainsi : bus, pour autobus. Là non plus il ne faut pas dire que les mots tronqués sont « des aphérèses »


Je respire. Oui, en effet j’ai échappé au pire mais comme la rechute est au bout de mes lignes je continue ma thérapie sous le contrôle du Dr Charlier.

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commentaires

L
<br /> Quelques rmq car il y a du fair-play à accepter de se faire ainsi éreinter, et c’est pour tourner le fer dans la plaie que ces<br /> critiques sont réitérées.<br /> <br /> <br /> 1. Grévisse était liégeois, comme Simenon. Mais il aimait moins les bananes, qu’elles se livrassent en ceinture ou en<br /> régime.<br /> <br /> <br /> 2. En vis-à-vis des mots apocopés, et de l’UMP, je propose pour poursuivre le traitement, de ne renoncer à aucune des aides proposées<br /> par la pharmacopée.<br /> <br /> <br /> 3. Quant aux aphérèses, qui sucent jusqu’au sang des mots, nous leur préfèrerons la plasmaphérèse, qui restitue au<br /> moins les globules.<br /> <br /> <br /> 4. Boucheur de trou communal, ça je veux bien : « À la Coume Majou, on vous en servira par tous les trous » est<br /> effectivement notre devise. Elle n’est pas pire que « la halte Rivesaltes » du pote à l’homme à la francisque ou que « les rouges qui bougent » si chers (littéralement) à Sud<br /> de France. Moi d’ailleurs, je préfère East of Eden.<br /> <br /> <br /> 5. L’aoualpé est à l’awalpé ce que goupil (< vulpecula) est au renard.<br /> <br /> <br /> 6. Correcteur « bien-aimé » : voilà qui me plaît. D’ailleurs, potache Berthomeau, il se dit en Wallonie – suis pas<br /> sectaire – que les Gilles de Binche, ces personnages carnavalesques du pays minier remontant à l’époque de la conquête de l’Amérique latine par les épées des soldats du plus grand empereur de<br /> tous les temps, le Habsbourg gantois Carolus Quintus, que les Gilles de Binche donc, constituent le dernier train direct pour la session de juin des épreuves universitaires : vous faites<br /> donc bien de réviser !<br />
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