Les " tontons flingueurs " dégainent à nouveau ! Dans une déclaration publiée dans le quotidien " Libération " du 22 janvier les promoteurs de la loi Evin montent à l'assaut pour demander un engagement des candidats à la Présidence sur la sécurité sanitaire. Arguant de leur combat immémorial, ces auteurs du rapport sur la prévention à l'origine de la loi de 1991, déclarent " Pour l'alcool, il faut revenir aux propositions de 1988 sur la publicité qui ont fondé la loi de 1991 et interdire sa promotion sur des supports qui s'imposent aux enfants (affichage, radio). Il faut aussi indiquer la quantité d'alcool contenue dans un conditionnement, renouveler les messages sanitaires et supprimer le Conseil de la modération et de la prévention. Sa composition exprime plus une forme de soutien psychologique à la viticulture en crise qu'une volonté de réflexion sur le contenu des messages de prévention ".
Emballé c'est pesé, circulez y'a rien à voir et à quand, messieurs les professeurs, l'élaboration d'un protocole compassionnel pour les pauvres viticulteurs en phase terminale ?
Au cours des discussions qui précèdèrent l'élaboration du projet de loi dit Evin, à notre demande, trois de ces messieurs, Got, Tubiana, et Hirsch je crois, avaient accepté de dîner à la table du Ministre de la Santé avec des représentants de la viticulture emmenés par le président de l'INAO. J'y étais, avec Jean Nestor le dircab d'Henri Nallet. Les échanges furent courtois. Ces messieurs apprécièrent les vins. Nos représentants du vin ne furent guère brillants. Les éminents professeurs leurs concédèrent que le vin n'était pas vraiment leur coeur de cible mais que, las d'être roulés dans la farine par les grandes sociétés de spiritueux et les brasseurs, ils avaient décidé de leur déclarer la guerre tout azimut, que le vin ne pouvait être épargné, et d'ajouter, que cette guerre ils la gagneraient, forts de l'appui de l'opinion publique.
Le grand feuilleton de la loi Evin était sur les rails. Ces messieurs, en dépit de leur arrogance de professeurs de médecine et de leurs certitudes à deux balles, ont perdu une bataille : celle de la lutte contre l'alcoolisme. Croire qu'interdire ou cadenasser la communication constitue un axe fort d'une politique de prévention et de protection de la jeunesse est une illusion. Leur analyse date. Ils vivent dans leur monde. La jeunesse est un âge de la vie où l'on transgresse, on s'oppose, on se différencie. Bref, la politique du cachez-moi ce sein que je ne saurais voir est une pure tartufferie. Mais revenons à la remontée au créneau des croisés. Je sens monter le courroux dans le monde du vin : trop c'est trop ! La colère est mauvaise conseillère. Monter au pas de charge, bannière au vent, contre les chars des biens-pensants du sanitairement correct nous conduirait, comme d'habitude, à recevoir un choc en retour plus brutal encore. Alors, que faire ? Pratiquer la politique de la non-violence, le déjeuner sur l'herbe des convives, adhérer massivement au grand mouvement convivial du pique-nique, venir dans la ville offrir le spectacle du bien-vivre. Face à un tel mouvement du peuple, nos ayatollahs seront désarmés car, croyez-moi, nous n'avons pas perdu la guerre mais, de grâce, cessons de leur fournir des armes qu'ils tourneront contre nous.
C'est toujours lepiknik-demonik@hotmail.fr ou 06 80 17 78 25 (attention pour l'adresse c'est point fr) alors au lieu de ronchonner, de se plaindre, de s'autocélébrer entre nous, bougeons-nous !