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24 août 2006 4 24 /08 /août /2006 09:58

Aider, rendre service, donner un coup de main à son voisin, le ciment de la vie sociale. Au temps des battages à la Mothe-Achard, avec la "vaneuse" de mon père nous faisions le tour des métairies selon un rituel immuable : la première servie de l'année n clôturait la tournée de l'année n+1. Le cycle s'inversait. Sur le chantier des battages la main d'oeuvre tournait aussi, échange de service, pas de monnaie, à charge de nourrir, bien nourrir, et d'abreuver la troupe : vive le noa sur le gerbier et le pailler !

Les temps modernes ont vu fleurir un produit hybride : l'aide publique. Je ne m'aventurerai pas sur le terrain du social me cantonnant à l'économie. Comme dirait le bon sens populaire ça part d'un bon sentiment : aider les jeunes à s'installer, le vieux à partir, les exportateurs à exporter, les boeufs à paître dans les prés, le vin à s'enrichir mais couche après couche ça se sédimente, seuls les spécialistes s'y retrouvent et les experts parlent d'effets pervers, d'effets d'aubaine, d'effets de seuils ; les exclus de favoritisme ; les contribuables de gabegie ; j'en passe et des meilleures... La liste est longue : les soutiens à l'agriculture 303 pages INRA éditions 2004.

Le plus beau cas d'aides perverses ce sont les restitutions à l'exportation dans le domaine des céréales. Au temps où la production, dopée par des prix artificiels, croissait sans limite elles ont fait accroire aux céréaliers français qu'ils étaient de vrais exportateurs, alors qu'ils se contentaient d'approvisionner à bon compte des monopoles publics et collatéralement de contribuer à finir de tuer les productions vivrières locales. Quand il a fallu revenir à la raison le régime des aides compensatoires à pris le relais et là c'est un roman qu'il faudrait écrire. 

Bref, moins y'en a mieux ça va mais comme toutes les addictions il est difficile de sevrer le patient brutalement et, dans certaines situations difficiles, c'est le seul et dernier recours. Deux exemples : le rachat des quotas laitiers aux éleveurs âgés à permis qu'ils partent avec une retraite plus décente et la collecte a été restructurée ; après les accords de Dublin les primes d'arrachages ont permis aux viticulteurs restants de rénover leur vignoble : mon ami Pierre Mirc m'a toujours dit que Limoux n'aurait pu prendre le virage qu'il a pris sans cet apport financier.

Un dernier point à souligner : le secteur du vin dans l'Union émarge très faiblement au budget communautaire et la réforme de Fisher Bohl va nous mettre face à nos responsabilités nationales. Enfin, pire que les aides publiques sont les services soi-disant offerts par des organismes prélevant sur la masse la manne qui finance ces soi-disant services... Là je mets les pieds dans une grande écuelle et je me méfie des éclaboussures.

Ce billet est dédié à un fidèle lecteur et pugnace commentateur : S.Courrau. Les autres prenez de la graine :  à vos claviers et souris ! Vous pouvez même m'adresser des messages qui ne paraîtront pas sur le blog mais me seront destiné sur ma messagerie : il vous suffit de clicquer tout en bas du blog sur contact

    

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