Comme chacun sait, certains pour le regretter, j’écris beaucoup sur un peu tout. Le seul intérêt de cette prolificité c’est de baliser le territoire parfois bien convenu des gens du vin, de lancer des idées, de faire entendre une petite musique qui rompt avec ce que l’on a coutume de nommer la pensée unique. Ainsi, le 04/09/2008 j’avais commis une chronique Une histoire française : le classement des crus de Saint-Emilion link . Elle valait ce qu’elle valait mais, avec le recul du temps, elle ne frappait pas hors la cible visée : en effet pour toute compétition un bon classement est celui qui satisfait à la fois les compétiteurs et ceux auxquels il s’adresse. Incontesté et incontestable autant que faire ce peu.
Je n’épiloguerai pas plus ni sur le fond ni sur la forme du nouveau classement de Saint-Émilion validé par le Comité National de l’INAO du 6 septembre. Ce classement existe, et s’il n’existait pas il faudrait l’inventer rien que pour le plaisir qu’il procure à l’un de mes amis. En effet, mon propos d’aujourd’hui est strictement amical et, comme pour moi le cercle de mes amis, les vrais, ceux dont je profite de la meilleure part, constitue un territoire inexpugnable rassemblant des êtres fort dissemblables, venant d’horizons très éloignés, creuset de différences, de contradictions, d’apports mutuels, de territoires non partagés, je m’en tiendrai à la joie et au bonheur simple de l’un d’eux : Jean-Luc Thunevin.
Avec Jean-Luc c’est simple comme un coup de fil. Alors que ma messagerie débordait de communiqués de presse émanant d’agences communicantes, d’attachées de presse, vantant les mérites de leurs poulains promus sans même prendre le soin de m’identifier. Je hais ce flux impersonnel, cette sauce quasi-industrielle réchauffée aux micro-ondes – et ces gens-là en plus sont payés pour torcher ainsi l’ouvrage – et que je savourais un petit noir au petit matin à la terrasse du café de la Poste à Petreto-Bicchisano mon joujou à la pomme grelotait. C’était l’ami Jean-Luc. Que du bonheur partagé, simplement. Me faire le plaisir de l’annonce lui-même. Oui je l’avoue ça me touche ce côté locavore amical, cette proximité tant évoquée mais si peu souvent mise en œuvre. Pour moi Jean-Luc c'est la classe A de l'amitié. Je vous rassure, d’autres promus en possession de mon numéro de téléphone n’ont pas pris cette peine. Normal, certains avaient déjà fait fuiter leur promotion à l’attention d’un petit rapporteur encore tout chiffonné de son mauvais classement.
Mon titre est volontairement provocateur Jean-Luc, tu n’as pas encore été admis dans le Saint des saints des classés A mais pour moi tu l’es déjà toi qui dit tout haut ce que d’autres pensent tout bas : « C’est formidable que St Emilion puisse se remettre en question. Moi qui n’ai jamais aimé la rigidité des classements, je suis convaincu que ce remise en question régulière est salutaire pour l’appellation ». Espérant également « voir d’autres châteaux promu car on a un déficit par rapport à la rive gauche. Nous avons besoin de plus de Grands Crus Classés A et le nouveau venu dans les Grands Crus Classés sont toujours intéressants pour notre notoriété ».
Même Jacques Dupont Merveilleux du Vignoble est d’accore avec moi, ou l’inverse « Chapeau à Jean-Luc Thunevin : Valandraud, son domaine, est un ancien "vin de garage", un ces crus qui dans les années 90, à partir de petits terroirs et par effort de concentration, avaient réussi à se vendre aussi cher que les "grands". Devenu un cru sérieux, rangé des voitures si l'on peut dire, il passe de rien du tout à premier grand cru classé. Il est à peu près certain que Thunevin lui-même n'en demandait pas tant. Après avoir pu s'acheter, grâce à son succès, quelques parcelles mieux placées, il nous avait confié au milieu des années 2000 : « C'est tout de même plus facile de faire du bon vin avec un bon terroir. » Sauter une classe, si cela se pratique à l'école primaire, relève de l'exercice rarissime dans la famille des grands crus. »
Bravo Jean-Luc, moi je n’aime rien tant que de voir mes amis contents... et puis, comme on dit en ces belles occasions : ça s’arrose !
Dernière petite indication à propos de classements, celui d’ebuzzing qui a pris la succession de Wikio est un petit joujou pour amuser la galerie. Cette maison qui me suit depuis janvier 2007 – c’est eux qui l’écrivent – déclare « Le classement mensuel des blogs est une référence de l’industrie du Social Media Advertising. Il permet d’identifier dans les 5 principaux pays d'Europe les influenceurs de chaque thématique, mais aussi les tendances naissantes et les social publishers décisifs pour vos campagnes. » Grand bien lui fasse moi je ne suis et ne serai jamais un support à quoi que ce soit alors que voulez-vous que ça me fasse d’être comme je le suis depuis plus d’un an dans le Top 5 d’ebuzzing. Cependant, comme j’aime observer, que je suis un fouineur, un petit indice devrait intéresser tout particulièrement un de ceux qui se lamente de sa soudaine plongée dans les abysses d’ebuzzing. Il se dénomme tout bêtement · Ebuzzing score et, si j’étais un annonceur, ce que je ne suis pas et ne serai jamais, je m’y intéresserais de près avant d’engager mes picaillons sur certains sites. Bref, si ça vous chante, pour les blogueurs répertoriés, et les autres aussi, allez donc voir link. Mon Ebuzzing score: 14.7588, ça me fait une belle jambe mais j’avoue que, comme l’ami Jean-Luc, je me marre doucement dans ma petite Ford d’intérieur. Comprenne qui pourra !