Et pourtant sur l’étal du poissonnier si l’on organisait un festival de mochetés la raie ne serait pas élue miss « délit de sale gueule ». En effet, la tronche de la lotte « mi-crapaud mi-dents de la mer » comme l’écrivait en 2008 le blogueur « cuisine de la mer qui reconnais que les lottes avaient « une bouille un peu ingrate, avec leur mufle prévu pour aspirer les proies qu'elles attirent en brandissant au-dessus de la gueule une manière de canne à pêche, au bout de laquelle flotte un leurre comme un petit poisson, que le prédateur moyen va tenter de s'approprier, dès qu'il approche, il est gobé »
Donc le jour qu’il est revenu avec cinq têtes de lottes, qu’il a soigneusement disposées sur le muret de pierre à la porte de la cuisine, où « il a semé quelques galets avec l'espoir qu'y pousse une plage. Même le chat a eu la trouille, il est prudemment resté perché sur un rebord de fenêtre » pendant qu'il s’expliquait avec ces trophées.
Bref si la lotte ne décroche pas le pompon de la mocheté c’est tout simplement parce que le poissonnier ne présente d’elle que sa queue et ses joues qui sont, pour ces dernières, le meilleur de sa chair. Une soupe de joues de lotte c’est un must ! link
Mais je ne suis pas là pour tresser des lauriers aux joues de la lotte mais pour vous causer de la gueule de la raie.
Signification : Avoir visage laid, désagréable
Origine : Expression française familière servant de formule injurieuse qui s'appuie sur une comparaison courante entre face et fesses. En effet, la raie a une tête peu sympathique mais l'expression a été prise à ses débuts pour décrire une tête extra plate.
Selon d'autres interprétations, la gueule de raie serait tout simplement un type de nœud dans la marine mais le sens reste le même car une tête de raie ou de nœud reste un visage aussi laid. »
« Les raies appartiennent au groupe des chondrichtyens, les poissons cartilagineux. Ces animaux magnifiquement adaptés à la vie sur le fond, sont du point de vue évolutif, des requins aplatis.
Les raies sont des poissons aplatis mais ne sont pas des poissons plats.
Il ne faut pas confondre les raies avec d'autres poissons au corps plat, notamment les espèces désignées par le terme commun poissons plats comme la sole ou la plie.
Raies et requins sont inclus dans le groupe des chondrichtyens, qu'on appelle plus communément les poissons cartilagineux, par opposition aux poissons osseux, ce dernier groupe comprenant la majeure partie des espèces actuelles, tels le bar, la carpe ou encore la truite.
De fait, il existe près de 30 000 espèces de poissons osseux de par le monde alors qu'on ne compte qu'un peu plus de 800 espèces de poissons cartilagineux.
Les poissons cartilagineux ont pourtant une origine beaucoup plus ancienne, et ont prospéré par le passé, avant d'arriver à la richesse spécifique actuelle, beaucoup plus modeste. D'un point de vue évolutif, une raie n'est rien d'autre qu'un requin aplati, suite à des millions d'années d'évolution. Il faut dire que les chondrichtyens existent depuis 450 millions d'années, le temps et la sélection naturelle ont pu faire leur oeuvre. » La suite ICI link
« Sur les côtes françaises on trouve près de 20 espèces, notamment la raie bouclée, la raie brunette, la raie étoilée, le pocheteau gris, la raie lisse, la raie pastenague, la torpille marbrée, la raie fleurie, la raie radiée, la raie circulaire, la raie douce et la raie mêlée.
Au bourg-pailler nous ne consommions que de la raie bouclée et surtout pas de la raie pissouse qui est la raie fleurie dégageant une forte odeur d’ammoniac. Improprement mémé Marie dénommait plie la raie d’où l’origine du titre de cette chronique. Et bien entendu Gilles de Rais, dit Barbe Bleue, sodomite, pédophile et tueur en série pendu le 26 octobre 1440 sur la prairie de l'île de Biesse à Nantes (je note ça car le vieux château détruit de la Mothe-Achard appartenait à Gilles Rais) n’a rien à voir avec la choucroute.link
Mode de vie :
« Les raies vivent posées sur le fond et évoluent au ras du fond. Souvent posées ou enfouies sur le sables ou autres fonds plats, les raies respirent en captant l’oxygène par les fentes branchiales situées sur leur face ventrale blanche. Elles ne s’interdisent pas une virée en surface pour se saisir d’une proie. Leurs proies principales sont les crustacés (crabes) et les poissons. Les raies s’alimentent surtout la nuit et se reposent dans la journée. Parmi les raies qui longent les côtes françaises, certaines disposent d’un dard qui envoie un venin (très) douloureux voire mortelle (raie Pastenague). Attention donc de ne pas vous piquez lors de la capture d’une telle raie. Les raies ont une croissance lente et leur maturité sexuelle arrive tardivement. »
La raie, une espèce menacée : link
Enfin pour terminer je vous propose une recette politically incorrect : l’aile de raie au beurre noir… link
Pour faire passer le beurre noir je ne peux que faire confiance à un blanc qui porte avec joie et fraîcheur une belle acidité. La liste est ouverte !