Au temps des foires aux vins, nos gens de médias bien moutonnier se doivent de parler du vin. A France Inter, radio de service public, sérieuse donc, Isabelle Giordiano et Yves Decaens s'y collent dans leur émission Service Public en posant une bien étrange question : un bon vin est-il forcément cher ?
Un bon vin c'est quoi ? Monsieur Gerbelle, qui vend du guide, le sien, y répond dans le titre de son opus " les meilleurs vins à petits prix " et les meilleurs pour lui sont les bons car les autres ne sont pas bons car ce sont des vins industriels. Cé quoi un vin industriel ? Un vin ki n'a pas droit de cité à la RVF ? A propos ki lit la RVF ? Cétyzin un vin de coopé ou un vin de négociant ou un truc kevouzête kapable de déceler à l'aveugle monsieur l'expert ? Je sais par avance que je ne recevrai aucune réponse à mes questions car elles dérangent votre fond de commerce. Moi je ne vends rien, je ne suis qu'un expert de service public, madame Giordano et monsieur Decaens, et je ne brasse pas les idées reçues qui plaisent tant au microcosme.
Le vin n'est pas indispensable à la vie, c'est un produit culturel donc... la messe est dites selon Antoine Gerbelle. Faux, archi-faux, le vin est un produit social, comme la mode, qui elle aussi n'est pas indispensable à la vie et pourtant ? Je peux me permettre, étant donné ma futilité d'amateur de fanfreluches, de demander à Isabelle Giordano si, pour elle, la notion de cherté à un sens pour un bout de jupe : " une bonne jupe est-elle forcément chère ? " Tati, Zara, H&M, Victoire, Paule Ka, Dior ou Lacroix ce n'est pas tout à fait le même tarif et pas la même clientèle car je signale à nos deux journalistes que les porte-monnaies dans ce pays n'ont pas tout à fait la même épaisseur. La notion de cherté est relative. Quand à juger de ce qui est bon ou mauvais, seul le j'aime ou j'aime pas est respectable. Tout le reste est l'apanage de la critique, et la critique française dans tous les domaines culturels exècre tout ce qui touche la masse.
Moi je suis partisan du tout est possible. Foin de tous ces conseilleurs qui nous prennent la tête avec leurs jugements de soi-disant experts. Tous ces empesés qui nous bassinent avec leur sabir de dégustateurs. Maintenant pour aller faire pipi nous devrons sans doute consulter des guides avec classement, localisation et agrément. Chacun est libre de trouver son plaisir là où il a envie de le trouver. Jeter l'opprobe sur tout ce qui n'entre pas dans son petit cercle d'expert relève du mépris. Qu'il y ait dans ce pays des vins indignes je suis le premier à le dénoncer, à l'écrire dans un rapport officiel, mais, que diable, il n'y a pas que le modèle Thiérry Puzelat dans notre beau pays. Moi je respecte sa démarche mais pourquoi laisser entendre que ce qui se fait autrement est mercanti, daubesque et indigne de réjouir monsieur et madame tout le monde. C'est du gaucho-poujadisme facile qui donne bonne conscience aux élististes qui veulent se préoccuper du bien être bon petit peuple qui n'y connait rien.