Les vignes impeccables désherbées « au laser » qui faisaient autrefois la fierté de leurs propriétaires sont maintenant montrées du doigt et vilipendées. L’heure est à l’enherbement et au labour, les adventices ne sont pas toutes des herbes folles.
Comparaison n’est pas raison mais, en nos temps post-modernes, alors que « les barbus » attirent en certains lieux des regards soupçonneux « les barbiers repoussent à Paris. Comme le poil, qui fait son retour sur les joues et les mentons de la gent masculine.
«Depuis deux ou trois ans, le poil est réhabilité», note Laurent. Barbier depuis dix ans, il a ouvert son salon Le Barbier des Faubourgs, dans le 18e, il y a un an et demi. » La barbe est redevenue à la mode. L’avènement des hipsters et la mode du vintage ont scellé ce come-back.
Bien sûr nous sommes loin des chevelus-barbus type hippie, peace and love, et tout l’attirail sur musique de Rhavi Shankar… Les stars de cinéma qui étaient toutes impeccablement rasées ont lancé la mode de Brad Pitt à George Clooney, en passant par Ryan Gosling, Jack Gyllenhaal et Ben Affleck pour n'en citer que quelques-uns.
Les mentalités ont évolué. «Moi qui bosse dans la finance à la Défense, c’est de mieux en mieux accepté», explique Ben, trentenaire à la barbe fleurie. «J’étais le premier, mais maintenant, même le PDG de la boîte en a une».
Côté tendance, Sarah, la seule barbière de la capitale, confirme d’ailleurs que, «même si la barbe de trois, quatre jours reste très demandée -car plus simple à entretenir- en ce moment la mode est à la barbe « à la hipster»».
Première conséquence logique : en janvier, le géant américain de la grande distribution Procter&Gamble nous apprenait que les ventes de rasoirs avaient été freinées par la tendance à la pilosité faciale fournie chez les hommes.
Plus étonnant « le 25 février, le site scientifique américain dnainfo.com affirme que les New-Yorkais sont de plus en plus nombreux à demander des implants de barbe, en raison notamment du succès du style hipster.
Une opération longue et onéreuse
« La greffe de barbe implique le plus souvent de retirer des cheveux pour les implanter sur le visage par micro-incisions, sous anesthésie locale.
L'opération peut durer huit heures, et n'est pas donnée: le patient doit débourser 3 000 dollars (environ 2 200 euros) pour combler un trou dans sa pilosité faciale et jusqu'à 7 000 dollars (environ 5 100 euros) pour la création d'une barbe totale. »
Voilà une bonne reconversion pour Jérôme Cahuzac...
«30 à 35% de ces jeunes gens entre 26 et 40 ans entrent dans la catégorie hipster. Ce n’est pas un terme très précis, mais ils représentent probablement le groupe le plus important», ajoute-t-il. Ils vivent dans les quartiers ultra-branchés de Brooklyn à New York mais, selon les chirurgiens, viennent aussi de tous les États-Unis, de Grande-Bretagne ou même d’Australie.
Le tourisme pileux en Turquie
« Les Etats-Unis ne constituent pas le seul eldorado de la greffe de barbe. Au Moyen-Orient, où la pilosité faciale est signe de virilité, la Turquie est devenue une destination phare de l'implant de poils au visage grâce à des tarifs très compétitifs (de 1 500 à 2 000 euros). Un chirurgien esthétique d'Istanbul affirme ainsi réaliser pas moins de cinquante opérations de ce type... par mois ! »
Plus étonnant encore porter la barbe serait bon pour la santé :
« Selon Mother Nature Network, la pilosité faciale possède des bienfaits concernant de nombreux symptômes. »
- les risques liés à l’exposition au soleil. Dans une étude publiée par le Radiation Protection Dosimetry journal, on apprend que la barbe freinerait les rayons UV à 90% voire 95%.
- la barbe préserverait l'état de la peau qui, lorsqu’elle est trop exposée aux rayons de soleil, est amenée à vieillir.
- La barbe et, par extension, la moustache seront aussi très utiles pour prévenir les formes d’asthme et d’allergies. Les poils filtrent l’air et ne laissent alors aucune chance aux allergènes d’entrer dans les narines.
- Le rasage à blanc accentue l’apparition de boutons et les infections bactériennes de la peau comme la folliculite.
- Face aux rhumes et aux maladies chroniques, la barbe a aussi son petit effet. En réchauffant le cou, la nuque et les bronches, les poils constituent une véritable muraille aux températures hivernales les plus rudes. Le docteur Felix Chua, cité par MNN, parle là d’un «isolant», d’une «barrière physique au froid».
Des arguments économiques aussi : plus de besoin d’écharpe.
Des arguments sanitaires ensuite: si on ne se rase plus, on ne risque plus de se couper et on évite aussi le risque de piqûre par les insectes. Tout simplement parce que les insectes sont davantage attirés par la chaleur de la peau que par une montagne de poils.
Des arguments de séduction enfin « les hétéros peuvent draguer plus facilement les filles qui voudront toucher leur barbe par curiosité; une longue barbe leur donne un côté dur-à-cuire ou alors vous confère un air intellectuel... »
Les blogueurs s’y sont mis aussi, pour l'heure à la barbe de 3 jours, Pousson, Smith, Antonin, Guillaume… mais pas le rin-rin… seuls les politiques sont, comme toujours, à la traîne… sauf ce diable de Sarkozy… à quand un Président de la République doté d’une barbe à la Gambetta ? Bon vous me direz : à quand une femme à ce poste, ce serait sans aucun doute une plus grande novation que le système pileux de ces messieurs…
Retour de la barbe en France, 20 Minutes teste... par 20Minutes