Titre volontairement provocateur mais faut ce qu’il faut, comme dirait Lalau, pour attirer les badauds dans nos pauvres petites crémeries qui n’ont pas les moyens de vous faire casquer comme les « braqueurs » de la GD le font avec leurs fournisseurs.
« France, patrie de la GD, berceau du prospectus publicitaire, monarchie où le client pense qu’il est le roi des bonnes affaires. Mais aussi empire de l’esbroufe marketing, de la théâtralisation des ventes et du cinéma commercial.
Chaque année, un mois jamais vu ; tous les quinze jours, des prix hallucinants. Nos boîtes aux lettres sont régulièrement bourrées de ces catalogues qui nous énervent parfois, mais qui souvent nous renseignent. Même sensibles au gaspillage d’encre et de papier que cela représente, nous restons une majorité à vouloir faire des économies. C’est pour cela que les douze grands réseaux d’hypers et de supermarchés publient une cinquantaine de catalogues par an chacun. »
6651 campagnes en 2011, 6940 en 2012, 7017 en 2013…
18% des ventes de la GD portent sur des produits en promotion.
« Si un magasin cessait ses opérations commerciales, on estime qu’il perdrait instantanément un tiers de ses ventes. »
« Les promos sont organisées par les fournisseurs et les distributeurs. Chaque année jusqu’au 1er mars, ils négocient le nombre de têtes de gondoles, les mises en avant dans l’allée centrale, ma participation à des animations thématiques, aux « anniversaires » de l’enseigne, à l’affichage sur le lieu de vente, aux démonstrations pour un nouveau produit. Toutes ces opérations sont contractualisées et facturées aux fournisseurs. »
C’est dans le dossier du mois de 60 millions de consommateurs sur les promotions de la GD.
La GD étant jusqu’ici sous-représentée à Paris – elle arrive sur nos trottoirs, le mien aussi : Auchan vient d’ouvrir un A côté de chez vous à l’angle de la rue de la Glaciaire, emboitant le pas à Carrefour-market, à Système U – nous les parigots échappons au harcèlement de la GD. Pour ma part je n’ai aucune carte de fidélité, ne reçoit aucun catalogue, et ne mets guère les pieds dans les allées de la GD.
Bien plus que le palmarès des enseignes de 60 Millions de Consommateurs auquel je ne comprends goutte, ce qui est intéressant c’est la liste des produits stars à prix cassés.
J’y reviendrai si j’ai le temps.
Pour info via l’AFP :
La centrale d'achat de Leclerc a été condamnée en appel pour des clauses jugées déséquilibrées dans ses contrats avec les fournisseurs dans une affaire datant de 2009 et s'est vu rappeler l'interdiction de ces clauses qui semblent pourtant perdurer.
Plus de cinq ans après le vote de la loi LME, qui avait pour objectif l'établissement d'un équilibre entre fournisseurs et distributeurs, certaines pratiques litigieuses persistent, régulièrement sanctionnées par les tribunaux.
La Cour d'appel de Paris, dans un arrêt du 18 décembre 2013, a condamné E. Leclerc à une amende de 500.000 euros pour des «clauses déséquilibrées» figurant dans des contrats avec des fournisseurs, a annoncé lundi la DGCCRF.
L'enseigne a indiqué qu'elle «prend acte» de l'arrêt de la Cour d'appel de Paris mais n'exclut pas de se pourvoir en cassation.
La condamnation de Leclerc intervient alors que les négociations commerciales pour 2014 entre fournisseurs et distributeurs battent leur plein, leur fin étant prévue le 28 février […]
Cette procédure faisait en effet partie des neuf assignations lancées en octobre 2009 par le secrétaire d'Etat au Commerce de l'époque Hervé Novelli à l'encontre de Darty, Castorama, Auchan, Intermarché, Carrefour, Leclerc, Casino, Cora et Système U. […]
Sur les neuf procédures, la plupart sont toujours en cours. Parfois débouté en première devant les tribunaux de commerce, l'Etat a toujours obtenu satisfaction en appel quand une cour s'est prononcée. Et les enseignes ont saisi la cour de cassation.
Au moins une condamnation est définitive, celle de Castorama, prononcée en janvier 2010 et contre laquelle le distributeur n’a pas fait appel.
Il s’agissait d’une amende de 300.000 euros «pour avoir demandé à des fournisseurs le paiement d'acomptes de ristournes et remises».