Rassurez-vous ce n’est pas une histoire d’O mais bien celle d’un marchand de vins sis au bas de Belleville, où le tissu urbain le plus ancien date de la fin du XIXe lorsque la population ouvrière s’est concentrée dans des faubourgs cernant Paris. Cette nouvelle trame urbaine s’est « greffée » sur des terres cultivées en vignes et, encore de nos jours, il est toujours possible de d'identifier des « parcelles » aux formes étroites et profondes, disposées transversalement à la pente, selon la vieille orientation des vignobles.
Le marchan de vin auquel je rends visite subrepticement, tel un inspecteur du guide rouge – non Patrick je n’ai pas écrit du petit livre rouge – sans le savoir me font un plaisir extrême en ayant posé leur « château » au 31 rue Ste Marthe dans le 10ième arrondissement dans le bas de Belleville. Comme sur cet espace de liberté je ne vous cache rien, Marthe est pour moins un prénom qui a marqué mon entrée dans l’existence : la sage-femme qui a accouché ma mère se prénommait Marthe et, lorsque du haut de mes 5 ans, de mes culottes courtes et de mes boucles de jais, je rejoignis l’école maternelle, sœur Marthe, petite sœur de Mormaison, fut « mon chaste et premier amour ».
Donc, en une fin d’après-midi lumineuse et douce d’un été indien, délaissant mon vélo, j’ai pris ma petite auto pour aller ochato. Pour être transparent – c’est très tendance la transparence – je ne me dirige pas en terra incognita mais en terrain de connaissance : Sylvain et Olivier, deux des « ochatelains », sont des membres de l’Amicale des Bons Vivants et nous nous sommes croisés à Vinexpo lors de l’apéritif sauvage de l’ABV. J’assume, et je revendique même la proximité que j’ai de ces deux garçons qui font mon âge à eux deux : soit 2 fois 30 ans. Ce sont de jeunes pros passionnés comme je les aime. D’ailleurs le petit gars de Télérama qui a commis : « un caviste se rebiffe » aurait été bien inspiré de se bouger le cul pour aller tâter du terrain dans l’Est parisien au lieu de se contenter d’écrire en chambre son article gentillet sous la dictée des grands anciens du vin.
J’y suis. Je gare ma petite auto, sur un lieu prévu à cet effet afin d’éviter de gaver les poulets avides de faire du chiffre, le rouge au front pour l’offense faite au ciel et à mon vieux maître Michel Rocard (à quand l’électrique ?). Pédestrement je longe la charmante place Ste Marthe où j’imagine déjà de Bons Vivants papotant autour d’un verre avant d’aller célébrer le vin pour un jour du vin (idée à creuser camarades) et je débarque dans l’échoppe de mes marchands de vin. Accueilli par de francs sourires dans un magasin en devenir je me fais questionneur, le genre chroniqueur d’un nouveau type – le plus grave c’est que je ne sais pas moi-même de quel type. Peut-être un compromis entre la Jaguar Type E et le soixante-huitard du type jouisseur. Bref, je bois avec délice et avec plein de mots une petite merveille pleine de bulles dont je vous reparlerai bientôt.
Comme dans un film de Claude Sautet à ochato, www.ochato.com créé en 2006 pour faire de la vente de vins en ligne, ici c’est pour moi Olivier, Sylvain, Christophe et les autres. Ils sont 5 dans cette aventure. Je ne connais que les 2 premiers. Une histoire de rencontre du côté de Bordeaux entre des passionnés d’Art Contemporain, jeunes pousses émoulues d’école de commerce, avec un vrai nez du vin : Christophe. Allez sur le site consulter leur parcours et leur passion. Depuis 6 mois les voilà posés au 31 rue Ste Marthe. Défricheurs, ils font tout de leurs mains et déjà à l’extérieur l’enfant à belle allure. Je me sens comme chez moi et je l’avoue ça me rajeuni moi le papy-boomer.
Bon je n’ai pas mis le cap à l’Est pour m’attendrir sur le temps qui passe mais pour cause de foire aux vins d’ochato. Mais comme je suis un peu ramier sur les bords, et au centre aussi, pourquoi ne pas laisser la parole à la vénérable Revue des Vins de France qui leur a donné son onction dans son numéro de septembre en titrant : Ochato.com les grands vins ou rien Cuvées rares, vieux millésimes, magnums. Comment résister à de telles propositions?
« C'est la toute première fois que la RVF évoque, dans sa "foire aux vins" les compétences de ce tout jeune site. Quand d'autres cherchent l'exhaustivité, ochato.com se concentre sur la recherche de vins pointus et parie sur la proximité avec quelques uns des plus talentueux vignerons de l'Hexagone... À l'affiche : une quarantaine d'excellents domaines, des cuvées rares, des vieux millésimes, une offre 5+1 en vins "bio", une quinzaine de domaines disponibles en magnum... Le tout constitue une gamme remarquable balayant la plupart des vignobles. De bonnes offres commerciales sont attendues sur le site. »
Eux que disent-ils : « Voilà nous y sommes, c'est la rentrée...Aussi, chez Ochato.com nous avons décidé de vous accompagner dans ce moment difficile ! Comment ? Avec notre Foire aux Vins ! Nous vous avons déniché de nouveaux trésors avec la complicité de nos vignerons qui nous font confiance depuis bientôt 3 ans :vins à maturité, cuvées disparues, vins bio, magnums…4 sélections donc, pour votre plaisir, issues de notre solide relation avec ces viticulteurs : une fidélité aux hommes et à leur travail qui nous permet de négocier ces cuvées inédites parfois, originales souvent, de qualité toujours. A vous de jouer ! »
Ce que j’aime chez les jeunes de la rue Ste Marthe c’est leur nous de partenaire, sans ostentation ni discours sur l’éthique, comme certains de leurs confrères ; nous de confiance réciproque qui s’appuie sur la proximité, l’intérêt partagé, une forme de commerce équitable. Dénicher des appellations méconnues, accompagner des vignerons peu connus, être avant-gardiste, c’est un investissement sur le long terme, comme savaient si bien le faire les éditeurs autrefois. Cependant nos marchands de vins ne se confinent pas que dans les petites perles rares ils proposent aussi des valeurs établies : Cos d’Estournel, Sociando-Mallet, Pontet-Canet, Domaine Leroy, Palmer...etc.
Comme je n’ai ni un long bec, ni un palais fin, mes conseils pour choisir dans la richesse et la diversité de cette foire aux vins, n’y comptez pas ce serait confier vos intérêts d’amateur à un faiseur de mots. Faites à votre idée ou si vous avez besoin de guides faites plutôt confiance aux 2x30 d’Ochato, et qui plus est si vous êtes Parigot allez leur rendre une petite visite au 31 rue Ste Marthe dans le bas ce Belleville.
Reste le petit cadeau pour la fin :
« mais où sont mes racines Nashville ou Belleville...» par Schmoll, Claude Moine, dit Eddy Mitchell né le 3 juillet 1942 à Paris dans le quartier de Belleville.