Je suis furax !
Non je ne suis pas un chroniqueur influent !
Si c'était vrai ça se saurait du côté du 78 rue de Varenne...
J’ai trop roulé ma bosse en des lieux dit de pouvoir pour avoir une telle prétention.
Je ne suis qu’une chiure de mouche sur la Toile !
Je ne suis qu’un petit chroniqueur indépendant qui s’amuse à ouvrir des brèches, des fenêtres sûr, rien de plus, rien de moins !
Comme je suis tout sauf modeste ne voyez pas dans cette colère un exercice de fausse modestie destiné à ce que vous protestiez du contraire.
Ceux qui décident, ou qui sont censés décider, se tamponnent largement de mes opinions, de mes humeurs ou de mes propositions. Ils ont mieux à faire que d’être révérant à mon égard ou de m’accorder un quelconque crédit. Comme l’avait claironné un Grand Féodal lors de l’alternance de 2002 « Berthomeau c’est fini... » (J’ai des témoins) et ça s’est vérifié.
Alors pourquoi cette fureur matinale pendant que je coule des jours tranquilles dans une Ile où les Clans sont encore influents ?
Tout bêtement parce quelqu'un, dont je tairai le nom par une forme de compassion, pour justifier une demande, que je me contenterai de qualifier « d’étonnante », m’a fait tenir via une agréable personne, le propos suivant « puisque votre blog est influent j’ai peur qu’un personnage lui aussi très influent (lui très,très influent) prenne ombrage de ma présence sur votre blog et m’associe aux propos vachards tenus par un autre type très connu (je ne donne pas le nom car c'est une réponse à une question du Grand Concours), donc merci de retirer ma belle bouteille du lieu où vous l’aviez posé pour la mettre ailleurs... »
Stupéfait, en état d’attrition avancé, j’ai sitôt renvoyé le flacon dans les ténèbres extérieures !
Comme le dirait le facétieux sicilien Camilleri « faut pas décoconner ! »
« Quand les bornes sont dépassées, y’a plus de limites » dixit Joseph Prudhomme.
Ne me demandez pas d’être plus explicite. Vendre du vin de nos jours n’est pas chose aisée alors je suis en capacité de tout comprendre mais je ne puis entrer dans le jeu du « je te tiens, tu me tiens par la barbichette... » qui a court en notre sympathique « milieu » du vin. Je laisse ça à d’autres soumis aux dures lois du marché : les recettes venant de certaines poches mieux vaut ne pas frapper sur la main qui nourrit. Je n’ironise pas en me drapant dans une virginité ridicule mais tout simplement je profite de l’occasion pour vous proposer un bref traité pratique de l’influence, au ras des pâquerettes...
« Avoir le bras long... être le bras droit de... une éminence grise... un faiseur d’opinion... » que sais-je encore, en notre beau pays gaulois rouscailleur et râleur, où l’homme de la rue peste, à juste raison parfois, contre les prébendes, les passe-droits ou les privilèges des gens de pouvoir, il n’en reste pas moins vrai que la culture du piston y connaît encore de beaux jours à tous les étages. Faire intervenir son député auprès du Ministre ou autre autorité publique est un sport national très pratiqué. Publier le florilège des courriers expédiés permettrait de mettre un léger bémol aux protestations outrées du bon peuple qui fréquente le café du commerce. Les réponses aux intéressés sont rédigées par des petites mains des services qui, de temps à autre, se donnent le plaisir d’en envoyer une petite copie au « Palmipède enchaîné » (Cf. celle de refus d’Hervé Gaymard à propos de l’hippodrome de Compiègne).
Certains vont m’objecter que c’est un petit jeu entre gens du même monde. Faux ! Quelques exemples anciens :
1- L’exemption ou le rapprochement de leur famille des pioupious faisant leur Service Militaire : à la belle époque du SN une cellule de 70 fonctionnaires du Ministère de la Défense était mobilisée sur ce sujet capital qui constituait la 1ière intervention des parlementaires français. C’est fini grâce à Chichi.
2- Faire sauter les PV : les OP assurant la sécurité des Ministres assuraient discrètement cette fonction très importante car le chauffeur râleur est aussi un électeur. En déclin pour cause d’urgence à faire rentrer du blé dans les caisses et d’informatisation des procédures.
3- L’attribution de logements sociaux : le temps où Georges Pérol, Ingénieur du Génie Rural, des Eaux et des Forêts, était Directeur de l’OPHLM de la Ville de Paris, fut pain béni au 78 rue de Varenne...
Reste les médailles : c’est un sujet brûlant, chaud bouillant, qui en dit long sur la vanité des hommes et leur perte du sens commun pour la reconnaissance de « leurs mérites » J’ai dressé les listes de demandes de Légion d’Honneur, de l’Ordre National du Mérite et de l’Ordre du Mérite Agricole pour être édifié en la matière. Pour autant, je ne vais pas me gausser puisque j’ai accepté, mais pas demandé, la Légion d’Honneur attribuée par Jean Glavany dans la foulée de mon Rapport. Pour la petite histoire, je fus convoqué au RG de Creil pour l’enquête de moralité et le jeune inspecteur étant un passionné de vins nous avons passé une heure à discuter le bout de gras sur le sujet.
Tout cela est fort insignifiant, écume du jeu social, sans échange monétaire qui ferait déboucher l’influence sur le « trafic d’influence » qui n’est pas mon sujet du jour car il relève lui des tribunaux. Mon propos touche au théâtre du paraître, au miel des tribunes, des invitations, des déjeuners au château, ce merveilleux plaisir de voir son nom cité, en bien évidemment, dans les journaux, à l’encens de ceux qui vous font comprendre que vous êtes quelqu’un d’important, à l’ivresse d’un passage sur un plateau de télévision... j’en passe et des meilleures. Dans notre petit monde du vin je suis toujours émerveillé en contemplant ce spectacle...
Pour clore ce court traité permettez-moi de vous conter l’histoire d’un homme dont toute la vie fut consacrée au dur métier de l’influence, c'était l’un des plus beau carnet d’adresses de Paris, reçu, écouté, bardé tel un maréchal soviétique de toutes les rosettes possibles, discoureur, collectionneur de présidences, quand vint le temps de la vieillesse, lorsque le flux de la marée des courtisans se fit rare, l’homme devint acariâtre, désabusé, radoteur et donneur de leçons, ne supportant pas d'être tombé dans le puits sans fond de l’indifférence de ses contemporains. Triste fin !
Soyez sympa avec moi, merci de me remettre à ma place si je commence à filer ce type de coton ! Du côté de celui qui me donnait une soi-disant importance, une influe, qu'il se rassure je ne pratique pas le sport favori de certains dans notre petit monde : quand j’aime le vin c’est que j’aime le vin et ce n’est pas son léger dérapage qui m’empêchera de parler du sien en bien !