L'Erythrée qui sait où c'est ? La corne de l'Afrique, la télé en a causé la semaine passée : l'Ethiopie, la Somalie, une histoire de tribunal islamique, bref encore un truc entre affamés en guenilles armés par on ne sait qui... L'Erythrée est au nord de l'Ethiopie, à la frontière soudanaise. Ce matin, au lendemain de libations, je voudrais vous parler des hautes terres de l'Erythrée, là où il ne pleut quasiment pas une grande part de l'année, où il fait plus de 30° à l'ombre, et où pourtant il faut trouver de l'eau. La quête de l'eau c'est le quotidien des femmes dans ce pays encore meurtri après ses guerres contre l'Ethiopie. Un documentaire diffusé sur Arte, le 23 décembre " Erythrée, l'âne de la dernière chance" conte l'histoire de Lemlem, habitante d'un petit village niché à 2300 mètres d'altitude.
Lemlem a perdu son mari à la guerre et doit désormais nourrir seule ses dix enfants. Elle compte parmi les plus pauvres des 200 âmes qui vivent là. Chaque jour, elle descend à pied jusqu'à la source d'eau, deux heures de marche pour aller, trois pour remonter écrasée par la charge de vingt litres d'eau. Elle n'a pas les moyens de s'acheter un âne pour porter le bidon. C'est l'Union des Femmes Erythréennes qui va lui offrir un âne de bât, acheté 130 euros au marché aux bestiaux, à 60 km de là. Et la vie de Lemlem va changer. La bête est chérie. Elle vit devant la maison où elle reçoit chaque jour sa ration : les restes de farine.
A ce propos, je vous invite à lire en cliquant sur ce lien www.wfp.org/eb/docs/2005/wfp050974~2.pdf un projet de la FAO concernant le Programme Alimentaire Mondial pour l'Erythrée. Bien sûr, c'est un peu lourd, ça risque de rester sur nos estomacs repus après nos libations mais, puisque nous sommes en période de voeux, 130 euros, tout juste le prix unitaire d'un menu de réveillon de la Saint Sylvestre, pour un âne, peut-être que nous pourrions - je ne sais pas comment, mais ça doit être de l'ordre du possible - nous les gens de la convivialité, créer un lien avec l'Union des femmes érythréennes et... Ne vous privez pas du plaisir de me répondre, chers lecteurs assidus, et encore BONNE ANNEE !
Pour ceux qui aiment la tendresse : je vous conseille d'écouter ou de réécouter l'une des plus belles chansons de Pierre Perret : LILI (la Somali).