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20 février 2007 2 20 /02 /février /2007 00:14

Les grands fauves sont lâchés dans la campagne, les petits aussi, tous ont limé leurs canines et affichent ostensiblement sourires et promesses. C'est le jeu dit-on. Drôle de jeu que cet empilement, ce mille-feuilles étrange, bourratif, indigeste, qui au bout du compte, quand on fait les comptes, nous amène tout droit à l'indigestion. Pourtant, on nous dit que nous avons été cigale, mais personne n'ose se parer des vertus de la besogneuse fourmi. Bien sûr emporter l'adhésion populaire en promettant la rigueur - qui n'est pas antinomique avec la juste répartition des efforts - n'est pas très populaire. Les rares qui s'y sont risqués, soit n'ont jamais osé affronter les suffrages : tel J Delors ou soit ont gouverné qu'une petite poignée de mois : c'est le cas du très souvent cité comme un grand homme d'Etat PMF. Si j'étais facétieux je noterais que les plus allumés de mai 68 qui scandaient : " élections piège à cons " n'avaient peut-être pas tout à fait tort. Mais comme on n'a pas mieux en magasin je suis de ceux qui estiment que l'abstention est une désertion.

Mon propos ce matin n'est pas de donner des bons et mauvais points à celles et ceux qui battent la campagne. Je les trouve courageux de briguer une fonction aussi lourde en se mettant de surcroît du plomb dans les sandales. Les mauvaises langues m'objecteront que les promesses n'engagent que ceux qui les entendent. Certes, mais alors ne versons pas des larmes de crocodiles sur la montée et le poids des extrêmes et des démagogues. Simplement, pourrions-nous, en tant que citoyens, plutôt que de nous adonner aux délices du  " je pense que " sur tout et son contraire, très en vogue dans les médias, essayer de nous élever au-dessus de la mêlée, de réfléchir à ce qui est bon pour la cité, à ce qui pourrait faire progresser le bien public, à ce qui pourrait se définir comme l'intérêt général. Là je sais que certains vont exiger de me faire enfermer pour stupidité congénitale, aggravée par le fait que j'ai pratiqué en son temps les antichambres ministérielles. Pourquoi pas, si on me laisse mon clavier et mon écran je pourrais continuer à vous abreuver de mes réflexions stupides.

Nous vivons dans un monde de plus en plus complexe, imbriqué, mondialisé, où un effondrement du système électrique, par exemple, provoquerait des dégâts énormes et sûrement une vraie panique. Alors il nous faut avoir le courage de bien cerner le rôle des experts, de ceux qui savent, de ceux qui font tourner la machine, pour exiger d'eux l'information pour la décrypter, la comprendre. Nos décideurs publics sont des généralistes, très souvent entre les mains de leurs experts, parfois simple haut-parleur de notes qu'on leur écrit, attentifs à leurs électeurs, soumis aux pressions de lobbies divers, et pourtant dans toutes les enceintes où ils nous représentent ce sont eux qui devront prendre la décision. Alors, en ces temps où il est de bon ton de vilipender la Fonction Publique, j'affirme qu'elle seule peut, dans sa diversité, son désintéressement, assurer au Politique l'expertise dont il a besoin. Mais, pour cela, il faut que la haute-fonction publique cesse de se croire investie d'un rôle politique, qu'elle pratique le mélange des genres. A chacun son job, l'Etat impartial est à ce prix, un prix somme toute à la portée de nos finances si l'on prend la peine de redonner à cette élite le sens du service public. 

Au risque de vous paraître immodeste c'est ce que je me suis efforcé de faire lorsque j'ai commis mon rapport en 2001. Certains l'ont baptisé " rapport Berthomeau " alors que bien des éléments qui en constituent la trame ne sont pas, loin s'en faut, la pensée de Jacques Berthomeau. D'ailleurs, beaucoup de ceux qui m'ont accolé l'étiquette de haut-fonctionnaire - que je ne suis pas - et qui ont "politisé" mes écrits n'étaient pas innocents : marqués de tels fers rouges ce document et la note stratégique Cap 2010 pouvaient facilement être jetés en pâture comme étant "orientés", contraire aux intérêts bien compris des vrais défenseurs de la viticulture française, qu'ils soient des professionnels ou des gens de cabinet.   

  

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