À la télévision, la critique cinématographique a laissé la place à la promotion des films par, en général, deux des acteurs : un gars une fille les plus emblématiques de la production accompagnés parfois par le réalisateur. Les premiers y vont pas dire, les pauvres, si je puis m’exprimer ainsi, qu’ils ont joué dans un navet. Quant au dernier il ne peut que se draper dans le génie de son œuvre. Bref, bande annonces, autopromotion : no crédible !
Revenons au Vin de France ou d’ailleurs et au pince fesses organisé au Sénat par l’APV pour promouvoir le vin de qualité. Je n’y fus point invité n’étant ni encarté, ni un happy few mais rassurez-vous je n’en suis pas pour autant chagriné. Cependant ayant reçu dans mon courrier virtuel le 10 février 2010 une « lettre » de Marc André Gagnon, un Québecois, sobrement titrée « Honte à la presse du vin de France » je la verse au dossier, sans commentaire de ma plume, en espérant récolter en retour la tempête dans un verre de vin.
Cher Berthomeau,
Je ne fais pas souvent des éditoriaux, mais ici je ne peux résister.
L'Association de la presse du vin de France vient de remettre au Sénat de ce pays les Grands prix de la presse du vin.
On dit qu'on donne ces prix à ceux qui ont contribué à «promouvoir le vin de qualité».
Étrange! Est-ce que le rôle de la presse est de promouvoir?
Je croyais et crois encore que le rôle de la presse est d'informer.
La promotion ne relève-t-elle pas des agents de relations publiques, du marketing, etc?
Le groupe qui a donné les prix ajoute, tel que rapporté par Claire en France, vouloir «contrer ainsi une désinformation sur les supposés dangers qu'entrainerait une consommation, même modérée, du précieux liquide...»
De plus cette association donne même un prix citron «aux responsables d'Envoyé spécial (France 2) pour un reportage sur le vin jugé malhonnête, partial, et contribuant ainsi à cette désinformation...»
Pourtant, est-ce que ces gens de France 2, en cherchant la vérité, et non la promotion, ont peut-être été ceux qui ont vraiment fait un travail journalistique.
Dans le site de l'Association de la presse du vin de France ont lit que «L'AFJEV/APV réunit 250 membres adhérents journalistes, chroniqueurs et écrivains du Vin et des Spiritueux, ainsi que 110 membres associés, attachés de presse et chargés de relations publiques.» Le président est Michel Bettane.
Comment voulez-vous avoir confiance en ces gens de la presse du vin de France s'ils font de la promotion au lieu du travail d'information journalistique?
Malheureusement, dans le monde dit de la presse du vin il y a souvent ce genre de confusion entre information et promotion. Ce sont deux choses totalement différentes.
Il y a aussi confusion entre journaliste et chroniqueur. En gros le journaliste recherche et publie les faits, le chroniqueur donne son opinion.
Est-ce que les membres de la presse du vin devraient travailler pour les producteurs ou pour les consommateurs? Qui est notre client? Le projet de code de déontologie des journalistes de France dit bien que le journaliste «refuse toute confusion entre information et promotion ou publicité.» À moins que je me trompe, ce code n'a pas encore été adopté.
«Le rôle essentiel des journalistes est de rapporter fidèlement, d'analyser et de commenter le cas échéant les faits qui permettent à leurs concitoyens de mieux connaître et de mieux comprendre le monde dans lequel ils vivent.» Guide de déontologie des journalistes du Québec.
À mon humble avis, la presse du vin comme la presse en général ne doit pas chercher à promouvoir les produits des producteurs de vin, mais plutôt viser à informer le lecteur consommateur.
Bien à vous cher Secrétaire Perpétuel autoproclamé de l’Amicale du Bien Vivre.
Marc André Gagnon
PS : l’entame et la formule de politesse sont pure fiction.