Un temps dans ma vie j’ai eu envie de faire un bébé tout seul, traduisez d’élever un enfant seul. Bien sûr ça n’intéresse que moi et je ne vais pas ici déballer le pourquoi. Alors, dans les débats qui agitent en ce moment la société française j’avoue que j’ai beaucoup de mal à m’y retrouver dans les positions outrées des défenseurs de l’ordre établi. Ne leur en déplaise le Droit que fixe la loi républicaine a toujours eu vocation à codifier les grandes évolutions de notre société civile. Que viennent faire les religions, la catholique tout particulièrement, dans ce débat ? Celle-ci ferait mieux de laver son linge sale en famille plutôt que de vouloir imposer des normes qui ne sont que le fruit de son ancienne domination sur notre société. L’important est le vivre ensemble, la famille dans sa nouvelle configuration ne s’est jamais aussi bien portée. La France procréée à tout va et pendant ce temps-là dans le rue et au Parlement nous perdons notre temps à cultiver nos clivages, nos oppositions. Ça vous dérange que le couple gay ou lesbien du palier d’en face passe devant le maire pour conclure un contrat civil. Moi pas ! Ça vous dérange qu’ils adoptent un gamin ou une gamine ? Moi pas ! Pour l’heure ces deux points sont les seuls objets du projet de loi dont débattent les élus du peuple. C’est leur fonction. Nous les avons élus pour cela, pas pour aller serrer des mains ou fêter la Chandeleur au club du troisième âge.
Bref, j’ai toujours eu un faible pour le gentil Jean-Jacques Goldman alors oui, même si ce n’est pas la question du débat, je trouve que ça lui ressemble : Elle a fait un bébé toute seule/ Elle a fait un bébé toute seule /C'était dans ces années un peu folles/Où les papas n'étaient plus à la mode/Elle a fait un bébé toute seule/Elle a fait un bébé toute seule/ Elle a fait un bébé toute seule/ Elle a choisi le père en scientifique/Pour ses gènes, son signe astrologique/ Elle a fait un bébé toute seule/ Et elle court toute la journée / Elle court de décembre en été/ De la nourrice à la baby-sitter /Des paquets de couches au biberon de quatre heures /Et elle fume, fume, fume même au petit déjeuner/ Elle défait son grand lit toute seule/Elle défait son grand lit toute seule/ Elle vit comme dans tous ces magazines /Où le fric et les hommes sont faciles/ Elle défait son grand lit toute seule/ Et elle court toute la journée /Elle court de décembre en été/ Le garage, la gym et le blues alone/ Et les copines qui pleurent des heures au téléphone/ Elle assume, sume, sume sa nouvelle féminité/Et elle court toute la journée/Elle court de décembre en été/De la nourrice à la baby-sitter/Des paquets de couches au biberon de quatre heures/ Et elle fume, fume, fume même au petit déjeuner/Elle m'téléphone quand elle est mal/Quand elle peut pas dormir/J'l'emmène au cinéma, j'lui fait des câlins, j'la fais rire/Un peu comme un grand frère/Un peu incestueux quand elle veut/Puis son gamin, c'est presque le mien, sauf qu'il a les yeux bleus/Elle a fait un bébé toute seule...