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23 janvier 2007 2 23 /01 /janvier /2007 00:03

Dans le débat politique, lorsqu'on est à cours d'arguments, il est de bon ton de disqualifier les gens d'en face en les accusant de pratiquer la langue de bois ; de bois mort bien sûr, du sapin dont on fait l'ultime boîte des moins que rien. Mais de quoi est donc faite la langue de ceux qui disent pratiquer un parler vivant ? De viande sans doute, fraîche disent-ils, mais pas forcément de qualité. Pour ma part je préfère le bois à la viande, c'est écologique, vivant aussi, ça vieilli bien, ça se patine, on y retrouve la trace du passé. Tout ça pour vous dire que deux autres formes de langue : la langue de béton et la novlangue, sont des nouveaux produits très en vogue sûr le marché du je me fous de votre gueule, avec aplomb, sourire, bonne conscience, impudeur. Plus c'est gros, lourd, mais enrobé dans du papier de soie, plus ça passe et, les troupes et autres thuriféraires, de reprendre le nouveau refrain. Le chef à dit, donc le troupeau suit.

L'exhumation, au bout de 6 années de petites manoeuvres, d'arguments frelatés, de slogans badigeonnés nuitâment sur les murs des caves et autres pratiques post-soviétiques, du concept de " Vin des Vignobles de France " pour le traduire en termes règlementaires, a donné lieu a un concert gratuit de langue de béton teinté de novlangue pour ceux qui veulent faire jeunes. Je dois vous avouer que de lire les déclarations de ceux qui, à la manière des généraux d'opérettes, couverts de médailles gagnées sur des champs de bataille imaginaires, s'attribuent des succès qui ne sont que la résultante de l'évolution naturelle du marché, m'a fait penser à un absent, celui qui dans les années 80, contre ses pairs du négoce, dans la réprobation de son environnement régional, a innové. D'autres que lui ont, par effet d'aubaine, récolté les fruits de son combat. Salut Bob, nous on n'oublie pas ! Ces hauts dignitaires sont saisis du syndrôme bordelais, qui rappellons-le consiste à croire qu'on peut être un vignoble global, généraliste, sans en assumer les contraintes et surtout en pensant que la production peut dicter ses conditions à tous les segments du marché.

La palme de la langue de béton doit cependant être attribuée à tous ceux qui, drapés dans la défense de leur belle région, accusent le pouvoir central, ce Paris des technocrates honnis, d'avoir imposé son diktat, de piétiner la volonté de la base, et bien sûr de briser la révolution qualitative. Permettez-moi de poser quelques questions naïves ?
- où les adversaires du projet " Vignobles de France " le bloquaient-ils ? A la préfecture de Région sans nul doute...
- où doit-on arbitrer les divergences entre les bassins de production ?
- qui sont les 3 plus grands metteurs en marché du plus grand vin de pays de cépages et où est situé leur siège social ?
- quand on fait un peu mieux que ceux qui ont tout faux est-ce que pour autant on peut qualifier le résultat de réussite ?
- pourrait-on m'expliquer le principe des vases communiquants ?  

- comment mesure-t-on la représentativité économique de ceux qui disent s'exprimer au nom d'une entité régionale définie comme une quasi entreprise commerciale ?

Ceci étant écrit, soyons clair : si " Vignobles de France " n'est qu'une catégorie juridique supplémentaire, non fondée sur un contrat entre ceux qui détiennent la ressource et ceux qui se veulent des bâtisseurs de marques ; si elle n'est pas une nouvelle donne fondée sur la rigueur d'un process " industriel" ; si les parties en présence ne tiennent pas compte de la nouvelle structure de la valeur ajoutée pour enclencher un processus gagnant-gagnant ; si chacun y va de son petit bidouillage, de ses arrangements avec la qualité des assemblages, de tout ce qui a plombé les AOC génériques ; eh bien ce sera l'échec au bout de la route. Une nouvelle occasion de perdue et ce ne sont pas les " on vous l'avait bien dit " des détenteurs de fauteuils présidentiels qui consoleront ceux qui auront du fermer boutique. 

Si ça vous chante allez donc sur le site Mon beau béton www.monbeaubeton.com/ pour découvrir le design en béton : des boutons de manchette en béton (je ne plaisante pas, des enceintes pour votre chaîne hi-fi... etc alors pourquoi ne pas proposer aux créateurs branchés dans le cadre de leur exposition La vie en rose (c'est pas de ma faute) une langue de béton...

Pour le pique-nique ça commence à arriver sur lepiknik-demonik2007@hotmail.fr et même sur mon téléphone. 06 80 17 78 25 Les guichets sont ouverts. Ne soyez pas timides, lancez-vous chers lecteurs, profitez de la toile pour initier un évènement original par le bouche à oreille. A bientôt... 

      

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commentaires

T
Bonjour,<br /> Mais quand ferez vous ce livre, ce pamphlet sur la viticulture française<br /> que nous attendons tous ? <br /> Avec mes meilleurs sentiments.Un fidèle lecteur.
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M
Jacques, le négoce vient d\\\'avoir son espace de liberté, tant mieux, il a maintenant les cartes en mains pour nous prouver tout son savoir faire.<br /> 1ère étape: Réussir la contractualisation. La, je pose une question, les mentalités sont elles prêtes entre ceux qui ont "les puits de pétroles" et ceux qui ont "les raffineries" (existent-elles d\\\'ailleurs ?) à ce mettre d\\\'accord sur du gagnant gagnant (clef de voute du succés) ? Le poids de l\\\'histoire sera lourds à porter, je souhaite que nous ayons l\\\'intelligence les uns et les autres pour arriver trés vite à des accords. Sans quoi tout cela n\\\'aura servi à rien et les puits de pétrole vont s\\\'éteindre. Je me fais moins de soucis pour les raffineries, il y a du pétrole ailleurs...<br /> 2ème étape: Ne crois tu pas aussi, qu\\\'il serait temps d\\\'aller jusqu\\\'au bout du raisonnement et qu\\\'aprés avoir construit le socle de la pyramide nous montions rapidement les marches de l\\\'ensemble de notre offre. Mais là, ce n\\\'est plus à de "la langue de béton" auquel nous assistons, mais d\\\'un coté, à un manque total de courage pour imposer cette segmentation nécessaire et de l\\\'autre coté, à un immobilisme meurtrier qui nous amène droit vers l\\\'ultralibéralisme et la loi du plus fort.
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