Aujourd’hui, sur ma flèche d’argent, sans plaque ni casque, je circulerai dans Paris qu’en compagnie, ou presque, que des numéros impairs. On me dit à la radio qu’il y a deux fois moins de bouchons aux portes de la capitale aujourd’hui. Comme c’est bizarre !
L'épais voile brunâtre qui a embrumé Paris toute la semaine passée a vraiment marqué les esprits de nous les parigots malheureuses têtes de veaux et de tous ceux qui viennent dans la capitale travailler ou se promener en auto.
Bien évidemment à une semaine du premier tour des élections municipales, le pic de pollution se retrouve au cœur de la campagne. Les candidats à la mairie de Paris ont fait assaut de démagogie pendant le week-end depuis que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ait décidé de mettre en place la circulation alternée à Paris et sa petite couronne, ce lundi.
Non crédibles, même les écolos, trop tard camarades, vous êtes tous restés les bras ballants depuis des décennies pour que je vous fasse crédit moi le cycliste parisien depuis plus de 30 ans.
Thomas Legrand sur France-Inter (cher Thomas rien que pour faire plaisir à Pax) a rappelé la loi sur l’air de Corine Lepage adoptée en 1996 link suivie de 17 ans d’inaction.
Des bus diesel, des camions de livraisons qui puent, des grosses bagnoles conduites en solitaires par des gens qui n’ont rien à faire, des gros camions qui tournent sur le périphérique, des transports en commun inter-banlieues anémiques, des chauffages au fioul, des 2 roues fumeuses par milliers, « tire-toi connard de cycliste t’as rien à faire sur la chaussée, tu m’empêches de polluer ! »
Samedi soir, c’était plutôt dimanche matin, rentrant sur mon vélo d’une petite fête au lapin je me suis fait insulter par une gamine le cul posé au fond d’une petite bagnole immatriculée 95 car j’empêchais elle et ses copains de foncer comme des dératés dans un Paris déserté.
J’ai une auto, une Twingo, je ne suis pas anti-auto mais j’en ai marre de tous ceux qui sont contre : le développement du tramway, le ferroutage, le covoiturage, la fermeture des quais aux bagnoles, Vélib, Autolib, demain Scootlib… Respirons ! Marchons ! Pédalons ! Déplaçons-nous en auto quand il le faut ! Cessons de râler, de rejeter la responsabilité sur les autres. Bref, soyons un peu citoyens ça ne pourra que faire du bien à notre vie en commun.
Mais, comme je suis un bon Français, et qu’en France Renault et Peugeot sont des symboles nationaux je vous offre la chronique Erner du temps publiée dans Libé le week-end dernier :
La France, une affaire qui roule
« Bonne nouvelle : la Peugeot 308, a été élue voiture de l’année 2014. Mauvaise nouvelle : c’est parce qu’elle ressemble à une allemande. Pourquoi ne pas considérer que le meilleur camembert de France est celui qui ressemble à du gouda ? Comme si nos automobiles n’étaient plus capables de poursuivre une route bien à elles…
Quelques décennies après la 4 CV, la traction ou la R 16, voilà où nous en sommes de nos mythologies nationales : les Peugeot sont plébiscitées lorsqu’elles ressemblent à des Volkswagen. Jadis les voitures françaises donnaient une idée de la grandeur de la France et de ses débats politiques. A gauche, il y avait Renault, à droite, Peugeot et Citroën.
Mitterrand est arrivé au pouvoir en R 30, il l’a quitté en Safrane. Le camp d’en face empruntait l’autre marque, depuis De Gaulle, sauvé par sa DS au Petit-Clamart, à Chirac, célébrant sa victoire en Citroën CX. Tout ce que l’Hexagone comptait de notables roulait en tricorps statutaire orné du lion, qu’elles se nomment 403, 404, voire 504, des chiffres indexés sur la croissance. Les Renault, elles, proposaient aux profs des voitures à vivre : 4 L, R 5 ou Twingo ; la qualité de vie, c’était une affaire qui roule.
Oui mais voilà, aujourd’hui cette France est sur les jantes. C’est un constructeur roumain, Dacia, qui fait avancer Renault ; Peugeot est devenue une marque chinoise qui lorgne outre-Rhin.
En somme, notre industrie automobile fout le camp, se délocalise, et lorsqu’elle demeure, c’est pour être colonisée de l’intérieur par l’extérieur. La roue tourne, mais le drame, c’est qu’elle n’est déjà plus française. »
La Chine, vache à lait du groupe Volkswagen
« Le constructeur auto allemand a enregistré 4,3 milliards d’euros de bénéfice opérationnel en Chine, où il a vendu plus de 3,2 millions d’unités. Un record. Le groupe compte investir plus de 18 milliards d’euros dans le pays entre 2013 et 2018.
Etre le pionnier paye. Arrivé au milieu des années 80 en Chine, le groupe automobile Volkswagen a réalisé en 2013 un bénéfice opérationnel record de 4,3 milliards d'euros (en hausse de 600 millions sur 2012) dans l'ex-Empire du milieu.
C'est ce qu'a annoncé Martin Winterkorn, président du directoire, lors de la conférence annuelle de bilan ce jeudi à Berlin. Ces profits ont été générés par les deux co-entreprises chinoises et… ne sont pas consolidés dans les résultats globaux annoncés par le deuxième constructeur auto mondial ! C'est donc un sacré « plus ».
Investissements faramineux
Le consortium de Basse-Saxe a vendu 3.266.235 véhicules (+16,2%) en Chine l'an dernier. Un marché chinois plus de trois fois supérieur à ce que représente le débouché allemand pour Volkswagen… Le groupe de Wolfsburg vend en Chine six fois plus de voitures que PSA, pourtant arrivé aussi au milieu des années 80… mais à travers une première co-entreprise de Peugeot avec la mairie de Canton qui a périclité. PSA a dû ouvrir une deuxième co-entreprise quelques années plus tard avec Dongfeng ! »link