Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 00:09

Conan-Konopnicki.jpg

Qu’êtes-vous donc allé faire dans cette galère ? Comme je l’ai écrit, la défense d’une juste cause est exigeante et ne supporte pas l’à peu près. Alors, pour tenter de vous convaincre que vous vous êtes engagé dans un cul de sac, une impasse, je vous propose de lire 2 des réponses d’un vigneron François Chidaine, président de l’ODG de l’AOC Montlouis, à une interview de Vitisphère «Le lien au terroir est une bonne opportunité pour protéger nos sols»

Fran-C3-A7oisChidaine08s.jpg

J’espère que François Chidaine, qui s'est installé en 1989 dans l'appellation Montlouis, sur 20 hectares, qui est la locomotive de cette jeune appellation, et qui travaille son exploitation selon les règles de la biodynamie, représente pour vous un interlocuteur plus valable que moi. Bien sûr, je ne sais s’il entre dans les petits papiers de votre pétulant coéquipier, jamais avare de leçons donnés aux vignerons, lorsqu’il écrit à propos de l’appellation Montlouis « En viticulture, il y a ceux qui cherchent toujours à monter plus au que le cru et ceux qui se donnent du mal pour le respecter. L’univers de la vigne française est aujourd’hui dévasté par une épidémie de pédanterie qui pousse de plus en plus de producteurs à gravir les coteaux de la gloire en marchant sur les principes de l’AOC. Si l’appellation Montlouis n’échappe pas au phénomène, elle a aussi ses gardiens de vertu. » Moi j’aurais écrit « en foulant les principes de l’AOC »

 

La parole est donc donnée à François Chidaine :

 

Question : Que pensez-vous aujourd’hui de la réforme de l’agrément ?  

 

« On n’a pas encore suffisamment de recul, mais je ne suis pas hyper critique. Je la trouve positive, et je crois que c’est en marchant qu’on apprend à marcher.

Cette réforme offre d’une part plus de liberté aux vignerons, dans le style de vinification, mais c’est propre à notre syndicat qui accepte les gens qui font différemment, du moment que le lien au terroir, la trame, est là. Une partie des vignerons du syndicat font partie des dégustateurs de l’organisme de contrôle, mais ne représentent que 40% d’entre eux. Il pourrait y avoir des excès de zèle de la part de certains dégustateurs, trouvant que le vins ne sont pas conformes à l’idée qu’ils se font de l’appellation, mais nous n’avons pour le moment pas été confrontés à ce cas.

D’autre part, à la dernière dégustation à laquelle j’ai participé, j’ai été agréablement surpris par le niveau. La réforme incite le vigneron à plus réfléchir à ce qu’il va mettre en bouteilles, parce que le lot peut être retiré du marché, ce qui oblige à avoir une certaine rigueur dans la production. Parmi les gens qui étaient un peu fébriles par rapport au cahier des charges, quatre ou cinq ont quitté l’appellation. Ils n’avaient jamais joué la carte, ils ne voulaient pas de rigueur à la production, ni à la vinification. Ils font maintenant du vin de table ou du vin de pays.

Il n’y a plus d’obligation de faire de l’appellation, on le fait si on a envie, avant c’était tellement permissif que tout le monde en faisait. Finalement, tout le travail fait par notre appellation depuis des années est validé par la réforme. »

 

Question : On a parfois le sentiment d’une rupture entre l’INAO et certaines appellations ou certains grands vignerons. Quelle est votre analyse ?

 

« Dans notre cas, l’INAO nous accompagne, c’est 100% gagnant avec eux, parce qu’il y a des gens compétents, ce que beaucoup de syndicats de vignerons ne comprennent pas. Je pense que beaucoup de vignerons ne comprennent pas le fonctionnement de l’INAO, qui est plus à notre service que l’inverse. L’INAO de Tours nous a mis une personne à disposition de façon ponctuelle sur les dossiers en cours, qui nous pose les vraies questions. De plus, le dialogue avec le directeur de l’INAO de Tours est bon, il n’a par exemple pas freiné quand nous avons voulu mettre en place le Pétillant originel.

