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17 mars 2014 1 17 /03 /mars /2014 00:09

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Au fur et à mesure de mon avancée dans la lecture de votre plaidoyer pro-bobo j’angoissais grave en constatant l’absence des naturistes du vino. Pourquoi n’avaient-ils pas leur juste et éminente place dans la République des bobos ?

  

Je me disais tout même qu’un journaliste passé par les Inrocks, donc bobo-type, que j’écoute fidèlement lors de la matinale de France-Inter de Patrice Cohen « messe vespérale, s’il en est, de la population bobo. » d’après vous, ne pouvait pas se permettre une telle faute de goût.


Mes plus sincères excuses à Laure Watrin, dont j’ai goûté dès l’origine les très pertinentes « Pintades à New-York », de ne pas l’avoir mis en avant dans cette affaire pinardière boboïste, mais RTL sonne toujours un peu pour moi, qui suis un soixante-huitard tendance Rocard assumé, comme le Radio-Luxembourg de mon enfance avec Geneviève Tabouit.


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Mais enfin le « vin nu », cher à Alice Feiring link, la Woody Allen du vin du Village – celui de New-York pas Embres&Castelmaure in Corbières – parut page 147 !


Enfin me dis-je, le bouquin, fort de ses 167 pages, tirait à sa fin.

 

Bien sûr, votre question d’entame « Un château d’yquem ? » (sans trait d’union et en majuscules, cher Thomas, c’est une marque et non une AOC) va faire bander notre GNB linkGuillaume Nicolas-Brion pour les naturistes tendance Tronches de Vin – national et votre réponse le plonger dans une extase proche de l’épectase « Et pourquoi pas une nappe blanche et des serveurs biens rasés obséquieux pendant qu’on y est ? »


Vous vous rattrapez très bien aux vieux ceps de vigne – les vieilles vignes sont consubstantielles à l’approche naturiste – en fléchant avec pertinence les lieux où le vin nu règne en maître absolu : « le marchand de vin engagé » et la « cave à manger » termes estampillés bobo pur sucre pour caviste et bar à vins.


Vous tapez à peu près juste en analysant l’impact politique – normal c’est votre job cher Thomas – du double sens de la dénomination « Contre-Etiquette » pour les militants de la cause du « vin nu », Antonin « no wine innocent » en tête qui boira du petit lait (cru et bio bien sûr) en vous lisant :


« Oui, La Contre-étiquette ! Quasiment un slogan politique pour un lieu de révolte contre le vin guindé qui symbolise si bien la bourgeoisie mais pas bohème : vous y trouverez peut-être des grands crus, mais surtout des vins « glouglou », des pinards « sympathiques », des picrates « authentiques », des vins de soif « attachants ». Des vins qui « ont d’la gueule ». Des vins qui ont une histoire. Bref, un vrai piège à bobos.


Quand un bobo aime le vin, il le chine comme il chine ses meubles. Quand il achète une bouteille (rarement Nicolas, jamais en supermarché), il achète une histoire. Celle du (micro-) vigneron et de sa parcelle qu’il cultive à l’ancienne »


Ensuite, cher Thomas, vous les vannez grave, lol, en ironisant « Plus dix points si cet artisan vigneron est une prothésiste dentaire qui a envoyé bouler la résine pour la vigne ou un trader qui a lâché le CAC 40 pour le calendrier lunaire des vins biodynamiques. Abandonner un boulot qui ne faisait que du fric pour faire du bien à la terre et aux papilles, c’est une forme de rédemption qu’affectionne au plus haut point la population bobo, à la recherche éternelle du modèle du monde de demain, forcément hédoniste et écologique. En fait, il n’y a rien qui réjouisse plus le bobo que l’idée qu’en achetant une bouteille (acte visant avant tout la satisfaction personnelle), il fait une BA qui aide un ex-citadin conventionnel à réalise son rêve »


Je passe sur les étiquettes trash, les jeux de mots à 2 balles ou la pure provoc : dont le fameux On s’en bat les couilles de Pascal Simonutti, traduction littérale de « Never Mind the Bollocks », l’album culte des Sex Pistols, pour dire qu’il y a un blogueur qui va se la péter d’être cité dans votre livre, cher Thomas, c’est David Faria dit bicéphale-buveur link


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Il renouvelle le genre du vin qui a de la cuisse et ça vous plaît comme une paire de Doc Martens à un punk « Du glou-glou avec du corps. De la grosse main-d’œuvre de charpente avec de la finesse. Dorian Gray  qui te donne des coups de batte de base-ball. Laetitia Casta qui te hurle des insultes à l’oreille. Une bodybuildeuse qui boit du thé à la framboise. Joey Starr qui te fait des câlins. Bref, la classe… »


À ce stade, cher Thomas Legrand, je me permets de regretter que vous n’eussiez pas cité Roland Barthes dans Mythologies, les bobos aiment ce type de référence même que son vin totem était massivement la bibine du populo.


Vous abordez ensuite, un peu rapidement « le procès des vins naturels », trop, car c’est là que se cristallisent les affrontements violents entre les zélotes des vins nus et ceux qui parlent de « vins idéologiques » en raillant les « écolos-bobos-gogos » qui se pâment en buvant des « jus de raisin oxydés qui piquent ». Vous avez reçu sur France-Inter Olivier Cousin venu causer dans le poste de ces soucis avec ses pairs des AOC Anjou, j’ai cru entendre le son de bouteilles. Vous avez pu, certes un peu tôt dans la journée, goûter ce breuvage nature.


Vient votre expérience personnelle de la découverte des vins nus, classique mais pourquoi diable assassiner le brave saint-chinian qui donnerait des maux de tête. C’est un peu parigot tête de veau même si, cher Thomas, vous habitez au Pré-Saint-Gervais.


Enfin mes copains les Tronches de Vin vont bicher de savoir que leur opus « trône sur la table basse du salon » de vos copains à vous. Une suggestion Thomas Legrand venez-donc à la Bellevilloise au Salon de rue 89 « Sous les pavés la vigne » les 27-28 avril vous pourrez ainsi progresser dans votre connaissance du microcosme des bobos amateurs de « vin nu » Et c’est l’Antonin qui sera content !

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3 pages et demi pour « You fuck my wine ? » ça me semble un peu court mais c’est mieux que rien. Vous serez pardonné, cher Thomas Legrand, car vous êtes sensible à la cause lorsque vous concluez « Evidemment, il n’est pas question de bouder les vins classiques bien faits. Mais mettre un peu d’éthique dans l’étiquette ne peut sûrement pas faire de mal à une filière en crise, boursouflée par ses certitudes élitistes et qui, comme l’agriculture, a usé des pesticides et abusé des additifs (1 million de Français dépasseraient la dose journalière admissible de sulfites).


Pour ma part, ça fait la troisième fois que je chronique sur votre livre link et link, chère Laure Watrin, cher Thomas Legrand, alors je puis m’auto-attribuer un satisfecit de bon défenseur de l’écrit… 


41KuV+CGs5L.

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commentaires

L
<br /> Je voulais dire que j'ai croisé cette cuvée punk ...<br /> <br /> <br /> Pas mal mais ni grosse matière ni potentiel de garde.<br /> <br /> <br /> No future, en quelque sorte ! <br /> <br /> <br />  <br />
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L
<br /> <br />
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P
<br /> Et ben, en v'la une déclaration ! Et du cher Thomas par la ,et du cher Thomas Legrand par ici. (Je vous laisse compter ) Ben l'jour ou il faudra congratuler le " cher Taulier " (ca viendra,<br /> forcément ca viendra), on sait qu'on pourra se lâcher.<br />
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