Le 14 avril, sur son mur Face de Bouc André Deyrieux se désolait.
« Quand j’ai créé Winetourisminfrance, je pensais pouvoir être exhaustif.
Nous partions avec notre filet à papillons et nos Timberland de fonction glaner les initiatives oenotouristiques dans les différents vignobles, et chacun des correspondants était tout heureux de poser sur nos pages une belle prise…
Aujourd’hui, les communiqués de presse Œnotourisme des grosses caves, des départements, des syndicats d’appellation... font 10, 15 ou 30 pages… surtout aujourd’hui, en avril, en début de saison…
Mais où est l’originalité, l’authenticité, la mise en valeur des patrimoines... bref, le fait ou l’événement illustrant véritablement notre nouvel article de loi : « Le vin, produit de la vigne, et les terroirs viticoles font partie du patrimoine culturel, gastronomique et paysager protégé de la France. » ?
Ben oui, mon cher André, ils n’ont rien compris à la communication d’aujourd’hui… C’est du lourd, du trop lourd, indigeste, illisible au sens où dans un univers privilégiant l’instantanéité, la rapidité, qui prend le temps de lire ?
On peut le regretter mais pour être entendu, compris, il faut se plier aux lois de l'exercice sinon mieux vaut pisser dans un violon ou mettre son bel argent ailleurs. Dans le cas des gens du vin ceux-ci n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes, à leurs choix de communication et de communicants, frileux, conservateurs, petits bras, redondants, sans originalité.
Affligeant !
Quand je lis le fatras que je reçois les bras m’en tombent. Mais comment peut-on espérer faire rêver, donner le goût du vin, de son histoire, avec un tel galimatias incolore, inodore et sans saveur ? Ça a la gueule d’une dissertation besogneuse de potaches, certes sympathiques, même appliqués, mais réinventant sans grand brio l’eau chaude. Pour sûr que ça excite l’imagination, ça donne surtout envie d’aller voir ailleurs.
Oui mais ça fait plaisir aux présidents, aux élus, aux braves porteurs d’eau qui les entourent même si c’est jeter le peu d’argent dont on dispose par la fenêtre pour qu’il tombe dans un puits sans fond : celui de l’indifférence.
Dans l’immense et incessant flux d’informations de toute nature le petit filet d’eau tiède des gens du vin passe le plus souvent inaperçu du grand public. Il n’intéresse, et encore, que le petit cercle des initiés. Les gens du vin s’adressent aux gens du vin sans même chercher à hameçonner ceux pour qui ça n’est qu’une boisson, certes sympathique, pour accompagner repas ou fêtes.
Et pourtant, sur la Toile et ailleurs, avec une économie de moyens, de l’imagination, de la patience aussi, il est possible de prendre place, de s’installer, d’exister, de communiquer.
Encore faut-il se poser les bonnes questions, écouter, accepter les regards extérieurs, prendre le temps d’investir en des outils fins, pointus, pertinents, qui marqueront un territoire, s’incrusteront, permettront ce que l’on appelle l’information de longue traîne qui, tel un chalut, draguera de plus en plus de poissons au fil du temps.
Je n’en finis pas de m’étonner de la ringardise des méthodes utilisées par la grande majorité des communicants du vin. Même sur les réseaux sociaux ça frise la correctionnelle.
Entendons-nous bien, je fais référence à la communication, pas à la publicité qui exige, elle, un niveau de bruit si puissant que peu d’entreprises du vin (hormis les grandes maisons de champagne) disposent des moyens financiers pour y avoir recours en déployant un niveau de puissance pertinent.
Peu d’intervenants se posent même la question de savoir si leur communication est compréhensible, j’oserais écrire digestible, par les nouveaux arrivants à la consommation du vin aussi bien sur le marché domestique que sur les marchés d’export matures ou émergeants. On se contente de reproduire un discours formaté par l’approche purement dégustative avec un langage pseudo-technique avec parfois une pincée de lyrisme et trop souvent une bordée de clichés éculés. Beaucoup de communiqués de presse sont des monuments de baratin besogneux qui, s’ils étaient lus par madame Michu la ferait fuir.
Tout le monde semble content ou fait comme si, alors pourquoi se battre contre des moulins à vent ?
Tout bêtement parce que sur la Toile, de par sa structure sans frontières, sauf celles des langues, il est possible de bâtir et de développer des outils de communication efficaces peu budgétivores.
Lesquels me direz-vous ?
Mon penchant naturel serait de répondre à cette question, de développer mais, réflexion faite, je me dis que je serais vraiment une trop bonne poire de mettre sur la table le fruit de ma petite expérience sur la Toile acquise depuis 9 ans déjà.
Maintenant que je suis libéré de mes attaches salariales j’ai décidé de me mettre à mon compte. De proposer mes services à qui voudra s’engager dans la définition et la réalisation d’une politique de communication adaptée aux spécificités de l’Internet.
Sans doute en ai-je trop ou pas assez dit mais le projet que je mitonne depuis quelques semaines prend forme. Alors avis aux amateurs, je lèverai le voile en mai. En attendant vous pouvez toujours me contacter si vous êtes intéressés…
Nom de code : Tandem *
* sur la photo les pneus du Tandem sont dégonflés mais vous remarquerez que l'engin est muni d'une pompe : le moment venu nous lui donneront de l'oxygène....
Affaire à suivre…