Je déclare la chronique « Auprès de ma Loute… » de Michel Smith d’utilité publique link
Lisez-là !
Pour vous en convaincre je vous propose deux extraits sur l’accoucheur de la Loute (façon de parler du Dr Luc Charlier).
« Le problème avec l’ami Luc, dit Léon pour les intimes (Charlier pour l’administration), c’est qu’il serait capable de vous intimider. Jugez plutôt. Voilà un mec qui a la culture que je n’ai pas, un savoir à revendre, une répartie que j’envie, une mémoire quasi éléphantesque et, comme si cela ne suffisait pas, un niveau d’ironie que je ne peux même plus espérer tant mon cerveau est rabougri. C’est beaucoup pour un seul homme. Beaucoup trop aux yeux de certains dont l’intellect démissionne avant d’avoir, face à l’homme, fourni le moindre effort de mise à niveau. Mais que diable veut-il ce belge francophile plus français que nous autres au point de s’être retiré dans le trou du cul de l’Hexagone ? Pourquoi est-il là ? Je vous le donne en mille, pour le vin, bien sûr ! Et le vin, c’est cette Loute plantée de vieux carignans usés et biscornus, cette vigne survivante d’une époque, séparée en deux parties, sans compter une troisième un peu plus haut, bien mieux agencée, plus homogène, plus moderne aussi puisqu’elle est plantée de syrahs. C’est cette partie qu’il nous montre en premier et sur laquelle il semble vouloir s’attarder. »
« Lui qui a fait 36 métiers, qui s’est donné à fond dans les 400 coups, qui a vécu plus de 20 vies et à qui il manque 30 à 60.000 euros pour sauver sa boîte de la léthargie, lui qui a voyagé dans la plupart des vignobles qui comptent en ce bas monde, y compris les plus dynamiques, lui qui a tâté du journalisme, lui qui été médecin, lui qui … Eh bien le voilà vigneron. Pauvre vigneron qui lutte depuis dix ans en menant sa barque vaille que vaille. Comment faire comprendre à ces doctes messires du vin que le Roussillon lui aussi peut produire des merveilles ? Comment leur faire entendre qu’un tel vin a un prix ? Qu’il ne saurait être question de le brader. La Loute illustre à la perfection la vie du vigneron qui s’accroche à sa terre jusqu’au bout tout en sachant qu’elle est ingrate, qu’elle lui donnera presque rien, tout juste de quoi sourire, l’air narquois, en lui disant : « Tu vois, je suis là. C’est pour toi que je reste… » Mais est-ce que Luc « Léon » Charlier parle à sa vigne ? Moi, j’en suis persuadé ! »