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4 mars 2010 4 04 /03 /mars /2010 00:15

Le slogan m’a sauté aux yeux « abuser des numéros d’urgence nuit gravement à ceux qui en ont besoin » Quelle rare pertinence de la part de notre chère Préfecture de Police de Paris d’ordinaire plus préoccupée d’ordre public officiel que de la sécurité des Parisiens. C’est le vieux cycliste parisien méprisé par la maréchaussée qui s’exprime. Sensibiliser les usagers du (15) SAMU, (17) Direction de la Sécurité de proximité, (18) Sapeurs-Pompiers, à utiliser ces numéros d’urgence à bon escient me semble de bonne politique. En 2009, 60% des appels traités par police-secours concernaient des situations non urgentes. Une telle irresponsabilité, si représentative de nos comportements égoïstes, met en danger des personnes en réelle situation d’urgence.

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Dès à présent, je sens poindre dans votre bouche le « Never Mind The Bollocks » des affres urgentistes des parigots. Certes mais, si vous vous voulez bien vous donner la peine de réfléchir, nous sommes confrontés en permanence, de la part de ceux qui sont en charge de notre Santé Publique, du même type d’abus. Ces gens-là, flanqués d’experts de tout acabit, passent leur temps à nous asséner des messages de prévention : par exemple le célèbre bandeau déroulant « manger, bouger... et les fameux 5 fruits et 5 légumes par jours... »  qui apparaît en bas des pubs pour Coca Cola, Mac Do ou autres boissons ou aliments plein de sucres ou très calorifiques. Que dit à lce propos le nutritionniste Jean-Michel Cohen « On a jamais eu autant de questions ces derniers temps sur les fruits et légumes, simplement parce que les messages qui nous ont été envoyés ont stressés les gens... » (Si vous souhaitez écouter l’intégralité des propos de Jean-Michel Cohen :

http://www.dossierfamilial.com/video/sante-psycho/faut-il-vraiment-manger-5-fruits-et-legumes-par-jour,140 )

 

Comme vous le montre cet exemple les messages, dit de Santé Publique, du fait de leur caractère elliptique, ramassé, frappant, peuvent produire des effets contraires au but recherché et je l’affirme « nuire à ceux qui en ont vraiment besoin ». Le premier risque est celui de l’overdose de ces messages : trop de messages alarmistes fait baisser l’attention sur l’acuité réelle ou supposé du danger. Le second est celui de l’accoutumance : les messages slogans deviennent une petite musique de fond à laquelle chacun s’habitue. Le troisième, le plus grave, c’est que  pour la plupart ils passent au-dessus de la tête des populations à risque soit qu’elles ne se sentent pas concernées, soient parce qu’elles ne les comprennent pas ou parce qu’elles n’y ont pas accès. Les campagnes de communication institutionnelles sont parmi les moins efficaces car elles veulent véhiculer des contenus complexes en les réduisant à des slogans. Elles font les délices des communicants, des administrations et la fortune des publicitaires et des annonceurs. Seuls les messages qui passent dans le langage populaire du type de celui inventé par Daniel Robert « un verre ça va, trois verres bonjour les dégâts » sont efficaces car ils marquent durablement les esprits.

 

En ce qui concerne les étiquettes de nos précieux flacons, autant sur la contre-étiquette le consommateur peut être en droit d’exiger de véritables informations – pas trop non plus car alors la profusion de sigles ou de formules barbares saturent le lecteur et le décourage – qui se substitueraient avantageusement aux baratins habituels sur les grillades qui vont avec ou sa précieuse minéralité ou sa prise directe sur un terroir du crétacé supérieur, par contre l’intrusion des messages de santé publique ou autres pictogrammes, du type celui de la femme enceinte, relève de l’exigence inutile et inefficace. En effet, une véritable politique de prévention n’a rien à voir avec l’étiquetage d’un flacon. L’effet dissuasif supposé des messages de santé publique, dont on mesure l’inutilité sur les paquets de cigarettes où les formulations de plus en plus éloquentes ne dissuadent en rien les consommateurs, est dans les faits la conjonction d’une forme hypocrite du principe de précaution et surtout de l’incapacité des concepteurs des politiques de santé publique d’agir sur les causes profondes des addictions. A-t-on jamais vu un buveur excessif prendre la décision de modérer sa consommation après avoir lu une étiquette ? Croît-on vraiment qu’une femme enceinte déjà en proie à l’alcoolisme va modérer ou cesser sa consommation au vu du pictogramme ? Quand cessera-t-on dans les sphères de la Santé Publique de s’accrocher à tous ces colifichets aussi stupides qu’inutiles ! Quand j'entends certains présentateurs se croire obligés ou parce qu'on les y oblige à scander leurs propos sur le vin de  « à consommer bien sûr avec modération» ça me rappelle les « priez pour nous » que nous débitions pendant la Semaine Sainte à l'énoncé par le curé d'une liste interminable de Saints. Sur mon petit blog, il m'a été conseillé, pour faire plaisir aux autorités européennes, d'apposer le logo de la modération comme si sa seule présence conférerait à mes écrits une respectabilité que, bien sûr, ils n'ont pas et qu'ils n'auront jamais. ( pour le voir allez sur  www.bienvenue-a-la-moderation.fr )

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