Evidemment, Montlouis est jeune par rapport à sa reconnaissance, et est moins confrontée que certaines grandes appellations à des choses mises en place et figées, et le rapport au foncier n’est pas le même. Il y a une certaine cohésion sur l’appellation, globalement on est dans le dialogue, y compris entre indépendants et coopérateurs, et on avance.

J’ai ramené de mes voyages le sentiment que pour les australiens et les californiens, même s’il y a des disparités dans la qualité des vins, le modèle de référence reste le modèle français de protection des AOC. C’est à nous de renforcer ce modèle, mais c’est plus difficile pour certaines appellations ou des courants bloquent tout. Mais il faut aussi parfois que les gens s’impliquent un peu plus dans ce qui se passe dans leur syndicat. »

 

Je ne ferai aucun commentaire vous laissant le soin de les faire après lecture et réflexion.

 

Permettez-moi maintenant de m’expliquer sur le titre de ma chronique en listant nos goûts communs :

-         Votre choix page 28 « Un vin sous le charme de la Baronne » chronique du 14/05/2008 Aline au pays des merveilles , la saga de la baronne Guichard  http://www.berthomeau.com/article-19261133.html

-         Votre choix page 36 « Des coopérateurs qui ont du génie » chronique du 22/06/2009 La montée de Tonnerre, Guy, Henri et le Chablis de la Chablisienne  http://www.berthomeau.com/article-18822332.html

-         Votre choix page 42 « Du plaisir dans la tradition à prix doux » chronique du 01/12/2008 Mes riches heures en Bourgogne 3 : la Maison Louis Jadot, maison de confiance    http://www.berthomeau.com/article-25113132.html

-         Votre choix page 87 « La passion d’une femme enracinée » ma chronique du 11/08/2007 Vigneronne de Poggio d'Oletta   http://www.berthomeau.com/article-7018845.html

-         Votre choix page 96 « Une appellation qui ne manque pas d’audace » ma chronique du 05/05/2009 Changer l'Aude en Vin : le rapport Berthomeau sur le terrain http://www.berthomeau.com/article-31004895.html

 

Voilà le travail mais comme je ne suis pas un sectaire, comme l’an passé dans ma chronique du 19/10/2009 http://www.berthomeau.com/article-pour-une-fois-d-accord-perico-legasse-et-moi-adorons-les-vins-du-chateau-mont-redon-37571965.html : j’avoue même des goûts communs avec Périco qui page 100 avec le Château Unang « La noblesse discrète d’un cru rédempteur » voir ma chronique du 10/08/2009 10 de coeur : 10 femmes de vin du Sud parées de blanc   http://www.berthomeau.com/article-34102998.html

 

 Bien sûr ma plume ne peut égaler la sienne lorsqu’il écrit à son propos « Pour ceux qui savent que le vin est un produit sacré né de la rencontre d’une verticale reliant la terre au ciel et d’une horizontale survolant le sol, cet intitulé n’est pas usurpé. « Ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’aurez fait », dit le Christ dans l’évangile. Ainsi peut-on rendre grâce au Château Unang de consacrer les charmes de l’AOC Ventoux » Amen !

 

Une dernière chose, cher Éric Conan, comme je suis un très ancien et très fidèle amateur, merci pour votre papier sur le Cerdon de Raphaël Bartucci page 121 « Des Bulles gourmandes de plaisir » et permettez-moi une requête puisque vous écrivez « L’un des meilleurs producteurs de vrai Cerdon. Il se fait dévaliser dès que ses bouteilles sont prêtes à la vente » : pourriez-vous m’aider à acquérir quelques précieux flacons de ce vigneron ?

 

Enfin, comme en France tout se termine par des chansons, mais comme j’ai l’esprit de contradiction je vous offre, cher Éric Conan, un merveilleux épisode des Deschiens « La Malbouffe ». Avec mon meilleur souvenir...

 

Jacques Berthomeau

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents