Quel beau titre !
Celui d’un roman de l'écrivain autrichien Peter Handke : Die Angst des Tormanns beim Elfmeter (1970) adapté au cinéma par Wim Wenders en 1972.
Ce soir l’équipe de France de football, j’insiste sur ce point : l’équipe, 11 titulaires et leurs remplaçants va être opposée à celle du Nigéria. Je ne sais si l’épreuve des tirs au but sera nécessaire pour les départager, mais ce dont je suis absolument certain c’est qu’en cas de victoire madame et monsieur tout le monde affirmera « nous avons gagnés ! » alors que face à l’échec « ils ont perdus ! »
Le football n’est qu’un jeu, avec des règles qui dans certaines circonstances participent à une réelle dramaturgie à la fin d’une partie.
Qui peut nier que ce fut le cas lors du récent Brésil-Chili.
Le pauvre Mauricio Pinilla « lui qui en cinq minutes avait manqué d'offrir à son pays une victoire inattendue avant de rater son tir au but et d'entraîner le Chili dans sa chute. Lui, l'homme de tant de galères, ancien enfant chéri du Chili, qui a préféré consumer son talent dans les nuits éthyliques de Santiago. Lui qui a plus alimenté les colonnes de la presse à scandale pour ses multiples conquêtes que celles de la presse sportive. »
Mais revenons au coup de pied de réparation, sanctionnant une faute, pour analyser le tir au but qui lui, n’est là que pour départager les équipes et qui met face à face 2 hommes loin de tout.
La loi 14 du football fait partie des lois du jeu régissant le football, maintenues par l'International Football Association Board (IFAB). La loi 14 se rapporte au coup de pied de réparation, communément appelé « penalty » (de l'anglais penalty kick).
Ne doit pas être confondu avec Tirs au but qui est une épreuve st utilisée pour départager deux équipes à la suite d'un match nul.
Dans le cas du Pénalty, le tireur ou tout autre joueur de champ peut tenter à nouveau sa chance en cas d’échec dans la continuité de l’action.
Pour le tir au but c’est sans appel en cas d’échec du tireur, tir à côté, au dessus ou sur les montants ou arrêt du gardien de but.
Il exista aussi le but en or ou la mort subite « Le but en or sert à départager deux équipes lors des prolongations. La première équipe qui marque durant les prolongations remporte la partie et met fin aux prolongations. Si l'égalité subsiste à la fin des deux périodes de 15 minutes, on a alors recours à une séance de tirs au but. Cette règle fut appliquée pendant les matches éliminatoires de quelques compétitions internationales majeures. L'Allemagne gagna la finale du Championnat d'Europe de football 1996 (le but en or s'appliquait à partir des demi-finales de cette compétition) et la France gagna celle du Championnat d'Europe de football 2000 ainsi que les huitièmes de finale de la Coupe du Monde 1998 sur un but en or. L'International Football Association Board supprime cette règle le 27 février 2004. »
Voici une chronique de Najib Refaïf en 2008
En analysant 300 tirs de penalty, les chercheurs ont remarqué que lorsque le gardien ne bouge pas et reste au centre de la cage (et donc ne fait rien ou n'agit pas) on obtient une bonne moyenne de réussite.
« On se souvient de ce titre magnifique du roman et film éponyme de l'écrivain autrichien Peter Handke : «L'angoisse du gardien de but au moment du penalty». Tous les amateurs de foot et ceux, plus rares, qui ont parfois tenté l'expérience du gardien à ce moment précis mesureront la justesse et la beauté de ce titre. Il est rare que les artistes s'inspirent de ce jeu entre 22 individus qui courent derrière un ballon rond. Et encore moins de cet homme qui se tient seul et pendant 90 minutes entre trois bouts de bois et se saisit de la balle avec les mains. Pourtant, s'il est un spectacle où l'impondérable est l'enjeu essentiel, où le récit se développe dans le mouvement et s'improvise au fur et à mesure du déroulement de l'action, c'est bien celui d'un match de foot. Le processus dramaturgique de la confrontation se construit dès le coup d'envoi. Les acteurs de l'histoire participent en chœur à l'écriture d'un récit dont nul ne connaît d'avance le «pitch». Ceux qui regardent le spectacle comme ceux qui le font ignorent son dénouement. C'est une des fictions les plus réalistes et c'est ce qui fait, peut-être, la magie et la morale de ce spectacle vivant.
Mais si des hommes de lettres tels Camus ou Montherlant se sont intéressés au football, comment s'étonner lorsqu'on voit des économistes ou des spécialistes du management investir ce jeu ? C'est le cas, récemment, d'une étude menée par l'économiste israélien Ofer Azar. En effet, selon un article paru dans le supplément Business Day du journal New York Times (repris en anglais par le Monde du 8 mars dans sa sélection hebdomadaire), Azar a étudié le comportement du gardien de but au moment du penalty. »
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