C’est du tout chaud, tout juste lu, page131, et sitôt en boîte. C’est d’Olivier Bardolle, un essayiste corrosif, dont je suis en train de lire le dernier opus « La vie des jeune filles » où il dissèque et étudie la prolifération de la « jeune-fillisation » de notre société...
« Juin 2011 : immense bâche publicitaire sur la façade du Printemps; la petite Nathalie Portman, torse nu, bras croisés, regard aguicheur, fait la pub de Miss Dior. Qui est-elle quand elle fait ça ? L’actrice ? La jeune fille sexy ? La femme libérée ? Qui croit-elle être sur cette image si ce n’est un objet de convoitise ? Qui va-t-elle convaincre de porter le parfum Dior ? Et en vertu de quels principes ? Combien a-t-elle touché pour accepter une telle mise en scène ? Enfin, comment tenir encore après ça des propos sur la dignité de la femme ? Et surtout comment reprocher à toutes les autres, les anonymes, de se déguiser chaque jour en friandises sexuelles lorsqu’elles sont soumises, par le truchement de l’exemple, à de tels modes de fonctionnement ? Sur une telle affiche, banale en apparence, le sexe et l’argent sont réunis pour favoriser le commerce mais aussi la putasserie. Dior n’était pas obligé de dénuder Miss Portman. Ce n’est peut-être pas un crime, mais certainement une faute »