Merci Patrick de Mari ! Beau sens de la formule qui tape juste car, en effet depuis un beau jour ensoleillé de juillet 1965 où, bac en poche, je me suis toujours posé la question : « qu’est-ce que tu vas faire dans la vie ? » sans jamais trouver la réponse. Tout au fond de mon petit jardin d’intérieur, élevé dans un monde où travailler c’était travailler de ses mains, je me disais « t’es bon a tout mais t’es bon à rien ».
Bac en poche j’ai pris le soir même le train de nuit qui m’a conduit jusqu’à Avallon (dans le dernier tronçon le conducteur de l’autorail officiait devant nous dans le wagon unique) pour rejoindre, du côté d’Arcy s/Cure, la colonie de vacances des enfants des Vendéens de Paris pour y exercer la fonction de moniteur avec mon vieux copain Dominique Remaud. Détails : comme nous n’avions que 17 ans c’était au black. C’était une colo de curé. Le 14 juillet nous sommes allés au bal sans prévenir et pour nous punir le curé nous a taxé sur notre faible solde. Au retour, Dominique et moi, sommes remontés par Paris que nous avons découvert pour la première fois. C’est sans doute de là que me vient mon goût immodéré pour « Les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le globe terrestre en tous sens, lui donnant son équilibre et son harmonie ». La terrasse du café de Flore je ne me lassais pas devant le défilé de tant de merveilles.
Et puis ce fut Nantes, la rue Noire où je logeais chez une petite vieille, la Fac de la Jonelière en préfabriqué, mon vélo, bref un sentiment absolu de liberté, le ciné, les cafés… très peu d’assiduité sur les bancs de la Faculté. Dire que j’étais là pour préparer mon entrée à Sciences-Po pour, comme nous disions, passer l’ENA. Comme je l’ai écrit ce matin ma première paye date de septembre 1966 loin de Nantes. L’horreur ! Retour à Nantes en 67 où l’administration des Impôts, faute de candidats (oui, oui), nous payait pour passer le concours d’Inspecteur. Souvenir du Directeur régional, en plein mai 68, face à des trublions exigeant leur paye, un grand moment place Mellinet. Bien évidemment, afin d’être recalé, je rendis copie blanche en droit commercial afin d’échapper à l’école nationale des Impôts située, comme par hasard à Clermont-Ferrand (qui sait qui était Ministre des Finances ?). Clap de fin de l’ENA grâce à mai 68. La suite ce fut ma vie que j’ai racontée dans mes toutes premières chroniques.
Mais revenons un instant au bac : Lu à propos de la cuvée 2013 du bac sur [check-list] du Monde
papier de verre d’Hervé Le Tellier
« L'horoscope du vendredi. Amour : vous m'écrivez que « sa va bien ». Santé : « sa va bien ossi », poursuivez-vous. Travail : et en plus, vous avez eu le bac ? Bravo.
86,8 % C'est le taux de réussite au baccalauréat 2013 un record
« De mon temps » comme disait mon pépé Louis, en 1965, lors de mon bac à moi série philosophie (je fus de ceux qui passèrent l’année précédente l’ancienne première partie de bac) le taux de réussite fut de 60%. Au cours de la période 1962 à 1969, le taux de réussite au bac fut affecté de très fortes variations, avec un bac 1968 particulièrement fructifère : 82%.link
De mon temps toujours y’avait le bal du bac alors pour clore cette petite chronique d’la ZIK !