Je sais bien que ce n'est plus la dénomination linguistiquement correcte, maintenant on se rend au " restaurant d'entreprise " géré par monsieur Bellon. L'anecdote que je vais vous conter a eu pour cadre le restaurant d'entreprise de la Maison de l'Agriculture de Toulouse. C'était en 2002. J'effectuais mon tour de France post rapport. Invité par les vins du Sud-Ouest je délivre mon prèche qui décoiffe. Ici, c'est pénard, le public est positif et la matinée se déroule dans une ambiance studieuse et chaleureuse. L'heure du déjeuner arrive. Nous montons au restaurant où une grande table a été dressée pour nous. Nous composons notre repas en libre-service mais le vin est apporté par mes hôtes. Les bouchons font leur petit claquement caractéristique. C'est du bon. Tout le monde est content.
Par malheur ya cet emmerdeur de Berthomeau qui ramène sa science. Keski dit ce ramenar : " les amis, comme vous le constatez, la clientèle est plutôt jeune, la nourriture est honnête mais il manque quelquechose sur notre plateau... " Silence. Le chieur professionnel, heureux de son effet, poursuit " oui, nous n'avons pas posé sur notre plateau le carafon de rouge proposé à la clientèle. Et si nous le goûtions ? " Caramba ! Un nuage tchernobylien passe au-dessus des têtes. On pressent la cata et c'est la cata. Mauvais de chez mauvais le jaja en carafon vu que déjà il a du y être mis au petit matin et qu'il n'a pas supporté ce traitement. Bref, on attrappe pas les mouches avec du vinaigre.
Tous nos grands lamenteurs, y compris ceux qui veulent se déguiser en séducteurs de jeunes urbains désinvestis, ce que je comprends car dans le lot les filles sont plutôt jolies, se sont-ils inquiétés des ravages produits par ces petits carafons, moche de chez moche, sur l'image et la consommation du vin ? Ont-ils entrepris une action pour redresser la barre ? Non, les affiches terroir leurs suffisent. Ce sont-ils posés la question de l'impact négatif de la consommation de ce carafon par le dernier carré des irréductibles de la cantoche ? En effet, pour leurs collégues s'ils en sont réduit à boire une telle vacherie c'est que ce sont des pochtrons. Pas très vendeur tout ça coco !
Ben oui, c'est pas très sexy les resto d'entreprises mais ç'a draine du monde tous les midis. Je ne dis pas que si c'est meilleur ils en boiront. Mais, à l'occasion, parce qu'une copine fête une promo ou un mec son dernier moufflet, s'ils ont envie de s'offrir un petit verre, comme ça, pour égayer le repas, sans pour autant sombrer dans une belle sieste post-prandiale quand ils regagnent le turbin, ils seront satisfaits et un client satisfait est un client qui revient. Bon je sais que je dis que des conneries qui énervent les présidents à vie qui amusent la galerie mais qui n'ont jamais sévi dans les rayons d'un Shoppi...