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15 juin 2014 7 15 /06 /juin /2014 00:09

D’où que vienne cette appellation *, lorsque gamin nous la prenions en plein dans la margoulette elle nous humiliait de la même manière que péquenot ou paysan prononcé paisan. Elle venait des citadins et elle était l’expression d’un dédain envers nous les campagnards.


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Alors vous comprendrez mieux que je n’ai que peu de goût pour la captation, par certains petits marquis sentencieux des villes, de notre passé de bouseux qu’ils ripolinent à leur façon. Les péquenots en photos, bien rougeauds c’est du marketing ethnique. Ne vivre que sur des images bien jaunies c’est bien joli mais alors il fallait y rester au pays, faire charcutier, boucher ou bistrotier pour les quelques paysans survivants dénommés agriculteurs. Ça me saoule cette chanson qui se veut paysanne, de braves paysans bien sûr, respectueux, silencieux… Vision passéiste, Dieu que c’était charmant de tous dormir dans la même chambre, les vieux et les jeunes, on appelait ça la cohabitation.


Maintenant l’amour est dans le pré alors nous sommes sauvés…


L’exode rural, exode le mot prend ici tout son poids, j’y reviendrai un jour… mais il ne faut jamais confondre les causes avec les effets… et pleurnicher… pour ne rien vous cacher je pense que ça été planifié par d’obscurs technocrates du Commissariat au Plan dont le Général parlait comme étant une « ardente obligation ». Ce fut une « Révolution silencieuse » selon Michel Debatisse, paysan du Puy-de-Dôme avant de finir comme sous Ministre du déplumé de Chamalières. Sur la Toile il est de bon ton d’écrire n’importe quoi, ça plaît aux amis de Face de Bouc : ils like à mort les chéris.


Revenons à nos choux !


De nos jours, depuis que la Chine s’est réveillée – c’était déjà évident chez mes voisins de Chinatown dans le XIIIe – le chou a retrouvé ses lettres de noblesse même qu’au marché bio du dimanche boulevard Raspail les bourgeois du VIIe venus en auto et les bobos venus à vélo, le pe-tsaï est une star très courue.


chou-chinois-DR.jpg

 

« Chaque province de chine possède sa variété de chou. Les derniers empereurs n’acceptaient sur leur table que ceux provenant de la ville de Ngan-sun. Les Pékinois font une consommation immodérée de pet-saï : chaque automne, la capitale chinoise s’emplit  de camions chargés de choux que l’on vend sur les trottoirs. Les ménagères les font sécher en prévision de l’hiver, ou elles les conservent dans du sel ou du vinaigre. Ils sont parfois enterrés dans du sable où ils pourrissent lentement, puis dégustés « faisandés ».

 

extrait de Les délices du potager Maït Foulkes éditions Philippe Picquier 


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Vous voyez, il n’y a pas que les Vendéens qui aiment le chou, alors viendrait-il à l’idée aux bons Français des villes de qualifier nos nouveaux amis chinois de « ventre à choux » ! Que nenni, ça occasionnerait un incident diplomatique, ferait baisser le prix des châteaux de Bordeaux, provoquerait même un embargo sur les vins de Bordeaux, désarçonnerait l’actionnariat de Peugeot, ils sont susceptibles nos amis  chinois et je les comprends.


Pour les petites louves et les petits loups je signale que Chou En -lai Zhou Enlai 周恩來  fut le Premier ministre de la République populaire de Chine en poste à partir d'octobre 1949 jusqu'à sa mort en 1976, sous les ordres de Mao Zedong.


Le chou chinois parfois appelé chou de Pékin est un chou allongé, de forme ovale C’est une plante bisannuelle à feuilles blanches, entières, allongées et dressées formant une « pomme » de forme allongée. La tige florale qui apparaît durant la deuxième année porte des fleurs jaunes regroupées en épi. Les fruits sont des siliques renfermant de petites graines noires sphériques.


