Au hasard de mes pas dans la grande vitrine mondiale de Vinexpo je suis tombé en arrêt devant un bag in box d'un grand vin de Bordeaux " élevé à l'ancienne " et je pensais à mon grand-père Louis avec sa moustache à la Foch dans sa cave pleine de toiles d'araignée en train de soutirer le ce qu'il appelait le vin de ses vignes. Bien sûr, le terroir de ma Vendée natale n'a jamais eu, et n'aura jamais le prestige du terroir de Bordeaux - bien que les terres à maïs... - mais les poulets de ma grand-mère Marie picorant dans l'aire en compagnie des poules essaimant des beaux oeufs roux en de multiples niches, c'était le bon temps chers lecteurs !
Nous y voilà : pour me référer à une image d'actualité ça me fait penser à José Bové pérorant dans son téléphone portable depuis le énième forum des alters à Barcelone au cours de l'émission de Karl Zéro sur Canal +. Notre beau pays adore ceux qui se réfèrent au temps soi-disant béni où les paysans grattaient une terre bien rude, pansaient leurs vaches, allaient à la foire en voiture à cheval, taillaient les haies l'hiver et saluaient bien bas en ôtant leur casquette : " bonjour notre maître..."
Vive l'agriculture paysanne ! Pour les autres bien sûr, entre deux avions bruleurs de kérosène, et bien sûr avec tous les à côtés de cette fichue société de consommation... Comme dab je force le trait et, croyez-le, l'alliance des Ingénieurs du Génie Rural et des chefs de la grande maison de la rue de la Baume, ne trouve pas plus de grâce à mes yeux. Eux, ya pas d'ambiguité : ils n'ont pas la queue d'une idée...
Simplement, j'appelle de mes voeux, qu'un jour, une heure, nous puissions cesser de prendre la tête de la terre entière - elle s'en tamponne grave d'ailleurs - avec notre paille et nos sabots, pour nous contenter de conjuguer au présent de notre bien vivre, être accueillants, joyeux et aimables...
Et si, autre voeu pieux, nous les amoureux du vin, prenions l'initiative d'un grand éclat de rire sur notre passéisme national. A la bonne vôtre !
écrit le 27 juin 2005