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10 juin 2009 3 10 /06 /juin /2009 00:03

Le titre n’est pas de mon cru mais d’un groupe de vigneronnes&vignerons qui ont « choisi le parti pris de l’humour et du décalage […] des « addict » au terroir, au respect du sol et de l’environnement, aux vins naturels, avec un peu de soufre, sans levures exogènes, sans adjuvants autres qu’un peu de sueur et beaucoup de passion… » qui organisent un petit « pinces-fesses » le 22 juin, pendant Vinexpo, au Château de Tire Pé. Faut dire que par les temps qui courent, puisque les blogs sont tendance les invitations, les sollicitations pleuvent comme à Gravelotte, y’en a même qui nous proposent de nous envoyer des boutanches pour les déguster mais faudra faire un petit papier. Un de mes chers collègues bloggeur s’en extasie : « Faut que je m'y fasse. Je suis maintenant un leader d'opinion. A savoir que mes propos ont apparemment un poids dans le lectorat de la blogosphère, et à ce titre, je reçois moult propositions. » J’espère que c’est du 2ième degré mais comme je n’ai pas à balayer devant le blog des autres je me contente de chroniquer selon mes désirs. J’irai à « contains sulfites… mais pas trop » car il y aura Claire, Raphaël et Nicolas que j’aime bien.

Revenons au soufre. D’abord les mèches de pépé Louis : j’adorais me murger le nez en ouvrant les bondes après qu’elles eussent fait leur œuvre. Ensuite, ce qu’a écrit en commentaire l’ami JB Sénat suite à ma chronique Une ligne de rosés pour faire briller les yeux des filles et émoustiller les garçons… « Cher jacques, je pense qu'on pourrait pondérer la note avec le taux de sulfites effectif. En effet la plupart des rosés, vins de panique, sont dominés par le duo infernal acide tartrique-sulfite. Dans ces conditions comment faire briller longtemps les yeux des filles ? Alors chiche pour demander aux vignerons et négociants leurs  taux de sulfites ? Tiens je commence par Gilles Azam qui n'a pas plu aux filles c'est dommage, "Il Emma" 30mg/l de so2 total, on peut se lever la nuit pour en boire pas de problèmes de céphalées, mais les autres ? » J’avoue que ma réponse était un peu pâteuse. Je me suis dis faudra que je m’attaque au contains sulfites.

Samedi matin alors que je traînais mes guêtres au salon naturally, hall 8 Porte de Versailles, devant le stand espagnol : charcuterie, fromages, vins, je tripotais une belle bouteille de vin 0% sulphites added lorsque dans mon dos j’entends un homme dire à sa charmante épouse « on ne peut pas faire du vin sans souffre… » ce qui a fait réagir le vendeur très bio espagnol. Comme je suis un médiateur dans l’âme et que pour faire plaisir par anticipation à Hervé Bizeul (lire son commentaire sur ma chronique Le discount ou comment fabriquer des pauvres : merci JP Coffe de promouvoir le modèle WAL•MART) j’ai choisi mon camp. Sur la base de mes rudiments sur le soufre et le vin j’ai expliqué au monsieur que « c’était possible mais pas toujours et que le 0% concernait le soufre ajouté car il y avait du soufre naturellement produit par l’élaboration du vin, que tout était une question de dose… et patati et patata… » Le couple m’a remercié chaleureusement. J’ai dégusté le O% sulphites added de la bodega Los Pinos www.bodegalospinos un Denominación de Origen Valencia issu de raisins de l’agricultura biológica, un gentil rouge 15%, Garnacha 20%, Monastrell 40%, Syrac 40%, très agréable, bien rond, sur le fruit. J’en ai acheté une bouteille accompagnée d’un Rosado : les 2 = 17 euros 20.


Mais ma chronique de ce matin se voulait – même si en tant qu’ancien prof je n’aime pas l’usage que l’on a fait de ce mot – pédagogique alors je suis allé chercher sur un site BioDordogne les rudiments qui, bien sûr, sont connus de vous tous.

Le vin bio sans sulfite n’existe pas !

« Lors de la fermentation, la levure produit naturellement des sulfites autour de 10 ppm ou mg/litre. Il serait donc plus logique de parler de « vins sans sulfites ajoutés »

Soyons clair, les cuvées sans sulfite exogène sont rarissimes. Certains producteurs n’en ajoutent que très peu, de 10 à 30 mg/l, et seulement à l’embouteillage pour diminuer les risques liés aux stockages et transports. Dans ce cas précis, on parle alors de vinification sans SO2.

Depuis 2005, la législation de l’Union Européenne impose la mention «Contient des sulfites» à partir de 10 mg/l de soufre résiduel. Le dioxyde de soufre (SO2) est un additif de vinification. Ces fonctions principales sont d’inhiber ou de tuer les bactéries indésirables, et de protéger le vin de l’oxydation.

Pourquoi limiter les sulfites ?

