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21 février 2014 5 21 /02 /février /2014 00:09

 

Mon brillant passé d’enfant de chœur à la paroisse Saint Jacques le majeur de la Mothe-Achard au temps du curé-doyen Bailly qui m’a vu monter jusqu’au haut de la hiérarchie me permettant de porter la croix lors de nos sorties pour les manifestations extérieures : rogations, la fête Dieu, enterrements… de couvrir le dos du curé de la chape à l’instant de l’élévation du saint-sacrement… de lui tendre le goupillon ou l’encensoir… de faire la quête et la distribution du pain béni… j’ai gardé une grande aversion pour la génuflexion.


170px-Giacomo_di_Chirico_Ministrant.jpg

 

Sans proférer de blasphème je me dois d’avouer que mes collègues et moi-même n’étions guère pieux. La fonction d’enfant chœur était perçue par nous comme une forme de loisir, en un temps où dans notre Vendée crottée y’en avait peu, et une façon facile de se faire de l’argent de poche. En effet, les enterrements et les mariages se célébraient en semaine donc nous séchions l’école pendant une matinée ou un après-midi. Nos maîtres de l’école « libre » trouvaient ça normal (aucun gars de la laïc ne pouvait accéder à la fonction). Pour les « pécuniaux » (expression sicilienne) nous quêtions pour notre compte lors des mariages et des baptêmes et le curé nous octroyaient des étrennes. Ça mettait du beurre dans nos épinards, certains ouvraient un livret de Caisse d’épargne, moi j’allais au ciné au REX rêver face aux beaux yeux de Debra Paget.


paget025.jpg

 

Bref, la règle absolue, incontournable comme l’écrivent à tour de bras les communicants, était de génuflexionner lors de tout passage devant le tabernacle. Comme le plus souvent à cette époque le curé célébrait la messe dos au peuple chacun d’entre nous cultivait son style. Comme le parquet ciré par les petites sœurs de Mormaison ressemblait à une patinoire des Jeux olympiques et que nous étions équipés de chaussons à semelle de feutre tout l’art consistait à arriver en glissade et d’esquisser au passage la génuflexion. Les plus balourds se prenaient des gamelles mémorables qui leur valaient les gros yeux du curé. Pour leur défense je rappelle que nous portions une soutane rouge ordinairement et noir pour les enterrements. Vu ma taille d’asperge (celle de Lavillenie) je préférais opérer la génuflexion dans la foulée tête raide comme un passement de jambes au basket (je rappelle que j’officiais comme passeur à la Vaillante Mothaise).


photo752.jpg

 

Tout ce long préambule pour faire remarquer que dans notre petit marigot vineux les adeptes de la génuflexion sont légion. Dès que celui qui leur accorde ses faveurs est un tant soit peu égratigné, moqué ou pris les doigts dans la confiture, ils quittent, mus par un irrépressible ressort, leur position de soumission pour monter bravement au combat. Sans barguigner ils font don de leur corps, prennent d’assaut les murs de Face de Bouc par la face Nord, lancent des bordées d’injures, couvrent de boue celui qui a oser s’aventurer en zone interdite.


Ce sont des obligés travestis en « honorables » dégustateurs, blogueurs, critiques ou attaché (e) de ceci ou de cela. Tant qu’il y a de la bonne avoine dans le râtelier il n’y a aucune raison de se priver mon bon monsieur. Comme je les comprends mais « Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloge flatteur. » Le simple passage de plats, tarifé ou gratifié, c’est dit-on de la «bonne» communication mais cet exercice n’autorise en rien ceux qui pratiquent ce genre d’exercice à venir baver sur ceux qui s’essaient à informer, à exprimer un point de vue, à faire le métier quoi.


Que je sache il n’y a pas de vaches sacrées dans notre beau pays et ceux qui pensent tenir entre leurs rets tout leur petit monde devraient calmer cette piétaille. Qui plus est, certains d’entre eux, ne savent même pas lire ou tout au moins ne lisent pas, dès qu’ils voient le nom de leur maître ils se ruent comme des morts de faim qu'ils ne sont pas pour mettre à l’index l’affreux qui ose relayer des propos «immondes» sur sa noble personne.


