Désolé une chronique le goût c'est dégoûtant s'est mise en ligne par erreur... elle reviendra plus tard...
La victime tout d’abord : le sémillon. Désiré Bois note que « Mas, Pulliat, Cazeaux-Cazallet l’appellent le Grand cépage blanc français, car il peut produire, seul, le type le plus parfait des grands vins blancs du monde, et il est, du point de vue cultural, le cépage le plus accompli. Il prospère dans tous les terrains, surtout sur les coteaux. La pourriture noble agit à peu près toujours favorablement sur lui... » Pour être plus direct, c’est celui par qui le château d’Yquem, entre la forêt landaise et la vallée de la Garonne, peut s’épanouir sur ses « 3 croupes »
L’accusateur ensuite : Hervé Liffran du Canard Enchaîné qui fut au temps du 78 rue de Varenne mon honorable correspondant avec qui je déjeunais une fois l’an tout près de son Canard.
L’accusé bien sûr : L’Ecureuil où si vous préférez la Caisse Nationale d’Epargne devenue depuis son mariage forcé avec les Banques Populaires la BPCE.
L’acte d’accusation enfin : « Ancien énarque, ancien Inspecteur des Finances et ancien banquier d’affaires chez Rothschild, François Pérol n’est pas né du dernier bilan [...] Devant ses proches il reconnaît qu’il a découvert des comptes « d’une rare opacité » « un vrai champ de mines ». Du coup il en est réduit à dresser un inventaire, le plus complet possible, des risques financiers pris par l’ex-patron, Charles Milhaud. L’équipe Pérol a ainsi mis à jour un placement affublé du nom de code « Sémillon » qui illustre à sa manière la gestion hasardeuse de feu l’Ecureuil.
En 2006 et 2007, la Caisse Nationale (qui chapeautait alors toutes les caisses d’épargne) a investi 1,35 milliards d’euros dans un produit bancaire très sophistiqué dont le nom répond à l’appellation enivrante d’un cépage de vigne très utilisé dans les vins de Sauternes. Depuis ce « Sémillon » a tourné au vinaigre : la banque a déjà dû enregistrer sur ses comptes 2007 et 2008 quelques 453 millions de pertes ou de provisions pour pertes, sur ce placement. Un chiffre qui n’a jamais été rendu public. Et la facture n’est pas totalement arrêtée : un porte-parole de François Pérol a ainsi confié au Canard qu’une nouvelle provision de 50 millions devra encore être constituée cette année. En attendant pire ?
Une note préliminaire et confidentielle de l’Inspection générale des Caisses d’Epargne datée du 7 mars 2008 revient longuement sur l’histoire de « Sémillon ». Le dérapage de l’Ecureuil commence en 2005, quand sa direction financière décide de placer une partie de ses fonds dans ce montage particulièrement opaque – y compris pour les initiés –, proposé par la Dresdner Bank. En gros : si tout se passe bien, les deux partenaires empocheront un joli bénéfice, mais, dans le cas contraire, la quasi-totalité des pertes restera à la charge de la Caisse d’Epargne. Un modèle de contrat équitable. »
Remarque personnelle : Petit détail sans importance, même le Directeur Général de la Caisse, Nicolas Mérindol, n’était au courant de l’existence de « Sémillon ».
« L’Inspection relève également que les valeurs investies dans « Sémillon » furent acquises en dépit du bon sens. Les achats ont été réalisés sur la base de simples prospectus publicitaires et en fonction des notes attribuées par les agences financières. Sans que les services de la Caisse ne procèdent jamais à la moindre vérification. Les achats de produits à haut risque, du genre subprime, se sont même poursuivis tout au long de l’année 2007, alors que la crise desdits subprimes avait éclaté dès le mois de février. Près de 540 millions de dollars ont été ainsi claqués en pure perte sur les marchés internationaux après le 1ier mars 2007. »
La partie civile en dernier lieu, moi secrétaire-perpétuel de l'ABV qui pose quelques questions :
- Charles Milhaud, natif de Sète, a-t-il voulu ainsi pourrir la réputation du « Sémillon » cépage emblématique de Bordeaux ?
- Le produit a-t-il été dénommé « Sémillon » afin d’accueillir des produits pourris ?
- Pourquoi Bernard Arnault n’est-il pas partie civile pour défendre l’honneur de la pourriture noble ?
- Même question pour l’INAO qui pourrait bouger son beau Q ?
- Dans la mesure où un banquier de la place déclare que « les cadres de la Caisse n’avaient aucune compétence pour se lancer dans des opérations complexes. Ils ne comprenaient rien aux produits qu’on leur vendait. A l’époque, des traders de grandes banques d’affaires égayaient les soirées de la jet-set financière en racontant les horreurs qu’ils avaient réussi à refiler aux Caisses d’Epargne... » je demande qui sont les pourris ?
Alors quelle réparation pour cet outrage fait au « Sémillon » ?
Je demande à François Pérol que l’Ecureuil Populaire verse quelques noisettes dans la sébile de l’Amicale des Bons Vivants pour que nous puissions emplir nos verres de nectar d’Yquem en nous disant que c’en sera toujours quelques-uns que les pourris n’auront pas...
à la bonne nôtre et à la vôtre chers membres...
Votre Secrétaire Perpétuel qui fait ce qu’il peut avec ce qu’il a dans la solitude et le silence de sa « voie lactée »...
Faut-il continuer le combat ou abandonner le terrain aux gris ? Vos réponses n’iraient droit au cœur.