Le pouvoir d'influence dans nos sociétés complexes permet de faire la différence, d'arracher la décision dans le "money time". Si l'organisation des Jeux de 2012 a échappé à Paris ce n'est pas sur la base du dossier technique, qui était le meilleur, nous savons construire de grands équipements et organiser des évènements mondiaux. Ce qui a emporté la décision du CIO c'est que dans le Monde la Grande-Bretagne fait figure de pays qui bouge, qui relève les défis. N'en déplaise à nos élites politiques des deux bords, Blair est un social-libéral - je m'assume aussi comme tel - qui a su faire jouer à plein les ressorts de son peuple et les atouts de son pays. Tout n'est pas rose chez les rosbifs mais chez nous les grenouilles tout est gris, enkysté, encalminé, alors que nous avons aussi des atouts mais comme nous nous refusons à cultiver nos points forts nous sommes incapables de retrouver un nouvel élan. Mon expérience et mon parcours depuis 4 ans dans le monde du vin français me conforte dans cette vision. Avec la dynamique de la réflexion stratégique nous avions vis à vis de nos concurrents, de nos clients anglais, du monde du vin en général, marqué des points, donné le sentiment que nous nous remettions en question, que nous allions rebondir. Nous étions en train de reprendre l'initiative, de gagner la première manche de la reconquête : celle de l'intelligence économique, d'être à nouveau incontournable dans la compétition, d'être prescripteur d'influence. Puis rien, le retour à nos petits jeux de coqs de village, la crise, le repli,le défaitisme pour le plus grand plaisir des autres compétiteurs...