Dans le cas du livre d’Isabelle Saporta VinoBusiness j’ai pu vérifier que tout ce petit monde perd complètement les pédales et tout sens de la mesure.


Je rappelle à ceux qui savent lire ou qui prennent le temps de lire :


1-    Que je n’ai pas été tendre avec ce livre : chronique du 18 février link 


« Comparaison n’est jamais raison mais le brulot annoncé à grands coups de formules chocs (voir ci-dessous) après l’avoir lu me laisse le même sentiment d’un bric à brac savamment et complaisamment étalé où se mêlent l’accessoire et l’essentiel, l’anecdote érigée en cas général, l’approximation, les jugements péremptoires et sans appel, des choux et des navets, le petit bout de la lorgnette, les vrais et graves problèmes, les pinces-fesses, une forme bien contemporaine du tout commence avec moi…


Tout n’est pas bon à jeter dans ce livre, bien au contraire, tout y est, mais en vrac, sur le même plan, sans hiérarchisation et j'estime que le fond du sujet, les problèmes posés, méritaient mieux, beaucoup mieux que ce soi-disant brulot, qui ne révèle rien de très nouveau, toutes les informations étaient déjà sur la table, cette charge qui ne porte pas le fer, faute d’une analyse approfondie, là où il faut car elle ne s'en tient qu’à la surface des us et des coutumes d’un microcosme qui dispute l’arrogance à l’indécence. »


2-  Que la chronique du 19 février « Les déboires d’Hubert de Boüard « le Sarkozy des vignes » ou les costars taillés par Isabelle Saporta » était une compilation de citations tirées du livre hormis la petite histoire vacharde recueillie par moi de la bouche d’un responsable d'un très grand cru à l'humour corrosif. link 


Je ne dois rien à qui que ce soit. Je n’insulte pas qui que ce soit. Ce n’est pas moi qui ai accueilli à bras ouverts l’auteur. Comme dirait l’autre ce sont les risques d’une communication trop habituée au copié-collé, à la révérence et la génuflexion.


Qui puis-je ?


Rien, ce n’est pas ma tasse de thé tout comme d’ailleurs les procédés d’Isabelle Saporta. Alors de grâce que les supplétifs laissent leurs idoles monter au front pour contrer les allégations de l’auteur d’un livre qui fut de tous les pinces-fesses où ils adorent se faire inviter.


Je peux, pour qu’ils me foutent la paix, leur expédier des boîtes de cirage dont ils feront bon usage.

 

Deux remarques pour terminer :


- les conseils en communication de ces messieurs sont vraiment en dessous du niveau de la mer pour n'avoir pas su informer leurs clients de là où ils mettaient les pieds : zéro pointé 

 

- je ne fais pas parti des gorges profondes qui ont informé celle que tous ces messieurs vouent aux gémonies  désolé moi vous savez je suis très mal informé...

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commentaires

P
<br /> " Tout ce qui est excessif est insignifiant !" Charles Maurice, Prince de Talleyrant-Perigord<br />
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M
<br /> On peut aussi apprendre à essuyer des critiques quand on fait tout, à grands renforts de moyens (y compris en communication) et de manifestations bling bling, pour exposer son cru à la face du<br /> monde vineux. À trop en faire, on finit par le regretter...<br />
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L
<br /> On peut effectivement préférer « « Le Tigre du Bengale » au<br /> « Supplétifs d'Angélus » même si le second a fait appel à bien plus de figurants...<br />
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D
<br /> Seulement pour ceux qui savent lire, Herve!<br /> <br /> <br /> Le Taulier le souligne fort justement: les reactions se font sur quelques mots, un nom, un bout de phrase. Mais sans avoir bien lu ou bien compris.<br /> <br /> <br /> Par exemple je suis sidere qu'a la suite de mon mot sur la tribu de cheveux sales, publie par le Taulier sur ses lignes, on me classe dans les critiques des vins natures. Alors que j'en suis<br /> un fervent amateur. Et ma petite histoire commencait par dire que 98% des vins a La Dive etaient sans defaut.<br /> <br /> <br />  <br />
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H
<br /> Ton avis était pourtant clairement exprimé. <br />
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