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17 juin 2009 3 17 /06 /juin /2009 00:04

 

Comme je ne suis pas un journaliste professionnel je n’ai pu visionner le magazine de M6 « 66 Minutes » qui aborde l’alcoolisme au féminin mais j’ai lu l’éditorial de Richard Cannavo dans Télé Obs. Paris. C’est très instructif. En effet, sa lecture met en lumière pour le grand public  l’enchaînement qui mène à cette maladie qu’est l’alcoolisme. À noter que dans ce papier pas une seule fois le mot vin n’est écrit. Si je le souligne ce n’est pas pour dédouaner le vin car, comme toute boisson contenant de l’alcool, il peut être le vecteur de l’alcoolisme, mais pour montrer que le prendre pour cible privilégiée, emblématique, relève de l’erreur et procède d’une vision quantitative de l’alcoolisme.

Les 3 cas cités montrent assez bien les nouveaux visages de l’alcoolisme :

-         « les jeunes filles tout justes sorties de l’enfance. Elles sont ravissantes, gaies, insouciantes. Et alcooliques… » Se désinhiber, faire la fête, boire, finir ivres mortes… Elles ont commencé à 15 ou 16 ans et à 22 ou 23 elles sont dépendantes. Que boivent-elles ? « Vodka, Red Bull, Vodka-Red Bull, whisky, whisky-coca, Malibu-coca, tout, tout… »

-         « Isabelle a 50 ans, dont quinze d’alcoolisme […] à 2 euros l’unité elle dépense plus de 400 euros de bières par mois. Un tiers de son budget… » Elle a basculé à 35 ans après son divorce. Elle perdra aussi un bon travail. Neuf cures de désintoxication en 10 ans.

-         « Anne-Lise, elle a 41 ans, mais elle n’a plus d’âge. Bouffie, les yeux pochés dans un visage blême, la voie pâteuse, elle vit cloîtrée chez elle. Seule »

Dans le premier cas, mal être existentiel d’une jeune génération en mal de repères et livrée à elle-même du fait souvent de la distension des liens familiaux, et pour ces deux derniers cas, accident de la vie ou solitude « l’alcool et la dépression, c’est le couple infernal. » Je ne vais pas revenir sur cette question que j’ai traitée à plusieurs reprises :

- « L’alcool et les jeunes, Anaïs et le fils de Véronique… ». http://www.berthomeau.com/article-24231203.html  

- « On est toujours puni par où l’on a péché » : protégez-nous de nos faiblesses messieurs les professeurs d’alcoologie » http://www.berthomeau.com/article-24403391.html

Je me permets simplement de remettre à l’ordre du jour le livre d’Olivier Ameisen  « Le Dernier Verre » du Dr Olivier Ameisen : un témoignage qui dérange… » http://www.berthomeau.com/article-24275011.html qui, sans avoir la prétention d’apporter une solution universelle à cette terrible maladie qu’est l’alcoolisme, aborde courageusement, contre les courants établis  « Les alcoologues sont un peu comme ces maris ou femmes trompés depuis des années… » à propos du livre du Dr Ameisen » http://www.berthomeau.com/article-26873197.html, la question de sa guérison alors que les cures ne débouchent que sur l’abstinence qui conduit à la rechute.

Lorsque je constate, depuis des années, toute l’énergie médiatique déployée pour stigmatiser plus particulièrement le vin parce qu’il reste quantitativement la boisson alcoolisée la plus bue en France mais avec des modes de consommation aux antipodes des vieilles lunes du fumeux « principe » de  Sully Ledermann http://www.berthomeau.com/article-3863227.html, les moyens mis en œuvre pour promouvoir des leurres, des études tronquées, pour laisser accroire que le n’y toucher jamais puisse être une digue insubmersible, j’éprouve une forme de honte vis-à-vis de ceux qui se trouvent précipités dans des spirales infernales par des accidents de la vie. D’une certaine manière c’est se moquer d’eux, et en écrivant cela je ne mets pas en cause tous ceux qui se dévouent au plus près d’eux pour les aider, les secourir, tenter de les guérir, mais je pointe le doigt vers ceux qui mènent l’ANPAA comme un fonds de commerce. L’échec patent, renouvelé, d’une approche, d’une politique de prévention qui ignore ou court derrière les évolutions de nos sociétés devrait rendre les concepteurs des politiques de Santé Publique modestes. Il n’en est rien et nous nous devons, car nous sommes des citoyens à part entière, des pères et des mères de famille soucieux de l’avenir de nos enfants et de nos petits enfants nous positionner dans des attitudes responsables.

