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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 00:00

Rassurez-vous je n’ai pas abusé dès le matin de produits prohibés par la Faculté. Je n’ai bu que mon jus d’orange et mon café et ce que j’écris ne relève pas d’une extrapolation hasardeuse.

Je m’explique.

Récemment les plus fervents partisans du « french paradox » exultaient. En effet, la presse venait d’annoncer qu’une équipe de l’INSERM venait d’en démontrer la réalité par le décryptage biochimique de sa cause. Ramaroson Andriantsitohaina (neurobiologiste à l’Université d’Angers) a identifié une sorte de « sous-type alpha » des récepteurs aux hormones androgènes qui réagit aux polyphénols du vin rouge en provoquant un relâchement bénéfique des vaisseaux sanguins en contrecarrant le « stress oxydant » par la biosynthèse du monoxyde d’azote. Soit, à la lecture de ce qui précède, pour moi, comme pour beaucoup d’entre vous, l’équivalent d’une phrase de Robbe-Grillet traduite en mandarin. Ceci dit l’important c’est que le mécanisme en jeu et sa cible moléculaire ont bien été identifiés. Affirmer que la consommation d’un peu de vin rouge est bonne pour la santé est une réalité scientifique établie puisque la démonstration du relâchement des vaisseaux résulte d’une double série d’expériences menées avec des extraits de polyphénols du vin rouge, à la fois sur des souris et sur des humains « volontaires sains ».

Donc tout va bien me direz-vous. Sauf que, la gente médicale s’empresse d’ajouter que la dose doit rester modeste car sinon les effets bénéfiques du vin rouge sont annihilés par ceux néfastes de l’alcool. De plus, il est possible de profiter des mêmes avantages en consommant certains fruits rouges, le raisin bien sûr, mais aussi le cassis, les myrtilles... Pour les groseilles les recherches se poursuivent nous dit-on. Nos chercheurs angevins, très en verve, ont aussi identifié parmi les innombrables polyphénols du vin, tout particulièrement ceux de la famille des anthocyanes, une molécule qu’ils estiment prometteuse : la delphinidine. La science avance qui s’en plaindrait ! Pas moi bien sûr... Cependant, chers lecteurs, qui dit molécule dit gélules, brevets, laboratoires pharmaceutiques donc une sorte d’effet aïkido.

Je m’explique.

L’aïkido se compose de techniques avec armes et à mains nues utilisant la force de l'adversaire, ou plutôt son agressivité et sa volonté de nuire. Ces techniques visent non pas à vaincre l'adversaire, mais à réduire sa tentative d'agression à néant. Ce que je crains c’est que nos blouses blanches, hypocritement prohibitionnistes, utilisent la belle image du  « french paradox » pour promouvoir leurs médocs à base de molécules de polyphénols en arguant qu’avec eux les braves gens obtiendront les mêmes résultats sans les effets néfastes du gros méchant vin rouge. Qui vivra verra mais, à trop médicaliser la consommation du vin, à mettre en avant des arguments santé, le risque est grand d’en faire le point d’appui à une contre-attaque de ses détracteurs. N’oublions pas que le vin est surtout bon pour la santé de l’âme et pour le réchauffement des cœurs. Qu’il fût accessoirement bon pour nos artères certes ne nuit pas mais trop de posologie nuit gravement au plaisir...

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commentaires

T
<br /> Dans l'esprit de précaution qui sévit en haut lieu,notre zélé ministre de la santé ne saurait tarder à prendre la décision qui s'impose:deux doses par jour! A quand la plantation de<br /> crise... <br /> <br /> <br />
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