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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 00:09

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Ces jours-ci je passe ma vie au téléphone. Les bonnes âmes me diront que c’est moins fatiguant que de passer sa vie à vendanger. Je veux bien mais j’avoue que je préfèrerais trimer dans les rangs de vignes du Léon de Corneilla. Certes j’aurais le dos cassé mais le soir j'aurais la tête dans les étoiles et je dormirais comme un sonneur de vèze, un bienheureux quoi. Bon je ne vais pas vous prendre la tête avec mes soucis de ceci et de cela car vous pourriez me faire la tête, mais sachez que vous m’aidez chaque jour à me sortir la tête du sac. Mon espace de liberté c’est mon oxygène.


Bref, jeudi soir, comme j’avais dit oui à Valentina Bertini qui m’avait invité à la conférence de presse du Salon, organisé par Le Vin en Tête qui aura lieu au début du mois de décembre au 104, j’ai pris ma petite auto pour monter jusqu’aux Batignolles. Pour me convaincre de venir Valentina avait écrit : « Il s’agit désormais d’un RDV annuel pour tous les amants des vins italiens. » Être ou ne pas être l’amant des vins italiens ? Je ne pouvais que pencher du côté de ma plus grande pente qui me porte vers le féminin. Donc, bille en tête, Cap sur le 30 rue des Batignolles où est sis le QG du Vin en tête. Pour y aller il me faut traverser la Seine par le Pont Royal puis gagner la place de l’Opéra, rejoindre la gare saint-Lazare et enfiler la rue de Rome.


À peine avais-je posé mon auguste cul sur le siège de ma Twingo que mon grelot grelotait. Du fin fond de la France profonde un de mes interlocuteurs du lait m’appelait. Par bonheur j’ai un kit mains libres et ça bouchonnait. Donc nous avons causé et je me surprenais à parler avec les mains pour convaincre mon interlocuteur ce qui n’est pas très conseillé au volant. Tout ça m’a tenu jusqu’à Opéra et comme une fois passé Haussmann tout redevenait fluide Batignolles s’offrait à mes bras. Sauf que le grelot a de nouveau greloté et qu’ainsi j’ai raté la rue où je devais tourner. Vive les sens interdit à Paris ! Je ne sais comment je me suis retrouvé à quelques mètres du Vin en Tête avec une belle place Livraisons qui n’attendait que moi. Je descends de mon automobile et voilà t’y pas que le grelot remet ça. Comme c’était un grand Président important que j’aime bien je décroche. Et me voilà faisant le trottoir  devant le Vin en Tête pendant une bonne dizaine de minutes sous les yeux d’une charmante jeune fille qui semblait être là pour m’accueillir. C’était Brigitte Régnier, chargé de la Communication de la maison et, cerise sur le gâteau, fidèle lectrice du Taulier.


Les bouchons, le zon-zon du téléfon, et moi qui ai en sainte horreur d’être en retard je l’étais. Accueilli par un bouquet de sourires je me posais. Tout le monde écoutait religieusement le boss, Laurent Le Moigne, et moi j’étanchais ma soif avec un verre de Sancerre de Sébatien Riffault. L’ambiance étant légère je sortais petit à petit ma tête du sac de noeuds lorsqu'une étiquette comme je les aime accrochait mon regard acéré de chroniqueur non patenté. Je dégainais mon grelot qui fait aussi office d'appareil photo et je fixais l’étiquette du dit vin qui  se révélait être chilien (le graphisme étant celui des affiches de pub sur les bus de Santiago). Fort bien mais le nectar allait-il  être à la hauteur du charme pictural de son étiquette. Ma voisine me servait le Cinsault. Tout en buvant les paroles du boss du Vin en Tête je me livrais à la gymnastique du dégustateur, faut toujours sacrifier au rituel, et je posais le nectar en bouche : le vin en bouche donc avant de le laisser filer dans mon corps : le vin en tête donc. Là vous savez qu’à ce niveau je bloque, conceptualiser un vin est hors de mon logiciel personnel. Mettre des mots sur mon plaisir charnel c’est l’abimer, le rapetisser, le réduire à une pure mécanique. Ceci  écrit, j’avoue que je suis virtuellement tombé le cul de ma chaise, cul sur tête, car le vin de Louis-Antoine Luyt m’a transporté. Comme le dirait mieux que moi une belle amie à moi ce fut un mini-orgasme. Rien que pour lui je me rendrai les 1&2 décembre au 104, où j’ai d’excellents souvenirs, pour déguster ses vins.


