Pourquoi diable suis-je poursuivi par Limoges alors que je n’y ai jamais posé mes belles chaussures bien cirées ? Serait-ce un sort que m’aurait jeté un certain Olivier, un garçon très branché, mais non pourvu d’un interrupteur Legrand, obsédé du panier percé de Beaublanc, qui ne fait que Twitter ?
Je ne sais…
En revanche, ce que je sais c’est que samedi dernier passant rue Madame, posé sur ma flèche d’argent, j’ai fait une halte chez Melinda Gloss qui est une marque pour homme malgré son nom féminin. Je revenais de déjeuner au Cul de Poule rue des Martyrs, il faisait très chaud et, loin de Paris plage, nulle trace de sable chaud.
Pourquoi cette halte en ce haut-lieu de la mode parisienne que d’aucuns qualifieraient de bobo ?
Ses deux promoteurs Rémi de Laquintane et Mathieu de Ménonville, «étudiants en philosophie » ont fondé Melinda Gloss il y a quatre ans avec l'idée de recréer chaque saison une « garde-robe quotidienne, effortless chic et désinvolte. » Waouh !
Tout bêtement pour le bleu pastel qu’affichait la plupart des pièces visibles depuis la rue et comme le bleu du ciel, pas celui de l’âme, me donnait des envies de tâter des chiffons légers je me suis arrêté.
Bien sûr, ce n’est pas donné mais comme le fait remarquer Rémi de Laquintane leurs vêtements sont créatifs, de bonne facture mais avec « des prix réalistes pour quelqu'un qui paie un loyer parisien »
Le fils de couturière qui sommeille en moi confirme : le chic se niche dans le détail et le détail demande beaucoup de travail. C’est donc « simple et singulier ». Pour autant je ne vais pas jouer dans la cour des trentenaires vu que je le suis à la puissance 2. Simplement mon slogan est simple « plutôt Melinda Gloss qu’Hugo Boss ! »
Mais pourquoi diable cette chronique me direz-vous ?
Plein de raisons :
- La première c’est que la mode des défilés est généralement déconnectée de la réalité. Elle n’est sur les estrades que pour le buzz, les tia-tia-tia des chroniqueurs, la croiser dans la rue relève de l’illusion. Chez Melinda Gloss on n’est pas dans l’exhibition.
- La seconde est à l’attention des jeunes gens du vin frais émoulu des écoles de commerce : belle étude de cas.
- La troisième c’est que j’ai acheté en solde un tee-shirt bleu qui m’a permis de remettre ma tronche de cake en photo (himself) en en-tête de mon espace de liberté.
- La dernière est que nos 2 philosophes reconvertis ont « des exigences de qualité, de savoir-faire et de proximité. Melinda Gloss est produit à Limoges, Venise et Porto... »
Non OLIVIER pas ça ! Epargnez-moi !
Steven 08/08/2013 21:57