" La première réaction des vignerons, en effet, lorsque leurs dirigeants leur déclarèrent que, s'ils voulaient obtenir une répression des fraudes efficace, il fallait qu'ils financent eux-mêmes en payant une taxe spéciale, fut négative. Mais, de Congrès en congrès, l'idée fit son chemin et, en 1931, fut votée à l'unanimité la création du Syndicat National de Défense des AOC avec cotisation obligatoire. Il fallait une loi pour imposer l'obligation de la cotisation. Elle ne fut pas obtenue."
Le Baron Le Roy entame alors une longue digression soulignant la ténacité du Président Capus, s'inquiétant de l'éventualité de la mainmise de l'Etat sur les fonds des viticulteurs si on passait par lui pour les encaisser, pour confier que lors d'un congrès viticole à Cognac, visitant les parcs à huîtres de Marennes il eut sa révélation en contemplant les étiquettes vertes.
" Ce fut pour moi une révélation. Il n'y avait qu'à calquer le système. Les vins à appellation ne pourraient circuler qu'avec un titre de mouvement de couleur verte délivré contre une taxe de 2 francs par hectolitre assurant le financement du Comité des Appellations.
Vous m'excuserez, Messieurs, d'entre dans de pareils détails. Ils sont destinés à vous démontrer que l'institution que vous m'avez chargé de vous expliquer est le fruit d'une longue et pénible gestation. Et encore, je ne vous parlerai pas de l'hostilité rencontrée dans les milieux commerciaux où l'on voyait d'un mauvais oeil la Viticulture disposer d'un organisme centralisé aussi puissant (...) "
C'était, comme promis, pour faire plaisir à Tchho, la suite de la chronique : comment naquit l'INAO... N'en déplaise à S.Courau, sa lecture est instructive au regard du temps présent...