L’impact gustatif sur le vin est minime dans des proportions de 15 à 30 mg/l. Attention, toutefois, à certains vins conventionnels avec des doses ajoutées allant jusqu’à 210 mg/l pour un vin blanc, et 400 pour un liquoreux. Le sulfite durcit les notes du vin, le fruit est moins éclatant. La dégustation du vin perd toute sa sensualité…
L’autre intérêt du vin « sans sulfites » est de limiter le risque potentiel allergénique. Certaines personnes ont développé une intolérance aux sulfites contenus dans le vin (allergies). Selon la sensibilité de chacun, il donne des maux de tête, et des difficultés pour digérer. A fortes doses, il est reconnu comme toxique. »

Pour les détails lire la Wine News N°56  : étiquetage des vins allergènes en haut à gauche du blog.

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commentaires

M
<br /> Il faut exiger une réglementation qui oblige l’affichage du taux de sulfite sur toutes les étiquettes des vins, avec plus de transparence nos vins français resterons les plus appréciés, plus<br /> d'information sur http://sulfite.fr<br />
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G
certains vignerons avec qui je discute sur le fait d'indiquer le taux de so2 (libre/total) me disent qu'ils sont globalement pour bienqu'ils voient un problème: ils disent que le taux de so2 peut légèrement varié une fois le vin en bouteille, on ne peut indiquer qu'un taux de so2 présent après mise en bouteille. personnelement je suis pour l'indication du taux de so2 sous une forme ou sous une autre: le système classification de A à E proposé par jb senat est une super idée: c'est clair, précis, facilement comparable, pas compliqué (meme systeme que pour la consommation electrique des appareils ménagers en fait ?!?). Ainsi libre à celui qui boit un rosé chimique noté E d'avoir une double barre frontale le lendemain, au moins il est prévenu !! Un système impossible à faire accepter à des grands chateaux de renommée mondiale, j'imagine mal le Grand Cru Classé A se transformer en D !! Après la notation Parker, la notation Senat... Pour notre part chez www.vin-bio-naturel.fr nous sommes heureux de ne boire (et de ne vendre) que des vins pas ou peu sulfités qui seraient donc noté A et B... (jb senat en fait déjà parti)pour notre part notre clientèle est très loin de l'image d'épinal du bobo parisien mais plus proche de l'amateur (des campagnes!) passionné de produits authentiques soucieux de retrouver nature, cépage, terroir et millésime au fond du verre.
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C
Bonjour M.Berthomeau, (et amis)C'est tout un plaisir d'entendre que vous avez gouté notre vin sans sulphites ajoutés. Après avoir lu votre article, je vois que vous avez trouvé des opinions concernant la possibilité réele de faire un vin sans soufre, et vous y avez bien répondu a cette couple-là au salon Naturally.Je suis à votre entière disposition afin de vous fournir des informations de première main à vous et vos amis bloggueurs, sur la preparation, l'histoire et l'évolution et les expectatives futures du vin 0% de Bodegas Los Pinos, qui n'est pas la seule a le faire dans l'AOC VAlence. À l'attente de votre nouvelles, je vous envoie me salutations les plus distinguées. Cabernet Garmendia  www.losmonologosdelacabernet.blogspot.com 
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M
Proposition : pourquoi tout simplement ne pas jouer le jeu de la vérité en indiquant sur chaque bouteille le taux précis de soufre. Ce serait une information de plus utile au consommateur. Comme toute personne sensée, je suis contre les excès en soufre et pour son utilisation parcimonieuse. Mais franchement, lorsque je vais dans le temple bobo du sans soufre à Paris (Racines), où l'on mange divinement bien, j'ai du mal, en dépit de mes efforts d'objectivité et de curiosité, à boire la plupart des vins qui me sont servis tant ils sont proches d'une pomme blette ou d'une autre perversion de goût. Au moins les vignerons qui pratiquent le zéro soufre (au fait, zéro soufre, cela existe-t-il vraiment ???) pourraient faire comme Jean-Pierre Frick en Alsace qui proposait à ses clients le choix entre le "sans" et le "soufré à minima". Pour moi, il n'y avait pas photo... De toute façon, une chose est sûre : les vins que je consomme volontiers, ceux que j'aime et que j'adule parfois, sont ceux qui sont peu soufrés.Finalement, tout cela me semble émaner d'un mouvement citadin, à commencer par Paris, qui se crée une raison pour boire "naturel", plus pur que bio.Oh, et puis zut à la fin, il faut que je travaille... 
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S
Un pince-fesse au chateau Tire-Pé, il fallait la faire !!! Vous trouverez sur cet article, quelques mots sur son Malbec, que j'ai eu la chance de déguster à l'occasion de l'invitation du CIVB pendant un week-end.Vous savez, ce fameux week-end, où nous fûmes (enfumés) invités entre blogeurs à découvrir le vignoble de Bordeaux, dont certains sont parait-il, comme vous l'avez fort justement noté, des "leaders d'opinions". (Le connaissant, ce n'était pas du premier degré.)Concernant le soufre, finalement c'est peut-être une bonne idée d'avoir imposé la mention "contains sulfites". On en parle tous (mon article, un an déjà) et on tente tous de faire dans le pédagogique. Ca va bien finir par payer...
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