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commentaires

P
Il est évident que le message ne concerne que les réalisateurs de l'émission puisque vous mentionnez livre et auteur dans votre article . Je m'étonne que , malgré les souffrances évoquées hier au soir, il n'y ait pas eu de commentaires sur l'utilisation du baclofène .
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P
Après ce descriptif réaliste , il aurait été judicieux  de mentionner le livre d'Olivier Ameisen et d'évoquer le baclofène comme une piste très intéressante . Le silence sur cette avancée reste à expliquer .
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J
<br /> Je suppose que vous vous adressez aux réalisateurs de l'émission car pour ma part je suis depuis le premier jour celui qui a mis en avant le livre d'Olivier Ameisen qui reste encore<br /> aujourd'hui la chronique la plus lue de mon blog preuve de l'intérêt de cette piste...<br /> <br /> <br />
G
Au delà des quantités, c'est quand on ne peut pas s'en passer qu'on peut considérer que les ennuis ne sont pas loin...Des alcooliques chacun de nous en connaît, il y a ceux dont on rigole ou dont on a pitié par ce qu'ils ne s'en cachent pas. Mais il y a aussi tout ceux qui se cachent et boivent seuls pour tromper la misère ou l'ennui. Sacré sujet. Les dirigeants de l'ANPAA comprendront-ils un jour que ce n'est pas le produit qui est en cause, pas plus le vin que la vodka ou le pastis mais bien les comportements, les misères de toutes sortes ? Je crains que non car ils s'en foutent royalement au fond. Ont-ils intérêt à voir diminuer l'alcoolisme ? et tous les affres qui vont avec ? Réponse non. C'est comme demander si les médecins avaient intérêt à ce qu'il n'y ait plus de malades? Combien sommes nous à aller voir un médecin quand tout semble allez bien ? Pourquoi la prévention marche-t-elle si mal dans ce pays ? Parce que tout est remboursé par la sécu. Or la sécu, n'arrive pas à changer les mentalités sur la prévention ? Si vous avez des enfants en bas âge vous savez que la sécu vous offre des séances de prévention chez le dentiste et puis finalement cela s'arrête et alors on va chez le dentiste qund on a mal au dents. Je pense qu'il y a une trop grande emprise de l'industrie pharmaceutique sur le corps médical, alors on soigne, on soigne, on soigne même ceux qui ne sont que des malades imaginaires; c'est pas d'aujourd'hui. La médecine est-elle un commerce ? Non, dit le juge, c'est une activité civile, point de clientèle mais des patients. A la bonne heure ? Pourquoi la sécu n'offirait-elle pas une séance de dépistage de l'alcoolisme ? Le médecin serait chargé alors d'orienter vers une offre d'aide. Mais si on fait cela pour tout. Que feront les visiteurs médicaux ?
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R
<br /> <br /> <br /> "Isabelle a 50 ans, dont quinze d’alcoolisme […] à 2 euros l’unité elle dépense plus de 400 euros de bières par mois. Un tiers de son budget… "<br /> Ca fait six bières et demi par jour, ça, soit environ 1,5 litres. Trois pintes et demi, chez les Anglais.<br /> C'est curieux comme la perception de l'alcoolisme évolue.<br /> Il y a quelques années, personne n'aurait parlé d'alcoolisme pour six bières par jour.<br />  
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