Estimations, projections, votations, tensions… un dimanche venteux… pluvieux… le temps est suspendu… Je suis allé voter dans le bureau n°26 du boulevard Arago tout près de la place de l’Ile de Sein, là où tous les soirs les Restos du Cœur servent des repas, et où la statue de François Arago fondue par l'occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale pour fabriquer des canons n’a pas a été remplacée. En 1994, un hommage à Arago fut proposé par l'artiste néerlandais Jan Dibbets. Il prend la forme de 135 médaillons de bronze. Dibbets évoque ainsi la personnalité commémorée : François Arago a travaillé sur le système métrique, lié à la mesure du méridien de Paris et il reprend un matériau traditionnel des statues, tout en n'étant délibérément pas monumental. 134 de ces médaillons sont donc placés sur le tracé du méridien de Paris, du Nord au Sud de Paris, et sont incrustés dans le sol, tandis qu'un dernier médaillon est scellé à la verticale sur le socle de l'ancienne statue de François Arago.
Sur le coup de midi alors que les électeurs semblaient ne pas bouder les urnes il me prit une envie irrépressible de tarte aux pommes. J’allai donc acheter des pommes rue de la Glacière, des clochards ! De retour, pétrir la pâte de mes mains, éplucher les pommes, allumer le four, manier le rouleau à pâtisserie, trancher les pommes, les disposer sur le fond de pâte piquetée, enfourner la tarte, ranger mon fourbi et déjà s’épandait dans la cuisine les parfums mêlés de froment cuit et de pommes chaudes. Un petit coup d’œil de temps en temps et il était temps de sortir ma tarte du four. Démoulage impeccable, une petite photo sur la table et les premières parts de cette tarte impromptue, faite à la main, sans artifice, donnaient à ce dimanche ce qu’il fallait de sérénité, un petit côté popote loin des rumeurs et des fureurs de la soirée. Un délice cette tarte, avec un petit coup de Zang, pas difficile à contenter le Taulier, il en vu d’autres…