« Ses feuilles sont fermes et serrées en épi, d’un vert très tendre, aux bords frisés et aux côtes blanches, possèdent une saveur douce. Il est digeste, riche en vitamine C, potassium et carotène.


Détaillé en fines lanières, le pe-tsaï se consomme blanchi, en salade assaisonnée de sauce de soja ou de sauce aigre-douce ; sauté, braisé ou poché,  dans les soupes ; ou encore mariné, comme condiment.»


J’avoue que lorsque je mange chinois je suis plutôt bière et vous ?


* « L’explication la plus plausible, laquelle nous avalisons de notre autorité, met en scène nos voisins charentais. Au début du XXème siècle, les vendéens du bocage s’en furent repeupler les 2 Charente. Il existait d’ailleurs des "foires aux vendéens" où des "recruteurs" venaient engager les bras surnuméraires. Les familles catholiques du bocage battaient des records nationaux de fécondité, quand les charentais se gardaient de procréer outrancièrement, afin de ne point diviser les héritages. Bilan des courses : les fermes des 2 Charente manquaient de bras. On offrait donc des conditions inespérées aux vendéens qui n’avaient pour toute richesse que leur seule réputation de travailleurs acharnés. Tel qui vivotait sur quelques arpents ingrats se voyait confier une riche terre de 60 hectares. Au bout de quelques années de labeur, il acquérait un train de vie digne d’un "Monsieur".

Seulement, nos vendéens apportaient dans leurs valises leur bétail et leurs modes de cultures. Et parmi celles-ci, le fameux "choux fourrager", dont ils plantaient de grandes quantités pour leurs bovins. Ce qu’ignorant, les Charentais supputèrent que ce devait être là la principale, sinon unique, source d’alimentation des migrants... " des ventres à choux, ces gens-là. »