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Mais qui est donc ce Louis-Antoine Luyt ? C’est un petit gars de chez nous qui a découvert les vins chiliens en 1998, après des études viti-œno à Beaune. « D'emblée il déplore que ces vins aient tendance à se ressembler : méthodes de vinification identiques qui priment sur l'effet terroir (excès de bois neuf, levurage, extraction trop poussée, sulfitage généreux). Mais il reste persuadé que le vin du « paysan local » a un véritable intérêt, au moins patrimonial, bien supérieur aux pseudos cabernet - syrah du Nouveau Monde. Aussi, dès 2004, il s'essaie à la vinification de cépages autochtones tels le païs (planté sous les Conquistadors). Ce qui donne naissance en 2006 à l'aventure du Clos ouvert : petit négoce « nature » fondé par Louis- Antoine et l'un de ses associés. Le vin commençait à se faire connaître, puis c'est le « trou noir », le 27 février 2010, un tremblement de terre ravage la production du Clos Ouvert (500 hectolitres sur les 700 stockés en fûts) ainsi que les caves d'autres producteurs. Louis Antoine rebondit pour les vendanges 2010 (mars-avril) et continue l'aventure seul sous le nom Azienda agricola Luyt. Son vin est frais et coulant comme certains Rhône nature désormais célèbres. Santé ! »


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Tel fut le destin de votre Taulier qui ce soir-là, en dépit de son grelot énervé, qui grelota même alors qu’il dégustait – c’était un drôle de vinificateur qui venait lui faire une proposition indécente – pu retrouver la liberté de sa tête grâce à l’accueil bon enfant du Vin en Tête et la perdre sitôt avec les vins de ce jeune diable de Louis-Antoine Luyt : le Cinsault et le Pinot. Le plaisir d’une découverte impromptue c’est le meilleur baume sur les soucis d’un pauvre Taulier assailli qui, comme vous pouvez le constater, n'a pas encore la grosse tête. Bref, inscrivez sur votre calendrier des Postes 2012  les 1&2 décembre Le Salon du Vin en Tête au 104 104 Rue d'Aubervilliers  75019 Paris. link

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commentaires

L
<br /> Mon pauvre Taulier ! Même si tu avais pu te libérer en temps et heure, il n’est pas sûr que tu eusses vendangé. Nous avons coupé<br /> .... quatre jours en tout. Même si ma plus grosse récolte s’éleva à 170 hl sur 10 ha de vignes (il y a 5-6 ans). Même si tous les domaines des P.O. ont fait du – 30 à – 50 % d’une année<br /> normale ; chez moi, il n’y a pas eu 50 hl de vin en 2012 !<br /> <br /> <br /> Mes coteaux de schiste, sans aucune fumure depuis 3 ans qui plus est (impécuniosité), ont fort souffert de la sécheresse.<br /> Consolation : aucun tri à faire et moins de frais de vendange. Toutefois, cela doit donner un coût croquignolet au kilo de raisin rentré !<br /> <br /> <br /> Nous aurons du rosé (assez foncé), un vieux carignan (exceptionnel), 4 hl de Rivesaltes grenat et une cuve de Majou. Point barre. Ce<br /> n’est pas mon marchand d’étiquettes qui fera fortune cette année.<br /> <br /> <br /> Partie remise bien entendu et mon invitation à tailler vaut pour 2013 aussi.<br />
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