Parler de vin sur les ondes dans notre belle et doulce France exige une certaine forme de clandestinité. La seule émission, qui sur les ondes le célèbre, In Vino de BFM se devait donc « d’émettre » en un lieu où les visages pâles, les prohibitionnistes masqués, ne puissent accéder. Nous sommes donc « réfugiés » en sous-sol, mais chez Fauchon, place de la Madeleine, environnés de beaux flacons. Tout au fond, adossé à la cave des grands vins, la table rituelle avec sa forêt de micros et ses entrelacs de fils attend les officiants. L’atmosphère est bon enfant. Je salue l’homme-orchestre d’IN Vino Alain Marty et ses assesseurs Philippe Faure-Brac que l’on ne présente pas et David Cobbold notre anglais qui a le bon goût d’aimer le vin et le rugby. Le maître de chais, Frédéric Brochet, nous fait servir du nectar que nous dégustons avec modération bien sûr car nous sommes à la radio et qu’à la radio comme à l’église il faut psalmodier la phrase rituelle lorsqu’on célèbre le vin sinon c’est un péché mortel et vlan on se retrouve, sans autre forme de procès, à griller dans les flammes de l’enfer des bien-pensants. Très, très pro je fais des photos. Aujourd’hui je suis Tintin reporter dans les coulisses de l’enregistrement de l’émission In Vino de BFM animé par le sémillant David Marty. (Diffusée le Samedi 10h - 11h et le Dimanche 16h - 17h sur BFM-radio www.radiobfm.com .
Deux émissions à mettre en boîte, silence on tourne, pardon on déguste les dives paroles. Je prends des notes. L’émission a son rituel. Philippe Faure-Brac évoque en entame un millésime : le 1938 pour ce jour, et 1967 pour l’autre, avec en chute la date de création de la SNCF ou celle de la naissance de Romy Schneider ou de Sandrine Bonnaire. Quand il évoquera 1948 et 1968... je rigole. Le premier invité, Jean-Claude Seys, est un patron iconoclaste comme je les aime (il préside MMA-Covéa groupe d’assurances mutuelles) et il est là car son groupe a dans son portefeuille le Savour-Club. Il vient d’écrire au PUF un opus « Les maximes du management » qui me semble très excitant puisque notre homme y étrille les écoles de management qui réduisent celui-ci à des « recettes techniques » alors que c’est l’humain qui prime. Alain Marty, toujours vif argent, lui demande ce qu’est un bon chef ? Pour JC Seys la qualité majeure du bon chef est le courage. Il doit prendre sur lui le stress de ses collaborateurs. Et de constater la pauvreté du management trop souvent composé de petits chefs qui au contraire reportent leurs angoisses sur leurs collaborateurs. Vous me direz, nous sommes loin du vin. Pas si sûr ! J’y reviens. Le Savour-Club : je reçois ses dépliants par la Poste : affligeant de ringardise ! Faudra dépoussiérer les étagères les gars mais là n’est pas le sujet du jour.
JC Seys et Georges Lepré.
Revenons à l’émission, primesautière, Alain donne le la, impulse un rythme vif, parfois incisif, léger, s’appuie sur ses deux puits de savoir Philippe et David, donne du relief à l’invité ému, recadre gentiment le prolixe. Pour tout vous dire ça me rappelle le ton de la grande époque d’Europe N°1 avec un Olivier de Ricquensen animant au mieux de sa forme, pied nus dans ses mocassins, je ne sais plus quelle émission de l’après-midi à laquelle j’avais participé (il s’agissait de l’affaire du vrai-faux tiercé du Prix de Strasbourg). Reste à souligner la note bonbon anglais de l’ami David qui, comme Jane Birkin, ne maîtrise pas toujours le masculin/féminin, mais place des traits d’humour ou des anecdotes pertinentes dans le flux d’In Vino. Sur le fond, les deux chroniqueurs Philippe avec l’appellation du jour : ici Mercurey puis Coteaux du Layon et David avec le cépage du jour : là les muscats et le zinfandel, ont le mérite d’être éducatifs sans être chiants. C’est enlevé, documenté et compréhensible par un public non averti. Comme je fus aussi prof dans ma vie, j’apprécie la performance à sa juste valeur.
Pour les autres invités des deux émissions je vous laisse le soin de les découvrir avec une mention spéciale pour Daniel Boulogne le fondateur de la Biennale Internationale du Livre du Vin et du Prix Montesquieu www.bildv.com (je lui consacrerai une chronique prochainement) et Corinne Lefort historienne du vin venue nous parler de l’exposition César du Rhône pour Mémoire du 24 octobre 2009 au 19 septembre 2010 au musée de l’Arles antique www.arles-antique.cg13.fr (là aussi lorsque j’irai visiter l’exposition je chroniquerai).
Sans jouer les Saint-Simon, Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon mémorialiste de la cour de Louis XIV (ne pas confondre avec son lointain parent Claude Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825), philosophe et industriel français fondateur du saint-simonisme, qui est un parent éloigné du premier cité) qui avait l’indignation facile, l’insulte retorse et la plume bien aiguisée, je vais titiller nos bretteurs d’In Vino sur deux points :
Leur passe d’armes sur le « vin biologique » à propos du focus du Nouveau Gault-Millau (le DG Bertrand Clavières participait à l’enregistrement de la seconde émission) aurait gagné, de la part d’experts aussi pointus, à dépasser le pur épiderme pour tout d’abord affiner leur vocabulaire : jusqu’à ce que le « vin biologique » fasse l’objet d’une définition européenne – c’est en voie - ce sont des vins issus de raisins AB et ensuite mieux mettre en perspective les nouvelles demandes des consommateurs sur la protection de l’environnement plutôt que de se cantonner dans les chamailleries de chapelles.
La chronique de Gérard Muteaud à propos des petits châteaux de Bordeaux qui pètent plus haut que leurs culs, se roulent dans la confiture et s’aspergent à la vanille. Indignation louable, coup de gueule salutaire d’un amoureux des vrais petits Bordeaux, cependant cher Gérard s’en tenir à la généralité nuit aux consommateurs. Je m’explique soit, comme le faisait à la grande époque du Masque et la Plume Jean-Louis Bory, on pratique la descente en flammes des « prétentieux » en les citant à l’antenne ou tout au moins en citant les plus représentatifs de ce «pommadée chic», soit on réserve pour la chute le nom de ceux des « résistants » à la mode Parkérienne. La première posture est difficile, j’en conviens car je déteste moi-même que l’on jette en pâture qui que ce soit, alors reste la seconde qui a le mérite d’extraire du troupeau des moutons de Panurge quelques belles brebis. Des noms Gérard, des noms... pour faire couler nos rondelles de saucisson
Comme vous vous en doutez j’ai gardé le meilleur pour la fin : c’est une annonce très alléchante de David Cobbold :
Château de Pennautier (voir les photos des chambres et des salles de réception en Wine News N° 66 en haut à droite du blog)
Château de Pennautier
Vivez une soirée de rêve au Château de Pennautier "Versailles du Sud" les 13 & 14 février 2010 :
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- Dîner Prestige dans les Salons Privés*
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340 € pour 2 personnes
CHATEAU DE PENNAUTIER
BP 4 - 11610 Pennautier
Tél : 33 (0) 4 68 72 76 96
www.chateaudepennautier.com
contact@chateaudepennautier.com