Pas grand monde !
Normal du côté des consommateurs car ceux qui pratiquent le «rafraîchissement» d’un millésime n’ont aucune obligation de le mentionner sur leur étiquette.
Plus étonnant c’est de lire sous la plume d’un éminent expert, JM Quarin que « Le rafraîchissement d’un millésime avec un autre est un droit semble-t-il européen depuis 2003 (mais certains disent 2005 ou 2009) dans la limite de 85% du millésime indiqué sur l’étiquette et 15% d’un autre (voir sur Internet l’entrée en vigueur du règlement 753-2002).
S’agit-il d’un droit à rafraîchir avec le dernier né le millésime précédent ou à mettre des vins plus anciens dans le plus jeune, ou les deux ? J’avoue qu’à ce stade, je n’ai pas trouvé la réponse précise. Elle s’éclairera avec les réactions à venir. »
C’est pourtant simple comme 2 clics :
- Règlement (CE) n° 753/2002 de la Commission, du 29 avril 2002, fixant certaines modalités d'application du règlement (CE) n° 1493/1999 du Conseil en ce qui concerne la désignation, la dénomination, la présentation et la protection de certains produits vitivinicoles link
Vins de table avec indication géographique et « v.q.p.r.d »
L'étiquetage de ces produits peut comprendre, outre les informations obligatoires prévues pour les vins de table, d'autres indications telles que:
- l'année de récolte. Pour que cette donnée puisse être incluse, au moins 85% des raisins ont dû être récoltés dans l'année indiquée.
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- Site de la DGCCRF Étiquetage des vins - 17/03/2014 Les mentions figurant sur l’étiquette répondent à plusieurs objectifs : donner aux consommateurs des critères de choix, leur fournir une information loyale favorisant la concurrence équitable, protéger leur santé et établir la traçabilité des produits.
Il existe deux catégories de vin : les vins sans indication géographique (VSIG) qui correspondent aux anciens vins de table et les vins avec indication géographique (IG).
Les vins avec IG sont astreints à des conditions de production rigoureuses inscrites dans leurs cahiers des charges.
Ils se répartissent en 2 groupes :
- les vins avec indication géographique protégée (IGP) ;
- les vins avec appellation d’origine protégée (AOP).
Les mentions non obligatoires mais réglementées
Millésime et cépage
La mention du millésime exige qu’au moins 85 % des raisins utilisés aient été récoltés pendant l’année considérée.
De même, les noms des variétés de vigne peuvent être mentionnés si le produit concerné est issu à 85 % au moins de cette variété et en cas d’emploi du nom de deux ou de plusieurs cépages de 100 % de ces variétés.
Ensuite il suffit de savoir lire pour comprendre que les 15% de vins, si tant est que l’on utilise la plein les 85%, doivent provenir de la même appellation bien sûr, le millésime importe peu à la condition d’en disposer en stock à la propriété, pour le négoce l’amplitude est plus importante.
Mais je n’étais pas au bout de mes peines puisque JM Quarin, toujours aussi approximatif, mêlait affirmations et interrogations :
« Cette règle avantageuse permet surtout à la masse des nombreux petits producteurs de lisser la qualité mise en bouteilles d’une année sur l’autre. Mais ce droit existe aussi pour les crus célèbres. L’utilisent-ils ?
Probablement en cas de nécessité. Cependant, le contrôle de ces règles semble très exigeant.
En réalité quand on possède deux millésimes en même temps dans un chai, je ne vois pas ce qui empêche, en toute discrétion d’échanger des barriques de l’un pour des barriques de l’autre. Et bien malin qui pourra le deviner. Quoi que ! Pensez à la canicule de 2003 et surprenez-vous à trouver des 2003 frais. Il se pourrait qu’une piste s’ouvre… »
Étonnant non !
Sans commentaire…
Les réponses des intéressés, propriétaires ou responsables de châteaux du haut du panier, sur cette question du rafraichissement du millésime, sont intéressantes.link
Enfin, pour l’estoc, JM Quarin règle ses comptes, avec une certaine pertinence et une once méchanceté, vis-à-vis de ses collègues de la presse du vin
Le hiatus de la presse du vin
« Du côté des médias, je suis surpris par la hauteur des notes attribuées. Globalement elles situent le millésime à un niveau plus élevé qu'il ne l’est ce qui n'a pas manqué de surprendre les propriétaires eux-mêmes !
Pour une fois que ces derniers gagnaient en sagesse les voici poussés vers le haut par les commentateurs. Il ne fait aucun doute que ces notations élevées, même surévaluées, influencent le prix à la hausse. Paradoxalement pas grand-chose ne se vend !
Parmi ce soutien quasi institutionnel au millésime, je distingue une presse qui a d’abord pensé à sauvegarder ses budgets publicitaires pour les prochains mois. Puis une autre plus candide et franche qui a aimé ces vins légers faciles à être appréciés jeunes. En effet, à cet âge il est plus facile d’apprécier les vins déconcentrés que denses. Or, pour tenir l’élevage il leur faut du coffre et on est encore loin de la mise en bouteilles.
Quant aux notes en valeur relative, leur utilisation n’est que de la poudre aux yeux. Seules les notes en valeur absolue révèlent une tendance de fond sur la qualité du millésime. Seulement leur production oblige à un travail de suivi, de comparaison, bien plus compliqué à bâtir en terme de volonté, de temps et de compétence. »