Adeline apaisa mon ardeur d’une main secourable et, sans coup férir, reprit sa lecture « Tout comme la syndicaliste du Crédit lyonnais Arlette Laguiller, la voix du jazz Nicole Croisille se revendiquait de LO, tandis que la LCR d’Alain Krivine accueillait le comédien Michel Piccoli, le futur réalisateur néo-com Romain Goupil, les journalistes Hervé Chabalier, Edwy Plenel, le philosophe libertaire Daniel Bensaïd, Philippe Constantin, futur directeur artistique de la firme discographique Pathé, l’Ariégeois moniteur de tennis Jean-Pierre Bel, qui deviendra président du Sénat… Adeptes de l’entrisme dans les associations socialos, « sociflardes », les ateliers « philosophiques », on remarque le futur sénateur européiste Henri Weber, une brassée de secrétaires fédéraux du futur PS, ainsi que l’inspecteur du travail Gérard Filoche, mais encore Julien Dray, préposé de SOS-Racisme, machin mitterrandien communautariste… » Adeline posait ses deux pieds glacés sur mes cuisses. « Je crois que je vais être très malade et que tu vas être obligé de t’occuper que de moi… » minaudait-elle en se tortillant. Je feignais d’ignorer son invite. Elle toussotait. « Que de moi…
- Oui, ne te fais aucune illusion princesse je vais te remettre au pas…
- Avec un fouet ?
- N’importe quoi, en te mettant sur le trottoir…
- Mon rêve…
- C’est ton rêve j’en suis persuadé mais dans le langage de la grande maison mon petit cœur ça veut dire se remettre au taf au ras du macadam. Finies les folies, tu reprends la sale besogne.
- Avec toi !
- Oui avec moi…
- Alors tu peux me demander ce que tu veux si c’est avec toi, même de faire une pipe à l’autre grosse enflure…
- C’est ça. Allez termines ta lecture, ensuite nous ferons nos bagages.
« Autour de l’AMR, tendance trot’s-rock’n’roll cultivée incarnée par l’activiste Maurice Najman, journaliste de Libé, on croise le couturier Jean-Charles de Castelbajac, le réalisateur à succès du Père Noël est une ordure Jean-Marie Poiré, puis l’épatante Bernadette Laffont. Toutes les obédiences trostkystes cajolent leurs poulains des Comités d’action lycéens (CAL), parmi ces têtes blondes Véronique Cantor, future compagne de Coluche, la socialiste malouine Isabelle Thomas, le producteur et porte-micro télévisuel Michel Field. Hors du champ gauchiste organisé, on remarque les vétérans considérables André Hessel et Fred Zeller, cofondateurs de la FNAC… »
- Je croyais qu’Hessel se prénommait Stéphane ?
- Pure homonymie mon cœur, André était un trostsko de la première heure…
- La FNAC a été fondée par deux trotskystes ?
- Oui ma belle !
- Et maintenant elle est entre les mains du rejeton de Pinault avec sa gueule de con…
- Belle image de la dérive des belles idées jeune pucelle
- Je ne suis pas une pucelle…
- Que tu dis !
- Retire ça où je te viole !
- Chiche…
- Ne me pousse pas à bout…
- Alors lis !
« Une atomisation équivalente scindait les pro-Chine. À l’issue d’une dissidence du PCF révisionniste, les adhérents des de poids farouchement marxistes-léninistes, Hauts-de-Seine et Bouches-du-Rhône, fondent un Parti communiste marxiste-léniniste de France (PCMLF). Étudiant en histoire, édile futur de Montpellier, laudateur de la Septimanie, la région Languedoc-Roussillon, Georges Frèche était des initiateurs du PCMLF lors du congrès de Puyricard. C’est encore l’Union des jeunesses communistes marxistes-léninistes (UJCML), tutorée par le philosophe Louis Althusser de l’Ecole Normale Supérieure. Groupuscule, le Centre marxiste-léniniste de France (CMLF), deviendra une Voie prolétarienne gaullo-maoïste, sans oublier les dissidences, Ligne Rouge, Front Rouge, puis enfin les maos spontanéistes de Vive la Révolution (VLR) avec Roland Castro… »
- C’est très amusant. Ils se sont éparpillés dans tous les sens…
- Pas vraiment, ce fut plutôt à droite toute ou disons « on exploite son petit capital de notoriété pour arrondir ses fins de mois…
- Ils ont trahis ?
- Même pas mon chou, c’est la trajectoire normale de la radicalité qui n’est qu’une posture.
- Tu es dur…
- Non mon amour par ta faute…
- Ne plaisante pas !
- Adeline, apprends à te méfier de celles et ceux qui sont prêts à tout sacrifier, les autres en premiers, pour leurs soi-disant idéaux. Y’en a même un qui a fini sur la couche de NKM…
- Ce n’est pas joli, joli, tout ça…
- La vie que l’on vit chérie…
- Tu m’as appelée chérie
- Oui.
- Tu m’aimes alors ?
- Comme la pasta !
- Dis comme ça je te crois…
PipoleJ 13/01/2014 13:55
JACQUES BERTHOMEAU 13/01/2014 14:01
Aredius 12/01/2014 10:45