extrait de l'article de Taïké Eilée Agora Vox
Voilà, c'est déjà fini " il m'est impossible de continuer l'exercice de transparence que je m'étais imposé le 16 novembre dernier en entamant ce dialogue avec vous. Je réalise aujourd'hui, sans doute trop tard, qu'en vérité on ne peut pas "tout publier". Formidable naïveté de ma part, presqu'inquiétante, diront certains, après vingt ans de métier..." écrit Laurent Bazin dans son dernier blog.
Laurent Bazin j'ai découvert son visage franc et souriant sur LCI en 2004. Jamais agressif, toujours courtois, aimable mais ferme, il poussait ses interlocuteurs à aller à l'essentiel. Et puis il est parti sur Europe 1 et c'est au cours de cette période que je l'ai croisé, un verre de vin à la main, à la soirée de lancement du n° spécial Vins du Point. Nous avons papoté. Je lui ai dit tout le bien que je pensais de sa manière d'exercer son métier. Il a esquissé un léger sourire et, un peu gèné par mon compliment, il m'a simplement dit merci. L'homme en chair et en os respirait la simplicité et une formidable santé. Sa déclaration est à son image et je la trouve émouvante. Alors, de mon petit espace de liberté à moi, je te salue Laurent Bazin, chapeau bas. Tu as osé. Tu as du ployer. Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Mettre à nu le vrai, porter le fer dans la plaie, malgré les risques et les pressions, c'est s'exposer à la main inflexible des puissants. Mais " sans la liberté de blamer, il n'est point d'éloge flatteur "
Ce qui me trouble le plus dans cette affaire c'est lorsque Laurent Bazin explique qu'il s'est heurté à ses propres confrères : " Ce sont mes confrères qui ont le plus souffert " Il en a ainsi blessé certains, exaspéré d'autres, et déclenché la colère des derniers. Sans me hisser au niveau de notoriété de Laurent Bazin, je sens dans les réactions de certains professionnels (ceux qui me contactent directement sans que leurs réactions soient publiées en commentaires) que j'éveille dans mes rubriques les plus engagées les mêmes sentiments. C'est la loi du genre. Le je est redoutable, et je l'assume. Le reproche de tirer sur tout ce qui bouge, de ramener tout à mon point de vue m'est fait. C'est faux. Je concède l'utilisation de titres parfois raccoleurs mais c'est le jeu des mots clés de la toile. Pour le reste je prends mes responsabilités. J'admets et sollicite la contradiction. Elle n'est guère vivace. Quand au reproche de ne pas être dans l'action, il est irrecevable puisque si je n'y suis pas c'est que ceux qui m'en font le reproche ne le veulent pas. Je continue car mes statistiques de lecture progressent chaque mois : plus de 8000 visiteurs uniques en janvier et 29 000 pages lues. Merci pour votre fidélité. Dans mon pays j'ai trop souffert des échines courbées pour me départir de ma manière d'être, libre mais respectueuse des avis de chacun...