Vous le savez j’adore les vaches, et Aronde, celle qui pointe son mufle sur l’affiche du Salon International de l’Agriculture, est toute mignonne avec son nom de bagnole.
L’accompagne pour cette cinquantième édition :
- Lorenzo le bélier,
- Galilée la cochette,
- Upac la jument,
- Rubens le Colombier l’âne,
- Douce la chèvre
- Floca de la Prahas la chienne.
J’émets tout d’abord une première protestation auprès du Ministère des droits des mâles (rassurez-vous je ne vais pas m’enchaîner aux grilles de l’évêché de Bordeaux) car la parité femelle-mâle n’est pas respectée : 5 filles pour 2 garçons.
Je me permets, pour rétablir un peu l’équilibre, une suggestion : trouver un gros cochon du nom de Dominique (prière de s’adresser au Nouvel Observateur ou à défaut à une directrice de recherches du CNRS)
Enfin, comme j’adore plus encore les ânes je suis heureux d'en retrouver sous le patronyme très chic de Rubens le Colombier. un
J’en viens à ma seconde et vive protestation : le vin en ce pays de vin qu’est la France sent-t-il le gaz ? Pourquoi diable le cacher, de ne jamais le mettre en avant sur les affiches ? Vous fait-il honte ?
Ce Salon qui se veut la vitrine de l’agriculture française a une certaine propension à se transformer en ferme d’opérette pour petits urbains et urbaines en mal de gentils petits animaux que l’on caresse. Moi je veux bien, c’est porteur et ça rameute un maximum. Cependant, en un temps où nous cherchons, nous serine-t-on de la croissance, de l’emploi, des exportations, une toute piqure de rappel à l’attention des Français n’aurait pas été inutile : le vin et les trucs qui vont avec ça pèse lourd, même très lourd, et ce depuis un sacré bout de temps, le pétrole vert à plutôt les couleurs du vin : rouge et blanc. Sans placarder un communiqué de victoire, ce n’est pas mon genre, rappelons tout de même à nos concitoyens et aux nombreux serreurs de mains qui vont se presser porte de Versailles pendant une semaine que:
En 2012, avec un chiffre d’affaires de 11,2 milliards d’€, les exportations de Vins et Spiritueux français, grâce à des ventes en croissance de 10%, représente à nouveau le deuxième poste excédentaire de la balance commerciale de la France, après l’aéronautique (20 milliards d’€)
Certes, le vin sera présent bien sûr, dans le hall des provinces où ça sent le graillon et où il n’y a pas que du bon, mais ce que j’aurais aimé, pour souffler les 50 bougies du salon, c’est que pour une fois le vin soit à l’honneur. Un coup de chapeau en quelque sorte dans la mesure où nos vins l’ont fait à plusieurs reprises le coup du chapeau.
Pour pallier cette insuffisance j’ai donc demandé à Vincent Pousson de me produire une œuvre originale pour célébrer le VIN. Merci à lui… Mettre en exergue la cave d’Embres&Castelmaure me semble est la bonne réponse à donner à tous ceux qui font comme si le VIN dans ce pays n’existait pas.