D’où que vienne cette appellation *, lorsque gamin nous la prenions en plein dans la margoulette elle nous humiliait de la même manière que péquenot ou paysan prononcé paisan. Elle venait des citadins et elle était l’expression d’un dédain envers nous les campagnards.
Alors vous comprendrez mieux que je n’ai que peu de goût pour la captation, par certains petits marquis sentencieux des villes, de notre passé de bouseux qu’ils ripolinent à leur façon. Les péquenots en photos, bien rougeauds c’est du marketing ethnique. Ne vivre que sur des images bien jaunies c’est bien joli mais alors il fallait y rester au pays, faire charcutier, boucher ou bistrotier pour les quelques paysans survivants dénommés agriculteurs. Ça me saoule cette chanson qui se veut paysanne, de braves paysans bien sûr, respectueux, silencieux… Vision passéiste, Dieu que c’était charmant de tous dormir dans la même chambre, les vieux et les jeunes, on appelait ça la cohabitation.
Maintenant l’amour est dans le pré alors nous sommes sauvés…
L’exode rural, exode le mot prend ici tout son poids, j’y reviendrai un jour… mais il ne faut jamais confondre les causes avec les effets… et pleurnicher… pour ne rien vous cacher je pense que ça été planifié par d’obscurs technocrates du Commissariat au Plan dont le Général parlait comme étant une « ardente obligation ». Ce fut une « Révolution silencieuse » selon Michel Debatisse, paysan du Puy-de-Dôme avant de finir comme sous Ministre du déplumé de Chamalières. Sur la Toile il est de bon ton d’écrire n’importe quoi, ça plaît aux amis de Face de Bouc : ils like à mort les chéris.
Revenons à nos choux !
De nos jours, depuis que la Chine s’est réveillée – c’était déjà évident chez mes voisins de Chinatown dans le XIIIe – le chou a retrouvé ses lettres de noblesse même qu’au marché bio du dimanche boulevard Raspail les bourgeois du VIIe venus en auto et les bobos venus à vélo, le pe-tsaï est une star très courue.
« Chaque province de chine possède sa variété de chou. Les derniers empereurs n’acceptaient sur leur table que ceux provenant de la ville de Ngan-sun. Les Pékinois font une consommation immodérée de pet-saï : chaque automne, la capitale chinoise s’emplit de camions chargés de choux que l’on vend sur les trottoirs. Les ménagères les font sécher en prévision de l’hiver, ou elles les conservent dans du sel ou du vinaigre. Ils sont parfois enterrés dans du sable où ils pourrissent lentement, puis dégustés « faisandés ».
extrait de Les délices du potager Maït Foulkes éditions Philippe Picquier
Vous voyez, il n’y a pas que les Vendéens qui aiment le chou, alors viendrait-il à l’idée aux bons Français des villes de qualifier nos nouveaux amis chinois de « ventre à choux » ! Que nenni, ça occasionnerait un incident diplomatique, ferait baisser le prix des châteaux de Bordeaux, provoquerait même un embargo sur les vins de Bordeaux, désarçonnerait l’actionnariat de Peugeot, ils sont susceptibles nos amis chinois et je les comprends.
Pour les petites louves et les petits loups je signale que Chou En -lai Zhou Enlai 周恩來 fut le Premier ministre de la République populaire de Chine en poste à partir d'octobre 1949 jusqu'à sa mort en 1976, sous les ordres de Mao Zedong.
Le chou chinois parfois appelé chou de Pékin est un chou allongé, de forme ovale C’est une plante bisannuelle à feuilles blanches, entières, allongées et dressées formant une « pomme » de forme allongée. La tige florale qui apparaît durant la deuxième année porte des fleurs jaunes regroupées en épi. Les fruits sont des siliques renfermant de petites graines noires sphériques.
« Ses feuilles sont fermes et serrées en épi, d’un vert très tendre, aux bords frisés et aux côtes blanches, possèdent une saveur douce. Il est digeste, riche en vitamine C, potassium et carotène.
Détaillé en fines lanières, le pe-tsaï se consomme blanchi, en salade assaisonnée de sauce de soja ou de sauce aigre-douce ; sauté, braisé ou poché, dans les soupes ; ou encore mariné, comme condiment.»
J’avoue que lorsque je mange chinois je suis plutôt bière et vous ?
* « L’explication la plus plausible, laquelle nous avalisons de notre autorité, met en scène nos voisins charentais. Au début du XXème siècle, les vendéens du bocage s’en furent repeupler les 2 Charente. Il existait d’ailleurs des "foires aux vendéens" où des "recruteurs" venaient engager les bras surnuméraires. Les familles catholiques du bocage battaient des records nationaux de fécondité, quand les charentais se gardaient de procréer outrancièrement, afin de ne point diviser les héritages. Bilan des courses : les fermes des 2 Charente manquaient de bras. On offrait donc des conditions inespérées aux vendéens qui n’avaient pour toute richesse que leur seule réputation de travailleurs acharnés. Tel qui vivotait sur quelques arpents ingrats se voyait confier une riche terre de 60 hectares. Au bout de quelques années de labeur, il acquérait un train de vie digne d’un "Monsieur".
Seulement, nos vendéens apportaient dans leurs valises leur bétail et leurs modes de cultures. Et parmi celles-ci, le fameux "choux fourrager", dont ils plantaient de grandes quantités pour leurs bovins. Ce qu’ignorant, les Charentais supputèrent que ce devait être là la principale, sinon unique, source d’alimentation des migrants... " des ventres à choux, ces gens-là. »