Les médias s’enflamment vite : Dany le Rouge devenu vert, longtemps symbole de ce mai vilipendé en haut lieu comme le marqueur de la permissivité mère de toutes les tares et dérives de notre époque, par la grâce d’un score historique de la mouvance écolo aux européennes, est porté sur le pavois. Moqué lors de son improbable alliance avec Eva Joly et José Bové et les amis de Nicolas Hulot, le voilà chanté, encensé, invité à porter la parole d’une opposition en plein désarroi. Voilà même que sur France-Inter Thomas Legrand s’interrogeait doctement sur la survie de la notion même de parti politique. Rien que ça, les radicaux existent encore, d’ailleurs le Tapie du club Med l’avait investi pour son coup politique et JL Borloo en est aussi. Sans vouloir jouer les rabats joies lorsque Rocard mordit salement la poussière sous les coups de la liste Energie Radicale de Bernard Tapie le paysage politique n’en avait pas été transformé pour autant, même si Noël Mamère pointait déjà son tarin sur la liste. Cohn Bendit n’est pas Tapie – bon comédien comme lui, la gouaille et le foot en facteur commun – et la tendance verte, versus Home, semble bien implantée dans le paysage français.
Rassurez-vous je ne vais pas aller au-delà de mon petit édito politique qui m’a juste servi à introduire mon billet de ce matin. Je vais vous compter ma petite aventure de petit chroniqueur solitaire sur la Toile. Comme je vous l’ai déjà confié le blog est très tendance, tout le monde nous tombe dessus comme si nous étions les nouveaux gourous de l’information. Faut pas pousser pépé tout de même mais c’est ainsi. Même que, dans ma boîte électronique, une invitation émanant rien moins que de l’Agence Publicis m’invitait au lancement d’un nouveau produit [N.A !] une gamme 100% fruits le 16 juin à midi sur la Terrasse Publicis au 101 avenue des Champs Elysées. Au téléphone j’ai fait remarquer à la charmante Isabelle, « la NAttachée de presse de NA ! » que je faisais plutôt dans le jaja. Ça ne l’a pas troublé, elle m’a rétorqué : « Venez je suis de Béziers. » J’y suis allé. Bien sûr, j’entends déjà certains ironiser que si j’y suis allé c’est parce que je subodorais qu’il y aurait plein de « Nattachées de presse de NA ! ». Oui, c’est la vérité y’en avait plein, plus d’une demi douzaine, en tee-shirt blanc avec « NAttachée de presse de NA ! » floqué en noir dessus. D’ailleurs, tout dans le lieu était épuré, blanc, très santé, chez Publicis z’ont les moyens de recevoir les journalistes.
De ce côté-là z’étaient tous là, plutôt des femmes rubrique conso-santé-forme, très soucieuses de nos corps et de ceux de nos enfants. À l’accueil, comme y trouvait pas mon nom, j’ai feuilleté le listing des invités avec l’hôtesse, et j’ai pu voir que c’était le bottin, je n’ai pas écrit le gratin, des médias écrits, parlés et télévisés. Moi j’étais en liste complémentaire comme le cousin de la campagne qu’on rajoute au crayon de papier au dernier moment. Bien accueilli le gars de la Mothe-Achard, prévenantes les « Nattachées de presse de NA ! ». J’ai goûté le produit sous sa forme liquide : la pêche, bon, désaltérant. Comme j’avais un autre truc à faire du côté de la Gare du Nord et que même chez Publicis quand c’est écrit à midi ça commence tout juste à la demi j’ai demandé à une charmante « NAttachée de presse de NA ! », pas son numéro de téléphone bande de canaillous, si, comme j’étais « un homme très occupé » je pouvais m’éclipser avec le dossier de presse sous le bras. La « NAttachée de presse de NA ! » s’est excusée de ce retard bien français et m’a dit que j’avais droit à un petit coffret. Je l’ai remercié et, devant les yeux éberlués des hôtesses je suis reparti sitôt arrivé.
Qu’est-ce qu’y dit ce dossier de presse (lisez c’est instructif) :
À l’heure où :
- 89% des Français sont convaincus du lien entre alimentation et santé,
- L’obésité et le surpoids sont des problématiques de santé publique,
- 80 % des Français connaissent le message « 5 fruits et légumes »,
- mais seulement 26% d’entre eux respectent cette recommandation.