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commentaires

A
Me posant des questions sur l'embeurrée de choux verts chère au vrais Nantais, je ne pouvais que passer par ici. Un des commentateurs m'en apprend plus.<br /> Je pointe ce billet ici <br /> https://saintyrieixlaperche.wordpress.com/2019/12/21/jai-mange-une-embeurree-de-choux-verts/<br /> <br /> Signé, Un mâcherave.<br /> <br /> <br /> » dont dist Pantagruel : » Sainct Alipentin, quelle civette ! Au diable soit le mascherabe, tant il put ! «
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P
<br /> Ca continue ! toujours de l'entre soi ! Et nous les alsaco on compte pour du beurre ! En matière de choux, pourtant on en connait un rayon . S'rez tous privés de choucroute ! Na !<br />
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B
BLAIN Joseph. Bonjour à tous. <br /> En réponse à la question de l'origine du surnom de "ventre à choux" que l'on prête aux vendéens. 
"Ventre-à-choux" terme exacte mais employé à tort et à travers, il est ici question de la consommation des "choux verts fourragers Protéor", plante fourragère pouvant atteindre 1,00 m à 1,20 m de haut dont on prélève sur chaque pied, les quelques larges feuilles du bas pour le bétail et par la même occasion on choisit un peu plus haut une ou deux feuilles moins larges et plus tendres que l'on met à bouillir dans une marmite avec de l'ail, pomme de terre et un bon morceau de lard de poitrine et ensuite une soupe au pain suivie d'une "embeurrée" de choux avec le lard. Au retour des champs ou des chantiers ça retapait son "homme" surtout en hiver, avec plus de vitamine C que le citron. Bien entendu l'odeur de cuisson dérange quelque peu des narines un peu plus sophistiquées, mais ma famille disséminée dans d'autres régions, aime bien se retrouver autour de ce plat préparé dans la marmite de fonte, dans la cheminée et à l'ancienne, même les jeunes y gouttent, enfin un peu!. <br /> L'hiver qui se prépare, verra encore quelques soirées familiales autour de ce plat ( avec les "mogettes" bien sûr). Ce plat rustique consommé en Vendée et en bordure des départements limitrophes, a donné ce sobriquet de "ventre-à-choux" à ceux qui le consomment, pensez-donc, manger comme les vaches !. Certains disent aussi, que les vendéens se cachaient "à plat ventre dans les champs de choux " pour tendre les embuscades aux "patauds", pourquoi pas, mais ces mêmes personnes parlent aussi de choux pommes cabus ou de milan, de 20 cm de haut, il ne fallait pas être bien gros, alors ! Par contre dans les rangs de choux-verts cités ici, oui!. Les Chouans qui sont essentiellement bretons, mainois, mayennais ou normands dont l'origine de ce surnom, se situe à Laval, de la famille de Jean Gottereau, dit Jean Chouan et de ses trois fils, natifs de Saint-Ouen-Des-Toits, trop souvent confondus avec les vendéens, ne consomment pas ce genre de légumes mais les allemands du nord et les portugais, oui ! Quant aux choux verts, comme entrée, froids et cuits de la veille, égouttés avec un peu d'aïl et de la vinaigrette, c'est Humm !<br /> <br /> Pour ces choux fourragersdestinés au bétail, cultivés en grande quantité dans les champs on pouvait choisir, mais les mêmes cultivés en quantité restreinte dans le jardin, uniquement pour la consommation humaine (et aussi pour les lapins, ou les poules si on en a) on peut très bien utiliser les feuilles plus longues, comme les deux mains, les nervures deviennent croquantes après cuisson, elles sont de même nature que les petites, la préférence pour le choix des petites feuilles venait du choix beaucoup plus large qu'offrait la culture en plein champs ce qui n'est pas le cas pour le jardin. C'est la même chose que pour les choux pommes cabus ou de milan, en plus "vert" d'où leur noms. Conseils: après les premières gelées c'est plus tendre. Avec du lard de poitrine, des saucisses ou un jarret, pomme de terre et de l'aïl. Essayez!
L
<br /> Ah, je comprends mieux à présent, Denis. Il y a une charentaise pour chaque pied! <br />
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D
<br /> Tant qu'a faire dans le 1/4 d'heure culturel, mon bon Jacques, tu me ferais plaisir en ne parlant pas des 2 Charente. Il n'y a et il n'y a toujours eu qu'une seule Charente, n'en deplaise a la<br /> dictature Napoleonienne et aux dictatures administratives qui en firent 2 departements. Vivement la disparition de cette division typiquement XIXeme siecle.<br />
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M
<br /> Je me sens un peu visé... Angevins sacs à vins, Charentais cagouillards, Vendéens ventre à choux, Parisiens têtes de chien... Et alors Maître Jacques ? la France est riche de ses pays, de ses<br /> diversités, de ses moqueries et franchement, ce n'est pas si grave que ça. Ce sont des piques que l'on se lance entre amis sans arrières pensées rurales d'une autre époque. Tout dois édolcorer<br /> ton langage de nos jours, faire attention quand tu penses Arabe ou Juif alors quepour moi c'est kifkif, mais lorsque ce sont les amis vendéens eux-mêmes qui insistent sur les ventres à choux<br /> qu'ils furent puisque maintenant ils ont leurs MacDos, cela ne me gène pas de reproduire le cliché. C'est d'ailleurs plus un clin d'oeil qu'autre chose. Rien de très fin, je te l'accorde. À<br /> l'école, puis à l'armée, puis au bureau, j'étais le rosbif de service et ça ne m'a pas gêné dans la vie. Et puis, ta Vendée, ton enfance passée entre les curés, ta Mémé, les premières machines<br /> agricoles, les foires, les bals, tu es le premier à bien nous en parler avec parfois même une pointe d'ironie masquant une certaine nostalgie... Bon, si on parlait un peu des Corses et des<br /> Auvergnats ? ;-)<br />
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