Que les âmes prudes se rassurent, nous ne pénétrons ici que le Louvre et le musée d’Orsay introduit par Jean-Manuel Traimond, guide de son état qui, au fil des années a pris « un malin plaisir à souligner les aspects licencieux des œuvres du Louvre et d’Orsay, aspects parfois voulus, parfois involontaires, parfois trompeurs. » De cette expérience il tira d’abord un parcours particulier qu’il baptisa Naughty Louvre à l’attention de ses clients, principalement américains. Puis pour ses clients français « cette visite spéciale s’appelle Le Louvre coquin. Alors, comme en France tout fini par des livres, je puise aujourd’hui, pour mon feuilleton coquin de l’été, à la source du « Guide érotique du Louvre et du Musée d’Orsay » publié et diffusé par ACL www.atelierdelacréationlibertaire.com . Plus précisément page 62, Louvre, Denon, sculptures de l’Europe du Nord XVe-XXe s. salle E.
« L’évangile féministe l’enseigne : la taille ne compte pas. La taille pénienne, on aura compris. L’évangile pornographique, au contraire, ne jure que par elle. Quant à l’évangile homosexuel, il ne rêve que d’énorme. Pour les homosexuels, les pornophiles et les curieuses, voici le palmarès pénien.
Révélons le plus suggestif, donc le plus caché. La galerie Thorvaldsen, un très bref couloir qui porte le nom du grand sculpteur danois, ne voit passer que des touristes désorientés sortant de l’ascenseur. Ils y remontent dès qu’ils constatent que cette galerie ne mène pas à la sortie. Ils ont tort, ils manquent le plus beau pénis érigé du musée.
Il faut s’approcher d’une fenêtre. À côté, à hauteur d’œil, un présentoir. Sur le présentoir, une très jolie terre cuite de Sergel. Ce dernier, sculpteur suédois de l’époque de la Révolution, se rendra coupable de bien d’autres œuvres galantes. La terre cuite, dans le style des biscuits de Sèvres, est intitulée Centaure et Bacchante. Oui, mais le centaure a saisi la fesse droite de la bacchante. Et il l’a saisie avec une telle passion que son majeur cache et presse l’anus de la bacchante pendant que son annulaire en cache et en presse la vulve.
Le centaure est allongé sur le sol. Entre ses pattes chevalines on ne saurait manquer un pénis très humain, empli de joie par la proximité de la bacchante. La terre cuite ne mesure pas loin de quarante centimètres de long : l’organe du centaure occupe tant de ces centimètres que je ne doute pas que la Galerie Thorvaldsen devienne bientôt un lieu de rencontres.
Si nous étendions à Paris le palmarès pénien, le vainqueur haut la main, si l’on ose dire, serait celui, énorme mais inaccessible, du génie de la Bastille. Limitée au Louvre et à Orsay, la compétition pénienne couronne l’Hercule de la salle des Caryatides et l’Adonis de la sculpture italienne. Sculptures géantes, leur pénis sont géants. Ils sont néanmoins au repos. Comme celui du Faune endormi de la cour Puget, Nil charnu déroulé au milieu des jambes grandes ouvertes du faune.
Les pénis érigés sont évidemment rares dans les salles du Louvre. Une légende racontée par un gardien barbu – les gardiens de musées sont une source précieuse pour les amis de la fable – voudrait qu’il y ait dans les réserves, domaine fabuleux s’il en est, une salle réservée aux six mille lampes romaines possédées par le Louvre. Or les lampes romaines, destinées à éclairer la nuit et ses plaisirs, adoptaient le plus souvent la forme d’un phallus enthousiaste. Selon ce gardien, un rituel de bizutage jamais avoué à ses victimes consiste à emmener les gardiennes débutantes dans cette salle, pour le plaisir d’observer leur réaction devant six mille organes engorgés. Se non è vero trovato. »