Le Taulier ne voulant pas être en reste avec la concurrence, celle de la vieille permanentée reliftée et du vieux couple B&D tout particulièrement, qui attribue chaque année leur titre de vigneron de l’année. Je simplifie bien sûr car du côté RVF y’a une flopée de diplômes remis en grande pompe dans un grand hôtel parisien avec tout le gratin – j’y étais pour la dernière fournée mais pas sûr que ce soit le cas cette année – alors que chez B&D c’est Michel qui s’y colle pour la désignation – de ce côté-ci, au moins, ils ont résolu le problème avec moi : ils ne m’invitent plus à leur pince-fesses depuis que j’ai dit des gros mots à l’agence qui s’en occupe, mais ça n’a guère d’importance sauf que je croisais dans ce genre de réception quelques vieux copains avec lesquels je pouvais cancaner à souhait. Donc, comme les blogueurs ne sont guère en odeur de sainteté dans ces bonnes maisons, j’ai décidé du haut de mon insigne suffisance de me coller à l’attribution du titre, forcément très envié, de blogueur d’investigation de l’année 2012.
L’investigation c’est quoi au juste me direz-vous ? Pour faire simple j’écrirai un truc genre Watergate, des petits gars sans grande notoriété qui, contre vents et marées, ont décidés de mettre à jour des affaires que certains préfèreraient ne pas voir mis en lumière. Des fouineurs donc, des gars qui n’ont pas peur de prendre des mandales, de recevoir des menaces de papier bleu, des types courageux. Sans vouloir être désobligeant avec d’éminents confrères de la presse spécialisée ce n’est pas vraiment le genre de ces augustes maisons bien obligées de ménager la chèvre et le chou afin de ne pas subir les foudres de ceux qui les font vivre. Qu’on ne prenne pas ma remarque pour une condamnation, je ne suis et ne serai jamais juge de qui que soit, mais comme une simple constatation vérifiée et incontestable. À chacun son job et il est évident que la chronique sur le Web permet de mieux coller à l’actualité immédiate, de réagir en temps réel, avec tous les risques que cela comporte bien sûr, alors que le support papier ou même le magazine web a ses pesanteurs. Un tout petit souhait tout de même : que nos confrères, si tant est qu’ils acceptent que nous les désignions ainsi, prennent parfois notre relais pour creuser certaines affaires. Je dois concéder à la RVF le souci nouveau de ce journalisme d’investigation et j’en suis bien aise.
C’est dit, ne me reste plus, qu’après avoir délibéré avec moi-même, à vous donner les motivations de mon choix pour 2012. Elles sont simples et limpides : les deux blogueurs sont proclamés blogueur d’investigation de l’année pour avoir déclenché et nourri le Jumillagate : soit en français Vincent Pousson, qui à l’époque n’avait pas encore ouvert sa crémerie Idées liquides & solides, www.ideesliquidesetsolides.blogspot.com et que j’ai hébergé sur mon espace de liberté – ce qui bien évidemment n’a rien à voir avec sa désignation – et en anglais Jim Budd qui est un cumulard puisqu’il officie sur Jim's Loire blog www.jimsloire.blogspot.com et sur le blog coopératif, dont j’ai été l’un des fondateurs, les 5 du Vin avant de céder ma plume à un autre british David Cobbold, www.les5duvin.com . J’ajoute pour ce dernier : les félicitations du jury pour son excellent travail d’investigation et de dénonciation sur les turpitudes du site de vente 1855
Pour ceux qui ignoreraient encore ce que fut le Jumillagate je leur conseille de se reporterICI link
Comme vous vous en doutez je ne puis offrir qu’une médaille en chocolat aux heureux lauréats mais bien évidemment ils recevront incessamment sous peu une boutanche choisie par le club de mes copines : Eva, Isa, Samia et Sonia.
Donc, comme dans toute cérémonie de remise de prix qui se respecte, d'abord je proclame les résultats du haut de ma chaire puis les récipiendaires me rejoignent pour recevoir leur peau d’âne et bien sûr nous faire un petit ou un long speech pour dire combien ils sont heureux et contents, qu’ils remercient leur belle-mère, leur moitié s’ils en ont une, les copains et les copines, peut-être aussi le grand Bob, les confréries vineuses, le sous-préfet, le marchand de clous et de vis du coin, la famille Bettencourt, les membres du comité national de l’INAO, le maire de Losse-en-Gelaisse, le grand et éminent Président PHDM, la reine d’Angleterre, et comme de bien entendu le Taulier...
J’attends donc des sieurs Pousson et Budd ces textes qui marqueront à tout jamais d’une pierre blanche l’histoire de la blogosphère. Merci par avance.