Parce que :
- On NAdore les péchés mignons, les gourmandises,
- On NA aussi envie de Naturel, de produits sains…
- On NA pas toujours des fruits sous la main.
[N.A ! *] dit NON : aux sucres ajoutés, aux colorants artificiels, aux arômes artificiels, aux édulcorants de synthèse, aux conservateurs, aux procédés de fabrication chimiques.
Un esprit gourmand dans un corps sain !
Faut-il nécessairement se faire du mal pour se faire du bien ? [N.A ! *] répond NON !
Mise au point avec la participation active de la nutritionniste Béatrice de Reynal, [N.A ! *] est une gourmandise autorisée qui contient des éléments essentiels pour le corps et rien de superflu ! Sans sucres ajoutés, ni graisses, [N.A ! *] participe à une alimentation gourmande et saine.
[N.A ! *] le fruit in ze pocket !
Ces petites merveilles vont se retrouver disponible en GMS, en devant de caisse et dans les réseaux de proximité (pétroliers, épiceries, boulangeries)…
- les pépites : 30 g prix conseillé 1,59 euros
- les barres doubles : 2x15 g prix conseillé 1,75 euros
- les barres simples : 15 g prix conseillé 1 euro
Je ne sais si ce nouveau produit va faire un malheur car les plus beaux lancements ne sont pas forcément gage de la réussite mais si ça marche la marge sera bonne et le goût de fruit pèsera son prix au kg dans le porte-monnaie des mamans de nos enfants ou petits enfants.
Je fais un calcul, grosse maille, étant entendu que le prix du fruit brut servant de comparaison n’est pas identique pour le transformateur qui s’approvisionne en direct production (je ne sais où d’ailleurs) que celui payé par nous chez le marchand de fruits.
Puisqu’il faut, selon le dossier de presse, 800 g de fruits frais pour élaborer 100 grammes de produit fini à 4 euros le kg de fruits frais par exemple nous aurons donc :
- un coût de revient au gramme du produit fini brut qui sera de : 0, 005 euro soit 0,5 euros les 100g et 5 euros le kg.
Alors que, ramené au gramme, le produit fini acheté par le consommateur est de 0,053 euros soit 5,3 euros les 100 g et 53 euros le kg.
Oui mais les nutritionnistes vont me rétorquer que c’est du fructose naturel que les chères têtes blondes vont grignoter debout dans la cour de l’école et les vendeurs vont souligner que c’est plus commode à transporter dans un cartable qu’un abricot mûr, une poignée de mûres ou des barquettes de fraises. J’en conviens mais, n’en déplaise à mes chères « Nattachées de presse de NA ! » 53 euros le kg soit presque 350 patates ça fait lourd dans le cartable et, après avoir grignoté ces petites choses, je ne suis pas sûr qu’à la maison ils se ruent sur les fruits frais vus que ceux-ci, grâce à nos amis de la GD, sont pour les pêches par exemple dans le genre consistance boule de pétanque…
Après ce que je viens d’écrire je ne suis pas sûr que les Nattachées de presse de Publicis vont me convier de nouveau à un de leur pince-fesses chic mais j’attends avec curiosité de lire les rubriques des news-magasines pour voir comment ce beau dossier de presse sera digéré par tout ce petit monde affairé. Enfin, sans vouloir jouer le donneur de leçons mais il est tout de même étonnant de constater, qu’au non d’un retour au naturel, du manger, bouger, les « nutritionnistes » promotionnent des produits qui sont loin de l’état nature dont le bilan carbone ne doit pas être top : extraire de l’eau ça mobilise des calories.
QUESTION N°3 : C
- comme C.A.C, déclinez les initiales de cet organisme que j’ai qualifié de croskill des AOC.
- comme Carrefour, quel le patronyme et le prénom du dernier né du Mammouth endormi de la GD ?
- comme Croix, quel le nom du château de l’Appellation Pomerol qui s’est vu attribuer l’Oscar du meilleur second rôle pour son millésime 2006 par mon jury de dégustation ?
Le concours continue lundi. Vous pouvez vous reporter à la Wine News N°57 pour les 2 premières questions...