Hier je passais la première couche. Que Dominique se rassure mes histoires de godasses c'est pour vous mener ailleurs que là où elle pense. Je n'ai nullement l'intention de conduire à la perdition les ados. Patience, je vais à mon train : d'abord au pas, puis un petit trot enlevé, enfin si vous êtes sages : au galop. Ce cher Alessandro, à la plume légère est encore convoqué. Pour des raisons de format et de droits je ne peux le citer in extenso. Alors, pour les puristes : lisez Next !
" Les faits, c'est que lorsque vous achetez une paire de Nike vous payez cent euros pour le nom et cinquante pour les chaussures. Est-ce que vous êtes idiot ? Non. Vous êtes en train d'acheter un monde (...) Des gens libres qui courent, presque toujours beaux, généralement plutôt élastique comme Michael Jordan, et de toute façon très modernes (...) Si vous trouvez que c'est un geste imbécile ou puéril, alors pensez à ceci.
Vous allez au concert. Beethoven. Musique de Beethoven. Vous avez payé votre billet. Qu'avez-vous acheté ? Un peu de musique ? Non, un monde. Une marque. Beethoven est une marque, construite au fil du temps autour de la figure du génie sourd et rebelle, alimentée par deux générations de musiciens romantiques qui ont créé le mythe.. De lui descend, en ligne directe, une marque encore plus puissante : la musique classsique. Un monde. Ce que vous avez acheté, ce n'est pas un peu de musique : dans le prix, il y a une certaine vision du monde, la foi dans une dimension spirituelle de l'humain, la magie d'un retour provisoire au passé, la beauté et le silence de la salle de concert, les gens qui sont autour de vous, l'inscription dans un club plutôt réservé et généralement sélectif. Vous avez loué un monde. Pour l'habiter. Ils l'ont construit pour vous avec infiniment d'habileté, et vous, vous l'achetez. L'ont-ils construit parce qu'ils étaient beaux et intelligents ? Ils l'étaient peut-être, mais ils l'ont construit pour la même raison qui a poussé Nike à construire le sien : l'argent. Que je sache, Beethoven écrivait pour de l'argent, et de lui jusqu'à la maison de disques d'aujourd'hui, et jusqu'au pianiste qui est en train de jouer pour vous, ce que vous avez acheté a été construit par des gens qui voulaient des tas de choses, mais, entre autres, une : de l'argent.
Je sais que ça choque de dire ça, mais ce qui nous choque tant, quand il s'agit de chaussures ou de hamburgers, est une expérience que nous faisons, sans aucune résistance, quand il s'agit de choses plus nobles. Beethoven est une marque. Les Impressionnistes français en sont une. Kafka en est une. Shakespeare en est une..."
Comme Alessandro qu'est-ce que je vais prendre du côté des alters : la marchandisation du monde etcétéri etcétéra... J'assume. Simplement je demande à chacun de réfléchir à son comportement au quotidien avant de me balancer des arguments moralisateurs. Moi j'essaie de comprendre et pour en revenir à mes histoires de pompes, là où que j'aille, dans tous les milieux, et pas seulement le week-end, aux pieds de beaucoup de " jeunes urbains désinvestis " qu'est-ce-que je vois ? Des Nike, des Puma, des Adidas, des Asics, des Converse ou des marques chicos ou des marques nulles. C'est leur monde. Leur recherche de la différence comme les petites fleurs ou les petits coeurs au stylo à bille sur les Superga syndicales des copains rebelles d'Alessandro. A demain pour la suite de mon histoire haletante...
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