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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 00:09

Le premier, mon ami François link, est sis à Saint-Emilion, dans le bourg comme on dit chez moi, au 11 rue du Clocher, en un lieu magique, l’Envers du Décor. Lui et moi, même si nous sommes un peu gris, de poils bien sûr, sourions sur le bandeau de mon Face de Bouc, alors que nous exercions le meilleur de nous-même chez Jean-Luc Thunevin, pas dans son garage, et qu’Armand Borlant nous immortalisait en une pause conquérante link. Deux années se sont écoulé sous le pont de Saint-Emilion, celui de la Barbanne, et pour « une partie de campagne » – un parcours en 8 expositions d’art contemporain organisé par ses soins au tout début d’avril de cette année, François, dans sa lettre à ses amis galeristes, évoquait « une lumière qui, après avoir percuté la surface de la rivière toute proche, est renvoyée sur terre par le dessous des nuages. Cette lumière a vraiment fait le chemin le plus long, le plus improbable et le plus mystérieux. Elle semble porter en elle un peu d’éternité et des reflets bleus de sels amenés par les marées. »

 

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Le dessous du ciel, Dieu que c’est évocateur, ces nuages vaporeux, froufrouteux, cotonneux, voluptueux… mais je ne m’aventurerai pas sur les rimes d’Alain Souchon et de Gainsbourg sur les dessous même si Jean-Luc m’attendait au virage. Ce qui m’intéresse en ce matin de Pentecôte ce sont les chemins longs, ceux désertés par les pressés, les chantres de l’instantanéité, les petits marquis des saillies sur Face de Bouc qui compensent l’ennui de leur vie. Notre « vigneron-aubergiste », en 2006, à un journaliste de l’Express venu enquêter en terres bordelaises pour écrire un énième papier sur le « mal être » de notre viticulture nationale et la thérapie qui va avec, répondait : « Pendant des décennies, le consommateur moyen - français ou étranger - a dû subir la loi simple du «prenez le précieux sang de la terre travaillé avec art, amour et tradition, payez (au prix fort), buvez (avec ou sans modération) et taisez-vous» et «Sur la carte routière du vin, il y aura des autoroutes et des départementales. Pourvu que je puisse toujours rouler sur les chemins de traverse, les autoroutes ne me dérangent absolument pas.»


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Ces chemins de traverse sont les grands frères de mes petites rues parisiennes que je sillonne sur ma flèche d’argent et qui me mènent en des lieux où il fait bien vivre, soit bien manger et bien boire. Des tavernes avec des taverniers accueillants tels Tim Johnston du Juvéniles, rue de Richelieu link. Comme François Tim est un « tavernier-vigneron » puisque chaque année il produit un vin Purple avec l’ami Marcel Richaud à Cairanne et fait son propre assemblage de Beaujolais primeur avec le domaine du Vissous. Son antre vineuse et accueillante est ouverte depuis 1987, une éternité donc, et « au milieu des années 90 est devenu ce qu’on appelle un bistro à vins dont « le principe est toujours le même aujourd’hui : essayer de mettre sur la table des vraies valeurs, la cuisine est droite, pas de chichi, simple mais sur la base de bons produits que nous essayons désespérément de ne pas tordre dans tous les sens. Le vin évidemment, continue d’être le plat principal, et par bien des chemins nous sommes revenus aux vins de pays français, qui sont toujours de grande qualité. Ma théorie est simple : si on ne peut pas se payer une seconde bouteille de vin, c’est que c’est trop cher. »


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Voici une bien belle parenté entre Tim et François par les liens de la vigne et de l’amour du vin. Chez eux le vin est le plat principal et un goût prononcé pour la liberté de pensée et de dire. Sans doute inspiré par les langues de feu qui volètent dans les cieux lourds de cette Pentecôte fraîche 2013, lendemain de la proclamation républicaine d’une Union entre adultes consentants, j’ai décrété qu’il me fallait, sur mon espace de liberté, afficher les bans du mariage des bons vivants. Comme il est de tradition en ce genre d’occasion d’offrir des cadeaux au couple, voici les miens.


-          La carte postale de l’Envers du Décor de François des Ligneris


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-          Les croisades à mener selon Tim Johnston


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« … il y a encore des croisades à mener. Par exemple pour les bouchons vissés, que j’adore pour de pures questions de qualité, et contre les vins natures que je ne peux pas sentir. Pour moi, un bon vin, un grand vin, est naturel, et le vigneron, s’il est honnête, fera tout ce qu’il a à faire durant les années difficiles pour sauver sa récolte, même si cela implique l’usage des sulfites. On a tendance ces jours-ci à  prendre pour des vins naturels des trucs pas bons, pas finis ou morts. En créant des labels un peu partout, on se trouve des excuses pour épargner aux vignerons certaines médiocrités. Heureusement, il y aura toujours des bons et des grands vignerons qui n’ont pas besoin de ces étiquettes et de ces modes, qui sont des autoroutes offertes au marketing. »


Extrait de « Manger ensemble » mars 2013 éditions  du CNRS Les Cahier européens de l’imaginaire 30€. It’s like Home Tim Johnson.


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commentaires

M
<br /> à ce compt-là, si on ne peut se payer un second tableau, c'est que la peinture est trop chère... Merci pour mes deux bistrots préférés & cheers to Tim ! <br />
Répondre
D
<br /> Jacques, merci d'avoir mis un des mes tableaux dans ton article. Vu chez Tim, j'imagine ? David<br />
Répondre
J
<br /> <br /> tu cliques sur le lien dans la chronique et tu<br /> auras la réponse David  rue de Richelieu link<br /> <br /> <br /> <br />

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